Chapitre 3

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« Bordel. » Pensa le caporal chef. Ça y est, il avait compris. Il commençait à s'attacher à Erwin. Il fallait qu'il arrête, sur le champ. Il ne voulait pas être à nouveau blessé, il ne voulait pas perdre à nouveau un être cher. Il se rendit compte qu'une larme roulait sur sa joue. Il l'essuya d'un revers de main.

Au dîner, le major constata que Livaï regardait dans le vide, fixant un point au loin, dans l'obscurité de la salle à manger. Il paraissait lointain, inaccessible...

Après un moment, la salle s'était vidée, il ne restait que Hansi, Erwin, Livaï, Mike, Moblit, Nanaba, Auruo et Petra. Il décidèrent de se déplacer pour aller dans le salon, et se regroupèrent dans les canapés devant la cheminée. Hansi et Mike s'étaient assis à côté, évidement, pensa le blond. Ce dernier s'était installé sur le canapé le plus proche de l'âtre où brûlait le feu, rapidement rejoint par Petra, et évidement, Auruo qui la suivait comme un petit chien. Nanaba et Moblit s'installèrent donc sur le dernier canapé tandis que Livaï s'asseyait sur un fauteuil un peu à l'écart, un thé à la main.

Environ une heure après, alors que le groupe était en pleine discussion, le major jeta un coup d'œil au fauteuil du caporal, et constata, déçu, qu'il n'y était plus. Quand est-ce qu'il était partit ? Où est-il ? Dans sa chambre sûrement.
« Je vais aller me coucher. Déclara Erwin.
- Moi aussi je vais y aller, dit Petra.
- Bonne nuit ! Répondirent les membres du bataillon en chœur. »
En partant, le blond remarqua le bras de Mike qui entourait les épaules d'Hansi, ce qui le fit doucement sourire.

Alors qu'il se dirigeait vers la chambre de Livaï, il sentit une main le retenir par le bras. En se retournant, il vit Petra, rouge comme une tomate.
« Oui ? Demanda-t-il ?
- Erwin... Ma chambre n'est pas loin tu sais...
Ce dernier regarda la jeune femme, cherchant une excuse pour s'enfuir.
- Je suis vraiment fatigué, je dois y aller, à demain ! Répondit-il en partant, presque en courant. »

Livaï, qui passait par le couloir pour retourner dans sa chambre après sa douche, observa toute la scène. Il ressentit une très forte envie de frapper Petra, étrangement. Il secoua la tête, et décida de ne pas retourner dans sa chambre tout de suite. Il fit demi tour sans se faire remarquer.

Erwin frappa doucement à la porte de la chambre qui se trouvait juste à côté de la sienne.
« Livaï, je peux entrer ? »
Personne ne répondit.
Il devait dormir, pensa le major en soupirant.
Il prit alors la direction du fameux balcon où il avait eu, il y'a quelques jours, une discussion des plus étranges avec le petit soldat aux cheveux noirs. Lorsqu'il ouvrit la porte silencieusement, il vit alors une silhouette assise au bord du balcon, les jambes dans le vide. Il le reconnu immédiatement.

« Livaï ? »
Le concerné se retourna en sursautant.
« Erwin ? Qu'est ce que tu fais la ?
- Je te retourne la question.
- Je passais le temps. Mais j'allais m'en aller, je te laisse le champ libre.
- Non ! Il avait presque crié. Le blond rougit en essayant de se ressaisir. Je veux dire, tu peux rester si tu veux. Ça ne me dérange pas.
- Si tu le dis... »

Il avait presque crié pour qu'il reste. Est ce que ça voulait dire que lui aussi, il ressentait ce sentiment étrange ? Peu importe, il fallait qu'il arrête d'y penser ! Se dit le caporal.

Ils s'allongèrent côtes à côtes sur ce balcon, les yeux levés sur l'immensité du ciel étoilé. Ils ne s'adressèrent aucun mots, et finirent par s'endormir à même le sol, à la belle étoile.

Livaï, qui dormait toujours peu, se réveilla en premier. Qu'est ce que j'ai encore fait ? Se demanda-t-il en soupirant. Il descendit dans la cuisine, se prépara un thé et remonta aux côtés d'Erwin. Lorsqu'il vit qu'il commençait à se réveiller, le caporal s'en alla. Le major eut juste le temps de voir une petite tête aux cheveux noirs disparaître dans les escaliers.

Lorsque le blond se décida à se lever, il descendit dans le salon, et découvrit Nanaba dans les bras de Moblit, endormis tout les deux sur un canapé. Hansi arriva derrière lui.
« Ohhhh dis donc ils sont mignons ces deux là !
- Oui, répondit Erwin en riant, ils sont mignons. »

Il s'étira en allant se changer dans sa chambre, et lâcha un grognement. Son dos le faisait atrocement souffrir depuis cette nuit à même le sol. D'un coup, la soirée de la veille lui revint en mémoire.
« Mais qu'est ce qu'il m'a prit de lui dire de rester ? Et pourquoi est-il resté à mes côtés jusqu'au matin ?» soupira-t-il.
Il se demandait toujours pourquoi il ne cessait de penser à son soldat lorsqu'il entendit du bruit derrière sa porte. En ouvrant, il n'eut que le temps de voir Livaï qui s'éloignait. Oh mon dieu, se dit-il, il avait tout entendu ?
Il n'avait plus le temps de réfléchir, il devait absolument s'occuper de sa paperasse. Il s'installa dans son bureau.

Après environ une heure et demi de travail, on toqua à la porte.
« Entrez !  Répondit Erwin sans même lever le regard.
- Bonjour, major. Dit une petite voix aiguë
- Bonjour, Petra. Tu voulais quelque chose ?
- Oui.
- Qu'est-ce donc ?
- Vous. »
Le blond releva soudainement la tête.
« Je crois que je ne comprends pas.
- Laissez moi vous montrer. »
La jeune femme s'approcha d'un pas déterminé, puis posa ses mains sur le torse d'Erwin. Pendant ce temps, Livaï observait la scène par les grandes vitres du bureau.

Alors que Petra commençait à déboutonner la chemise du major, la porte du bureau s'ouvrît d'un coup dans un grand fracas.
« J'ai à vous parler major, c'est urgent. » Clama le caporal chef qui venait de faire irruption dans la pièce.
La jeune femme jeta un regard noir au soldat aux cheveux sombres et s'en alla.
« Merci, chuchota Erwin, tu voulais me parler ?
- Je- Euh... » Balbutia-t-il. Il se mit à penser à toute vitesse. Il avait agit sans réfléchir et ne savait pas quoi dire.
« Oui. Dit-il en se raclant la gorge. Je voulais te dire qu'on avait besoin de... nouveaux balais.
- Oh ! Mais on en a pas reçu une dizaine le mois dernier ?
- Si, effectivement. Mais ils étaient de mauvaises qualités alors ils commencent déjà à baisser en efficacité.
- Je vois, je ferais la demande. C'est tout ?
- Oui, c'est tout.
- Bien. » conclut le grand blond.

Alors qu'il était déjà tard dans la nuit, Erwin n'arrivait pas à dormir. Il ne cessait de ressasser son après midi, tandis qu'il se tournait et se retournait dans son lit. Il ne réussit à s'endormir que vers 5 heures du matin.
Pendant ce temps, Livaï réfléchissait lui aussi, assis en train de faire semblant de lire dans un fauteuil du salon. Il avait agit sans réfléchir tout à l'heure, et impossible que le major ait gobé son histoire de balais. Lui-même ne comprenait pas ce qu'il lui avait pris de débarquer dans le bureau comme ça lorsqu'il vit Petra qui frétillait comme un chiot autour du blond. A cette pensée, le soldat serra la mâchoire. Il fallait qu'il s'éloigne d'Erwin.

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Ça y est, voilà le troisième chapitre ! Je me suis décidée, le chapitre 4 sera posté dans 3 jours ^^ Merci de me lire ! (Bon, le prochain chapitre ne sera pas non plus forcément le plus passionnant mais je vous promets que l'action arrive bientôt 😌)

Toi et moi [Eruri]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant