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« - Ça n'm'étonne pas d'elle. Cette fille a la mémoire d'un poisson rouge. Dis-je en dépoussiérant mon collant qui était désormais déchiré.
Il fallait bien que je prononce un mot pour crédibiliser le tout.
La rue n'était que très peu éclairée et pourtant j'ai remarqué sa boucle d'oreille à l'oreille gauche. Dans la foulée je l'avais très rapidement détaillé du regard. Quelle surprise. Il semble apparemment faire parti des élus qui en plus d'avoir un physique plus qu'avantageux dispose aussi d'un bon cœur. Son bon cœur s'est traduit dans son geste. Ce n'est pas tout le monde qui aurait volé au secours d'une parfaite inconnue. Dans ce monde si individualiste beaucoup ferment les yeux lorsqu'il s'agit de secourir son prochain. Lui n'a pas hésité à me venir. Il m'est venu en aide tout en sachant que cela pourrait se retourner contre lui.
- J'te jure. Au fait les gars j'pourrai savoir ce qu'il se passe ? Il a pointé mes poursuivants du menton. J'ai pas l'impression que vous soyez des amis à Nessa.
Une autre personne se serait sans doute faite discrète en raison de la supériorité numérique de mes poursuivants mais lui non. Il s'est tout de suite montré menaçant. Était-ce du bluff ou bien était-il réellement sûr de sa force ?
Les trois garçons ont rebroussé chemin. Mon bon samaritain a réussi à les effrayer en quelques mots. Je n'pouvais qu'éprouver de l'admiration pour lui.
J'ai patiemment attendu qu'ils s'éloignent pour le remercier.
- Merci infiniment.
- Me remerciez pas. C'est normal d'aider une jeune femme en détresse.
Son beau sourire m'a quelque peu aidé à reprendre mon calme. Je lui ai répondu par un sourire timide. J'avais l'impression d'être dans un de ces début de films romantiques que j'ai forcé Mathieu à regarder.
- Vous habitez loin ?
- Non j'habite dans une rue à côté.
- Vous voulez que je vous raccompagne ou bien ça ira ?
J'ai regardé en direction de mes poursuivants qui avaient déjà disparu. Je n'osais pas demander à cet inconnu de me raccompagner. Il venait tout juste de me sauver la vie donc je me voyais mal lui demander un autre service.
- C'est peut-être mieux que j'vous raccompagne au moins jusqu'à votre rue on n'sait jamais.
- J'veux pas vous déranger plus longtemps.
- Vous m'dérangez pas du tout, j'venais tout juste de quitter ma tante et mes cousins pour rentrer chez moi dormir devant les émissions ennuyantes de ce soir.
Ne sachant que répondre j'ai souri tout en emboîtant le pas. J'avais hâte de rentrer enlever mon collant.
