Chapitre 12

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« Livaï, qu'est ce que je suis pour toi ? »

Cette phrase tournait et retournait dans la tête du caporal. Il ne savait pas quoi répondre. Comment exprimer ce qu'il pensait ? Il décida de commencer par la base de tout
« Eh bien... Je t'aime Erwin. Répondit-il d'une voix calme.
- Moi aussi, reprit le major après un long silence, mais ça ne répond pas à ma question. Livaï, est ce qu'on est un couple, oui ou non ? »

Le concerné se leva et se tourna face à la fenêtre. Il observait dehors. Il ne voulait pas croiser le regard de cet homme qu'il aimait tant. Il savait que sa réponse lui ferait mal, il ne voulait pas voir la tristesse s'insinuer dans ses si beaux yeux. Il laissa passer plusieurs minutes avant de répondre.
« Je pense... qu'il ne vaut mieux pas qu'on soit en couple. On ferait mieux de ne pas confirmer les rumeurs, ne pas officialiser ça. De toute façon, tout le monde croit que Petra a menti sur nous pour se venger. Il laissa passer un temps avant de reprendre. Je pense qu'il vaudrait même mieux que l'on arrête de se voir.

De longues minutes s'écoulèrent sans réponse du blond. Cela paraissait une éternité aux yeux de Livaï. Une voix faible lui parvint finalement.
« Pourquoi ? » Demanda-t-il simplement.

Le soldat se décida enfin à regarder le visage du major. Il se rendit compte que ce dernier pleurait. Il ferma les yeux pour ne pas voir ce triste spectacle qui lui donnait envie de se jeter à son cou. Le blond fixait le sol, des larmes tombant sur son pantalon.

« J'ai peur. Commença le caporal en montrant sa main au major. Cette dernière tremblait par intermittence. J'ai peur, Erwin. J'ai toujours su faire abstraction des mes émotions, de mes sentiments. Mais la, tu vois, mon corps me trahit.
- De quoi as-tu si peur ? Demanda le blond d'un ton plus froid que ce qu'il n'aurait voulu.
- De te perdre. Répondit-il dans un souffle. Te perdre et ne jamais pouvoir me relever seul.
- N'est-ce pas ce que tu es en train de faire ?
- Je fais ça pour notre bien à tous les deux. Tu le sais bien Erwin, mieux que personne d'ailleurs, il ne faut pas s'attacher aux membres du bataillon d'exploration. Notre vie ne nous appartient pas.
- Livaï, ne fais pas ça.
- C'est la seule chose a faire.
- Écoute moi je t'en supplie. » Dit Erwin en relevant la tête. Ses yeux embués de larmes croisèrent le regard du soldat.

Après un silence, le major reprit en baissant la tête.
« Livaï, je te demande de m'écouter sans m'interrompre. Après m'avoir écouté, tu pourras décider de ce que tu fais mais s'il te plaît, écoute moi. Est ce que tu te rends compte que tu m'as sauvé la vie ? Ta simple présence arrive à m'apaiser, à me calmer et à me faire oublier mes problèmes durant un temps. Si je tiens encore, c'est grâce à toi. Depuis des années, à chaque période de doute, tu étais là pour me ramener à la réalité, pour me convaincre que ce chaque vie perdue n'était pas de ma faute. A chaque fois que je vois un de tes sourires, cela suffit à me rendre plus heureux que je ne l'ai jamais été. Te tenir dans mes bras, t'embrasser, je pourrais ne faire que ça jusqu'à la fin de ma vie. Dans le bataillon d'exploration, on a mille et une occasions de mourir, c'est pourquoi on doit vivre sans regrets. Je n'en ai aucun. Si ma fin devait arriver demain matin, cela ne me dérangerait pas si j'ai pu passer la nuit avec toi. » Conclut-il, ses larmes coulant silencieusement.

Le blond fixait le sol, attendant une réponse. Soudain, une larme tomba sur le sol. Erwin releva soudainement la tête et croisa le regard de Livaï. Le visage de ce dernier était baigné de larmes. Erwin se leva subitement et posa sa main sur la joue du soldat. Il sécha une larme qui perlait au coin des yeux du caporal de son pouce. Le soldat posa sa main sur la sienne. Le blond posa son front contre le sien.
« Je suis désolé... Murmura Livaï. Je ne sais pas ce qu'il m'a prit. C'était bien hypocrite de ma part de dire ça, alors que moi même je ne peux pas rester loin de toi. Mais j'ai peur, tellement peur de mes sentiments. C'est la première fois que ça m'arrive, je suis perdu, Erwin.
- Je suis là, Livaï. Répondit calmement le major en entourant le soldat de ses bras. Je suis là, avec toi. »
Ils restèrent de nombreuses minutes comme cela, jusqu'à ce que les sanglots du caporal cessent.

« Livaï, allons manger. Ne parlons pas de tout ça aux autres, gardons ça pour nous.
- Oui, allons-y... »
Les hommes se rendirent dans la salle à manger. Erwin alla s'asseoir entre Hansi et Nanaba, et Livaï s'installa entre Mike et Moblit. Ils mangèrent en rigolant et parlant avec les autres, ne laissant rien paraître.

Lorsqu'ils eurent fini de manger, Livaï donna ses instructions pour le ménage et tous se mirent au travail.

Environ une heure plus tard, le caporal était en route pour sortir les poubelles lorsqu'il vit le major dans un coin reculé, dehors. Il était avec deux jeunes filles, selon leur veste, elles étaient des membres de la garnison. Elles devaient avoir vingt ans, pas plus. Le soldat s'approcha discrètement afin d'entendre ce qu'ils disaient. Il n'eut pas le temps d'entendre un mot que déjà, une des jeunes femmes se penchait dangereusement vers Erwin. Ce dernier était dos au mur, il ne pouvait pas reculer. Livaï se précipita vers eux.

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Désolée, ce chapitre là est encore court, je m'excuse ! Je me rattraperais. Je suis pas sûre de moi pour ce chapitre mais bon... voilà (livaï est en mode très sensible mais il est perturbé par ses sentiments you know ? ;-;)
À dans trois jours et merci de me lire !

Toi et moi [Eruri]Donde viven las historias. Descúbrelo ahora