Chapitre 13: Dos au mur !

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« Celui qui abandonne se voit laisser ses rêves et son bonheur anéantis, faute de son courage » David Cloutier.

Fatima Zahra KASSÉ NDOUR

-Quoi ? Il en est hors de question Pape Demba ! M'offusquais-je

-Fatima sois raisonnable, cette maison est assez grande, vous pouvez y vivre toutes les deux sans que l'une ne gêne l'autre quand même ! Lou taax gua siss yaw (Pourquoi es-tu si égoïste) !Me reprocha-t-il

J'éclatais alors d'un rire très amer.

Mon cher mari venait tranquillement de me faire part de son souhait d'amener sa seconde épouse vivre dans MA maison, MON territoire, MON cocon. Non cela, je ne peux le supporter, vraiment pas !

Je suis une femme très réservée de nature, j'ai toujours eu horreur des histoires et guéguerres entre bonnes femmes du genre jalousie, mesquineries et coups bas ! C'est d'ailleurs la raison pour laquelle je n'ai que deux seules vraies amies et elles me suffisent amplement ! Je sais trop bien comment ça risque de finir cette future cohabitation que mon mari veut m'imposer et je ne suis absolument pas prête pour cela, alors là non !

Je bouillais littéralement de l'intérieur, malgré tout j'essayais de calmer mes nerfs et de ne pas perdre mon contrôle.

-Je suis égoïste hein ? Tu sembles avoir la mémoire courte monsieur mon mari, té fi faté xadjoufi, wala koufi faté rék ñou fatalila (alors je vais me faire un plaisir de te la rafraîchir) ! Qui s'est faite rejetée, calomniée et humiliée par ta propre famille et qui pourtant a toujours tout supportée et rendu les coups par le respect pour ta personne ? Posais-je en l'affrontant du regard mais il gardait le silence. Et bien c'est l'égoïste en question ! Dis-je en faisant un geste des mains vers ma personne.
Il me fixait avec de gros yeux mais je poursuivais.

-Qui a le pouvoir en sa main de détruire ta vie en une fraction de seconde en allant te dénoncer de suite ? Car mon cher, au cas où tu l'aurais oublié, je te rappelle que tu as signé monogamie à la mairie. Encore l'égoïste en question qui est tellement égoïste qu'elle n'en fera rien car elle n'aura jamais le cœur de te faire souffrir sciemment.

Il s'assit d'un coup, non, il s'affala plutôt sur le lit et moi je continuais toujours comme une possédée. Waxtou waax bou djotée, kou nopi do gorr (Quand vient le moment de parler, celui qui garde le silence n'a pas d'honneur) !

-Qui a vu ses droits de femme et sa dignité bafoués depuis plus de quatre mois maintenant où tu la considères comme une vulgaire serpillère dans cette maison où aucune parole gentille ne sort quasi jamais de ta bouche sans qu'elle ne t'ait rien fait de mal ? Encore l'égoïste en question et ce, sans jamais se plaindre à qui que ce soit. Te supportant toi et tes caprices, bien que sachant que tu es largement en tord ! Et encore chaque jour que Dieu fait, cet égoïste piétine encore et encore son orgueil, sa dignité et son amour propre pour tenter de te faire plaisir et essayer de renouer avec toi malgré tout.

Je le regardais alors droit dans les yeux.

-Alors si tu estimes malgré tout ça que je suis égoïste, c'est que tu as peut-être tes raisons. Mais Pape Demba, je t'avais juste demandé une chose quand tu prenais ta seconde épouse et une seule petite chose, c'était de ne jamais oublier par quoi on était passé tous les deux, de toujours me respecter quoi qu'il arrive et de me laisser seule dans MA maison ! Tu m'avais donné ta parole mais là, apparemment, tu n'as pas l'intention de la tenir et pour la deuxième fois de suite tu vas faillir à une promesse que tu m'avais faite. Finis-je de sortir avec un sanglot dans la voix.

Il me regarda longtemps comme s'il était troublé par tout ce que je venais de lui sortir mais il finit par me dire sur un ton assez dur :

-C'est quoi ton problème Fatima Zahra ? Tu me partages déjà avec Saly alors en quoi cela te gênerait-il de partager cette maison avec elle ?

Dilemme au JolloflandOù les histoires vivent. Découvrez maintenant