34. | Chapitre

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Assise sur son lit, Audrey s'arrêta de gribouiller sur son cahier et finit par longuement observer le dessin.

Elle était étrangement satisfaite du résultat.

Elle y avait passé des heures et des heures, mais cela avait fini par lui occuper l'esprit. Plus elle regardait le dessin, et plus elle voyait parfaitement Harry Potter, son voisin préféré.

Prise d'une adrénaline soudaine, elle se leva avec un immense sourire aux lèvres et se dirigea vers sa fenêtre, pressée de montrer son œuvre à son ami. Son sourire disparu immédiatement lorsqu'elle tira les rideaux.

Elle n'en croyait définitivement pas ses yeux.

Son voisin était bien là, mais pas assis près de sa fenêtre comme à son habitude.

— Qu'est-ce que tu fais?

Harry sursauta à l'entente de cette voix venue de loin puis son premier réflexe fut de regarder par la fenêtre, où il vit cet air déboussolé qui ne voulait plus quitter le visage de sa voisine.

Ne pouvant en supporter d'avantage, il se dirigea vers sa fenêtre et tira brusquement les rideaux.

Audrey en resta bouche bée.

Était-il vraiment en train de faire sa valise? Mais pour quoi faire? Et pour aller où?

Sans vraiment réfléchir à ce qu'elle faisait, elle sortit en trombe de sa chambre, ainsi que de chez elle par la même occasion. Le couple Wilkinson fut surpris de voir une tornade blonde dévaler les escaliers et sortir de la maison en trombe, si bien qu'ils mirent du temps avant de comprendre que cette tornade portait le nom de leur enfant aîné ; Audrey.

Cette dernière n'eut à faire que quelques pas pour arriver devant la maison de ses voisins.

Pendant un court instant, alors qu'il ouvrait la porte, Harry fut surpris voir Audrey ici, devant la maison des Dursley. Mais une fois l'effet de surprise passé, il continua son chemin sans faire attention à elle, et en ignorant complètement son regard inquiet.

— Qu'est-ce qu'il s'est passé? S'enquit Audrey, avec inquiétude.

Aucune réponse.

Harry marchait très rapidement et elle tentait tant bien que mal de le suivre, mais ses petites jambes la faisaient plus trottiner qu'autre chose.

Il était déjà tard, il faisait nuit noire et plus personne ne traînait dans les rues à cette heure-là.

Seul le bruit des roulettes de ses bagages qu'Harry traînait sur le sol froid et humide comblait un minimum le silence entre les deux voisins.

— Harry! Réponds-moi!

— Écoute ; il faut que je m'en aille.

Elle avait bien compris qu'il était en train de s'en aller. Mais l'entendre dire cela à haute voix eut un effet assez négatif sur Audrey.

— C'est ton oncle, ou tes tantes... peu importe, c'est eux?

La seule réponse à laquelle elle eut le droit fut sa respiration saccadée par la colère.

— Je dois retourner au pensionnat.

— En plein mois d'août?! S'indigna la Wilkinson.

Il ne répondit pas.
Il mentait.

Quel genre d'école ouvrait en plein été? Audrey s'inquiétait, car s'il s'en allait, elle n'aurait plus aucune nouvelle de lui et donc plus aucun moyen de savoir s'il se portait bien ou non.

— Tu allais partir sans rien me dire ?

— Tu n'aurais pas compris. Lâcha précipitamment le noiraud. Tu ne peux pas comprendre.

La blonde fit face à son ami et lui barra le passage.

— Évidemment que je ne peux pas comprendre si tu ne m'expliques rien et que tu passes ton temps à me mentir!

Harry plissa les yeux et serra la mâchoire.

— Tu penses que je te mens?

— Parce que ce n'est pas le cas?! S'exclama-t-elle d'une voix soudainement tremblante. Bien! Regarde-moi dans les yeux et dis moi que tu vas dans ton école qui, je suis sûre, n'existe même pas!

Il ne fut même pas capable de la regarder dans les yeux, ce qui peina encore plus Audrey.

Le jeune Potter, ne sachant pas quoi dire d'autre, reprit sa marche effrénée vers l'arrêt de bus le plus proche. Audrey nota intérieurement qu'il n'avait pas répondu à ses accusations, mais décida de ne pas s'en soucier maintenant.

— Où est-ce que tu vas aller?

— Je verrais! S'agaça-t-il.

— Viens chez moi! Mes parents te connaissent, ils s-

Il ricana amèrement, coupant ainsi Audrey en plein milieu de sa phrase. Au moins elle su qu'il avait tout sauf besoin d'entendre ça.

Le brun se retourna brusquement vers la jeune Wilkinson.

— Je n'ai pas envie de rester là, ok?! Ce n'est pas chez moi, ici et ça le sera jamais. Ce n'est pas une vie que j'ai ici.

Harry pivota sur ses talons, prêt à reprendre sa course, mais avant qu'il eut le temps de faire le moindre pas, Audrey attrapa doucement le manche de sa valise, posant ainsi sa main sur celle d'Harry.

— L'année dernière aussi, tu es parti sans dire au revoir.

Elle renifla.
Elle pleurait.

Harry pouvait le savoir sans même poser les yeux sur elle.

— Ne pars pas... reste... s'il te plaît...

La détresse de son amie peina énormément le noiraud. Elle eut même le don de le calmer un peu.
Mais elle n'était apparemment pas assez suffisante pour le faire changer d'avis puisqu'il dit :

— Je suis désolé, Audrey...

Harry tira sur sa valise et cette fois-ci, Audrey n'eut même pas la force de le retenir. Elle avait compris qu'il avait déjà pris sa décision et que rien ni personne - même pas elle - ne pourrait le faire revenir en arrière. La jolie blonde était totalement impuissante face à ce torrents de larmes qui ruisselaient sur ses joues a mesure qu'elle voyait son voisin s'éloigner.

Audrey ne pouvait pas décrire ce qu'elle ressentait en ce moment même, il lui faudrait grandir encore un peu pour l'identifier, mais si puissant que ça lui faisait du mal.

Au moins avec cela, elle n'entendît pas les cris lointains et venus du ciel de la tante Marge qui suppliait de l'aide...

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