Chapitre 64

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Theo

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Theo

Les yeux vitreux et écarquillés, la terreur encore dans le regard mort. Sa bouche entrouverte, un filet de sang séché de la commissure de ses lèvres bleuâtres descendant jusqu'à sa nuque.

- Je suis persuadée qu'elle n'a pas souffert, m'assure Lola à voix basse en me frottant doucement le bras.

- Tôt ou tard, Peter l'aurait tuée. J'ai essayé de la prévenir.

Ma bouche est pâteuse, la chaleur étouffante des souterrains plongés dans le noir n'arrange pas mes maux de tête mais je dois continuer. J'peux pas m'arrêter si près du but. On a croisé personne jusqu'à présent et quelque chose cloche. Les autres devraient bientôt arriver au point clé de toute la mission. La sueur dégouline de chaque pore de ma peau, mes mains tremblantes agrippent avec difficulté la crosse de mon fusil.

Des bruits de pas résonnent alors de l'autre côté du labyrinthe. D'un mouvement synchronisé, nous rechargeons en même temps nos fusils et éteignons nos lampes. Face au bruit, des voix similaires à celles de tout à l'heure aboient des ordres avant de charger leurs armes à leur tour.

Mais nous avons été plus rapide et dans notre course, moi en tête, nos munitions se vident sur les inconnus dans la pénombre avant même qu'ils n'aient pu tirer. Mon viseur à vision nocturne pointe dans tous les sens et quand le silence retombe dans le labyrinthe, à l'affût du moindre mouvement, je les vois enfin, inertes sur le sol dans leur propre sang.

Bâtis comme les soldats d'Europe de l'Est, je suis persuadé qu'ils étaient venus pour porter renfort aux précédents. Scott a trouvé ce qu'il cherchait et les HA sont en danger. Les cinq soldats à nos pieds portent tous le même uniforme militaire, ma lampe torche éclaire le drapeau de la Bulgarie cousu à leur manche ainsi quelques médailles que j'arrache. Nous récupérons leurs munitions, puis nous continuons notre route au pas de course.

- Ça va bientôt faire une heure, dit Liam derrière mon épaule. On devrait arriver au bout.

En effet, au loin, un faible halo blanc éclaire le tunnel. Nous pressons le pas mais ralentissons presque aussitôt par prudence. Tout est d'un calme plat. A part nos bottes craquant dans la terre, pas un bruit. Je fronce les sourcils. Nous sommes au bon endroit mais dans le plan, il n'y a pas cette immense porte métallique qui se dresse devant nous. J'entends Thomas pousser un grognement de rage et Bianca jurer à voix basse.

Un long grincement sonore résonne alors et la lumière qui venait des fissures des cavités du tunnel nous éblouit. Même aveuglés, on pointe rapidement nos flingues devant la tête, le doigt sur la gâchette.

- C'est nous, lâchez ça avant de nous flinguer.

Mes yeux désormais habitués à la lumière éclatante déchiffrent James derrière la porte, couvert de blessures, de saleté et de sueur. Stupéfaits, aucun mot de sort de nos bouches.

Rendez-vous dans trois ans - TERMINÉEWhere stories live. Discover now