Année I, Chapitre 10 : Une discussion des plus intéressantes

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John constata avec soulagement que Sherlock était redevenu Sherlock. Cependant quand il lui demanda ce qu'il s'était passé ou comment il avait pu perdre une cape aussi précieuse que Levi, il se murait dans le silence.

Greg disait que c'était à cause d'une fille, Donovan rétorquait que c'était impossible, Anderson affirmait qu'il était entré dans les douches féminines et s'était pris une baffe, Molly pensait qu'il avait pris la bonne décision de la remettre à un professeur.

Ils discutaient de tout cela à l'écart du château, assis dans l'herbe. De là on pouvait voir la cabane d'Hagrid et la forêt interdite.

Sherlock caressait les oreilles de Crockdur en murmurant des mots inintelligibles auxquels le chien répondait par des aboiements. Jim était assis un peu à l'écart, sur un rocher pour ne pas abîmer ses habits, et lisait un livre sur l'alchimie en écoutant la mélodie d'une boîte à musique qu'il avait reçue à Noël. John, Greg et Anderson s'échangeaient leurs cartes de chocogrenouilles.

"J'ai Dumbledore en double, dit John. Quelqu'un veut me l'échanger contre Flamel ?"

"J'ai treize fois Dumbledore, affirma Philip Anderson. Flamel est rare, tu l'auras pas."

"Et t'es pas encore diabétique ?" s'étonna Greg.

Sherlock, qui essayait de rester dans son palais mental, soupira.

"Leurs jacassements m'agacent." Le chien le fixa comme s'il compatissait. "Toi au moins tu ne fais pas de bruit pour dire des âneries !"

Il replongea dans ses pensées.

Trésor.

Gringotts. Coffre 713. Vol.

Cerbère. Trappe.

J'ai treize fois Dumbledore. Flamel est rare...

"La ferme Anderson !"

"J'ai rien dit."

"Chut ! J'essaie de penser ! Ne bougez plus, ne parlez plus, ne respirez plus !"

Une chose qu'on mettrait à Gringotts. "Ils l'ont mise à Gringotts. C'est très stupide, même moi..." Mais que quelqu'un serait assez fou pour voler. Une chose d'une valeur inestimable. "Être immortel" Une chose unique. "Très convoitée" Qu'on cacherait à Poudlard pour la protéger d'un danger. "Dumbledore" Qui a peur de Dumbledore plus que tout ? "L'Ombre"

Que cherche l'Ombre ?

Surpasser la Mort.

Sherlock se leva, lentement, et s'approcha de Jim. Il prit le livre qu'il avait dans les mains, ce qui ne perturba nullement le Serpentard. Il parcourut les pages et tomba sur ce qu'il cherchait.

Nicolas Flamel. La pierre philosophale.

"La pierre philosophale est dans l'école."

Sherlock laissa le groupe en plan. Comprenant qu'il s'agissait de leur enquête, John courut après lui. Il ne demanda pas où ils allaient, il finirait par le savoir. Sherlock expliqua, non sans se vanter, comment il en était arrivé à la conclusion qu'il s'agissait de la pierre.

"Tu crois que l'Ombre va venir chercher la pierre ?"

"Non, pas l'Ombre elle-même. Elle est à Azkaban. Un de ses larbins."

"Rogue ?"

Sherlock ne dit rien de plus car ils étaient arrivés. Devant la salle de potions, d'ailleurs. Ils attendirent longuement que Rogue sorte et le suivirent discrètement.

"Comment tu sais que le suivre va nous permettre de trouver des indices ? souffla John. Il va peut-être se promener ou je ne sais quoi..."

"Il était nerveux lors du cours d'aujourd'hui et il regardait tout le temps sa montre. Il a un rendez-vous important, peut-être avec une femme, mais vu sa tête ça m'étonnerait."

Rogue s'arrêta pour s'assurer qu'il n'était pas suivi et quitta le château pour gagner la forêt. Les deux garçons le suivirent à distance pour ne pas être entendus lorsqu'ils marchaient sur des feuilles mortes.

Avec la cape d'invisibilité, cela aurait été plus simple, mais puisqu'un certain génie l'avait perdue...

Le soleil se couchait peu à peu et les bois furent envahis par l'obscurité. Rogue s'arrêta enfin, et fut rejoint par le professeur Quirrell. Les lèvres fines de Sherlock s'étirèrent en un sourire satisfait.

"Je... ne sais pas pour...pourquoi v-vous av-avez tenu à m-m-me voir ici, Severus." dit Quirrell.

"Cette conversation doit rester confidentielle. Les élèves ne doivent pas apprendre l'existence de la pierre philosophale. Cependant, il semblerait que James Moriarty s'intéresse, par pur hasard, à cette pierre depuis peu. Quand je lui ai demandé pourquoi, votre nom s'est glissé dans la conversation."

John lança un regard à Sherlock, il avait donc vu juste.

"Vous avez trouvé comment passer devant ce molosse sans se faire dévorer ?" poursuivit Rogue.

"M-mais l-le... le garçon a dit..."

"Vous ne voudriez pas m'avoir comme ennemi, n'est-ce pas ? Que savez-vous de ce qu'il y a sous cette trappe ? Que sait Moriarty ?"

"J-j-je ne sais p-p-pas !"

Rogue lança un regard suspicieux autour de lui.

"Nous reprendrons cette discussion plus tard."

Sur ces mots, il repartit vers le château. Quirrell, quant à lui, s'enfonça dans la forêt. Sherlock et John attendirent que la voie soit libre pour regagner l'école. Sherlock se frottait les mains d'excitation et frémissait d'impatience.

"Rogue manipule Quirrell pour obtenir des informations sur ce qui protège la Pierre ? déduit John. Mais que vient faire Jim dans cette histoire ?"

"Jim s'intéresse de très près à la pierre philosophale. Il a forcément posé des questions à Quirrell pour en savoir plus, puisqu'on étudie l'alchimie en défense contre les forces de mal en cinquième année. Mais Quirrell bégaie, il parle trop lentement. Jim et moi sommes d'accord sur le fait qu'on s'endort au bout de trois minutes lorsqu'il fait des explications."

"Alors Jim en a parlé à Rogue."

"Oui. Rogue avait postulé pour le poste de Quirrell, sans résultat satisfaisant, mais pourtant il est très bon en la matière."

"Je vois. Je crois."

Ils s'arrêtèrent brusquement en tournant dans un couloir. Miss Teigne leur faisait face, balançant sa queue avec malice. Elle se lécha les babines en fixant les deux première année pétrifiés.

Soudain, elle miaula. Sa voix lugubre semblait sortir tout droit des enfers. Rusard accourut aussitôt.

"Je le savais" dit-il en les saisissant par le col de leurs uniformes.

Les chants de la Mort - Sherlock fanfictionWhere stories live. Discover now