Année VI, Chapitre 4 : Un élève plus que brillant

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Il n'y avait rien de plus terrifiant pour un professeur qu'un élève qui savait les leçons mieux que lui. Les professeurs de Poudlard pouvaient en témoigner. Si Mycroft se montrait respectueux des cours et se contentait de réussir brillamment ses études, Sherlock était plutôt effrayant pour les pauvres enseignants : il s'occupait à lire des livres compliqués, se plaignait sans gêne lorsqu'il s'ennuyait, reprenait d'un air moqueur les erreurs des professeurs lorsqu'ils en commettaient et séchait les cours le reste du temps.

Chaque professeur avait sa manière de réagir. Rogue enlevait des points à Serdaigle chaque fois qu'il disait un mot. Chourave le regardait provoquer des explosions dans un coin de la serre en essayant de l'ignorer. Binns le laissait bouquiner sans lui porter plus d'attention et de toute manière, selon Sherlock, dans l'histoire les seules choses intéressantes étaient les affaires criminelles qu'il étudiait avec soin. Flitwick soupirait quand Sherlock se moquait des élèves qui n'arrivaient pas à produire les sorts mais l'avait malgré tout en haute estime.

Enfin, McGonagall était la seule à se montrer suffisamment sévère avec lui pour qu'il se concentre. Elle n'était pas méchante avec lui, elle avait simplement compris que le jeune Serdaigle s'ennuyait ferme et qu'il fallait l'occuper. Puisqu'elle adorait elle-même les jeux de stratégie et logique, ainsi que les problèmes compliqués, elle lui donnait souvent des calculs qui vous donneraient la nausée, des énigmes conçues par les plus grands génies, et pendant un examen que Sherlock avait terminé en un quart d'heure, elle lui proposa même une partie d'échec version sorciers qui dura jusqu'à la fin de l'heure et à laquelle les élèves assistèrent avec un grand intérêt.

Sherlock n'aimait pas les échecs (dans les deux sens du mot). McGonagall se montra cependant être une adversaire particulièrement intéressante ; la partie fut très serrée, mais la professeure l'emporta. John fut étonné de voir Sherlock étudier de nouvelles stratégies en prévision de sa revanche (à un moment, le brun tenta même d'apprendre les 10120 scénarios possibles aux échecs).

Le professeur Slughorn, quant à lui, préparait des cours spéciaux pour lui, et lui donna même le carnet d'Euros que Sherlock étudia avec soin.

"Qu'est-ce que c'est ?" demanda John en voyant le petit carnet que Sherlock manipulait avec attention, une loupe dans sa main libre.

"Les études menées par Euros. Il manque des pages, vers la fin. Elles ont été arrachées. Avec précipitation. Et certains passages ont été censurés avec de la peinture."

Ignorant le cours du professeur Binns, John se pencha sur le petit carnet et constata en effet les tâches de peinture qui cachaient des mots, des phrases, et même des paragraphes entiers. L'écriture était à la fois magnifique et illisible ; les L étaient un amas de boucles tortueuses, les E était aplatis, les S étaient couchés et les P s'étiraient vers le bas.

"Pourquoi Euros a voulu supprimer certains passages ?" questionna-t-il une fois qu'ils sortirent du cours.

"Ce n'est pas elle qui a fait ça. Elle prenait des notes, mais ne les relisait jamais, encore moins pour les cacher. Si elle avait voulu faire disparaître ses notes, elle aurait brûlé le cahier entier."

"Qui a fait ça ?"

"Quelqu'un qui ne veut pas que l'on sache ce qu'il a fait."

§

Les professeurs, qui comme dit plus tôt redoutaient de trouver les élèves de sixième année dans leur salle de classe, furent étonnés du changement qui subvint.

Ce fut Flitwick qui constata ce changement le premier. C'était un jour de début décembre et les élèves bavardaient comme à leur habitude. Mais Sherlock, lui lisait en silence dans son coin le compte rendu d'une enquête datant des années 1800, concernant une mariée qui s'était suicidée et avait assassiné son mari le lendemain.

Les chants de la Mort - Sherlock fanfictionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant