Les contes de Vinaigre

Vinaigre s'en va

Dans la forêt de Noarpewr vivaient deux curieux individus, Vinaigre et Mémé Fêlée. Ils ne demandaient pas grand-chose, juste un peu de quoi manger, de quoi dormir, et un petit lit afin de dormir, et un toit pour se couvrir de la pluie. Rien que l'essentiel. Vinaigre n'était qu'un petit garçon, aussi Mémé le nourrissait et lui donner à boire autant qu'il le voulait, en échange de quoi Vinaigre devait faire des câlins et des bisous à sa gentille Mémé quand elle se sentait fatiguée, parce qu'elle travaillait beaucoup pour lui.

Elle était toujours le plus fatiguée durant la nuit, quand l'Oneirophage était le plus puissant et la Ténèbre plus présente. Parfois, quand Vinaigre n'arrivait pas à dormir même après l'histoire du soir, il pouvait entendre un grognement effrayant. Il se cachait alors sous sa couette et prétendait dormir en fermant très fort les yeux pour que le monstre, quel qu'il soit, ne le mange pas. Il était très peureux.

Un jour cependant, Vinaigre prit son courage à deux mains. Après l'histoire de Mémé, il fit semblant de dormir. Elle lui chuchota "Bonne nuit Vinaigre." puis partis à petits pas. Le jeune garçon attendit une longue minute, avant de rouvrir les yeux.

Pas de grognement.

Il attendit pendant ce qui lui semblait une éternité, avant de finalement entendre le grognement féroce qui lui provoqua des frissons et la chair de poule même. Mais, il ne se débina pas. Munit de son fidèle partenaire Robert l'ours en peluche chevalier, il sauta de son lit. À pas de chaton, il s'approcha du bruit. Il semblait venir d'au travers de la porte de la chambre. Sur la pointe des pieds, il ouvrit la porte, et regarda à travers la toute petite feinte. Les grognements s'amplifiaient. Seule une toute petite lumière de chandelle émanait de la cuisine d'où semblait provenir le son. Soudain, Vinaigre eut un choc. Et si Mémé était en train de se faire manger toute cru par le monstre. Ni une ni deux, il ouvrit la porte d'un coup, brandissant Robert, prêt à sauter sur le terrible monstre.

Quelle ne fut pas sa surprise quand il vit Mémé, le dos tout courbé, en train de lecher l'assiette à soupe de Vinaigre. De son ventre provenait un gargouillement tonitruant que le pauvre Vinaigre avait pris pour un monstre. Mais quelle coquine cette Mémé !

"Mémé, c'est toi le monstre ?!

-C'est mon ventre, le monstre. Il se réveille, mais je ne lui ai rien demandé moi. Il me dit des méchants mots.

- Des méchants mots ?"

Mémé Fêlée termina de lécher l'assiette, en s'essuyant avec sa manche.

" Tu n'es pas censé être couché toi ?

-Mais pourquoi t'as faim ? Les vieux ont pas faim tu m'as dit.

- Hé hé hé, même les adultes peuvent mentir. Il faut que tu grandisses mon petit Vinaigre, que tu deviennes fort, pour que tu t'occupes de Mémé quand elle sera trop vieille, d'accord ?

- Je suis déjà grand et fort ! Je peux te ramener à manger.

- Non !"

Mémé était fâchée.

" Si tu sors maintenant, tu va te faire retrouver par l'Oneirophage. Et il te mangera tout cru, toi et tes rêves. Il est affreux. Maintenant, va te coucher."

Mais Vinaigre, une fois dans son lit, n'arrivait pas à dormir. Il repensait à Mémé et à son ventre qui gargouille. Peut-être qu'il était assez grand pour aider Mémé. Sûrement même. Vinaigre prit une décision. À partir d'aujourd'hui, il serait courageux et fort.

Se munissant de sa meilleure tenue de héros, de Robert le chevalier et d'un chapeau en aluminium pour se protéger la tête, Vinaigre allait partir doucement. Juste avant de partir, il se rendit compte qu'il avait oublié quelque chose d'important. Il arriva au lit de Mémé et lui déposa un bisou sur le front.

"Au revoir Mémé, je reviens vite."

Ainsi Vinaigre commença son épopée.