Arrival

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J'étais stressée. Horriblement stressée, mais malgré tout heureuse.

Stressée car, d'ici quelques minutes, je poserais le pied dans l'inconnu, dans l'avenir, loin de ma famille, loin de mon pays, loin de ce que j'avais toujours connu.

Heureuse car j'allais enfin, après de longs mois de séparation, définitivement rejoindre ma raison de vivre, ma moitié, mon homme.

J'avais rencontré Hoseok par pur hasard, au travers d'internet : je m'intéressais à la culture de son pays, et lui, souhaitait parfaire son niveau de la langue anglophone.
Si nos premières communications étaient légèrement bafouillantes et très approximatives, nous avions, au fil des conversations -écrites, vidéos, et téléphoniques-, rapidement amélioré nos échanges au travers de l'apprentissage de la langue de l'autre.

L'hôtesse de l'air nous fit signe de quitter la machine volante et, après quelques marches, je posais enfin le pied sur le sol Coréen de l'aéroport d'Incheon. Inspirant un grand coup, histoire de me donner un peu de contenance et de courage, je me dirigeais à pas pressés vers le terminal à bagages.

Après quelques années à communiquer (et à lentement, mais sûrement, s'attacher l'un à l'autre) nous nous étions rencontrés pour la première fois dans mon pays alors qu'il y était en vacances. Il m'avait fait la surprise de venir me voir à Miami et de passer tout un mois à mes côtés, se mettant par ailleurs mes géniteurs et mon chat dans la poche, même si celui-ci avait commencé par se rendre exécrable à leur première rencontre.
Nous nous étions quittés, pour la première fois, sur des adieux déchirants et sous une infinité de non-dits et de sentiments refoulés.

Mes bagages allaient bien arriver un jour, non ? Ah oui ! Je voyais ma valise qui arrivait au bout du tapis roulant. Je ne me gêna pas pour bousculer ceux qui m'avaient précédemment bousculée pour l'attraper. Ne manquait plus que mon énorme autre sac et je pourrais alors aller chercher mon chat et sa cage.

Le poids de ces sentiments avait fini par nous peser atrocement et nous avions décidé de nous en débarrasser, même si cela devait nous coûter notre profonde amitié.
Le soulagement de se confier n'avait pu atteindre la joie de voir nos sentiments partagés et lorsque je l'avais rejoint dans son pays natal, nous avions échangé les baisers les plus passionnément remplis d'innocence et de douceur que nous n'avions jamais échangé avec personne.
Mais j'avais dû à mon tour rentrer chez moi pour poursuivre mes études et rentrer à l'université de Harvard, et lui avait des obligations quant à son travail. La douleur des adieux fût à nouveau presque insurmontable, mais adoucie par la promesse tacite de se revoir et, d'un jour, ne plus jamais se séparer.

Je commençais vraiment à en avoir marre d'être ballottée dans tous les sens alors que je n'étais qu'à quelques dizaines de centimètres de pouvoir attraper mon sac de voyage. Ma patience commençait vraiment à être mise à rude épreuve.

Fraîchement diplômée et ayant de loin dépassé la majorité internationale, j'exprimais à ma famille l'envie de m'envoler, définitivement cette fois-ci, vers le continent asiatique pour y retrouver mon petit ami. Les deux parties me l'avait promis : mes parents de me laisser partir, et Hoseok de venir vivre avec lui.

Et me voici alors, à quelques millimètres de toucher la lanière de ce foutu sac...
Et je me fis violemment poussée sur le côté par l'un de ces hommes d'affaires beaucoup trop pressés pour s'excuser ou pour attendre leur tour.
Et avant d'avoir pu toucher le sol avec mon visage, une forte poigne autour de ma taille me remis debout tandis que je voyais un bras familier se tendre et attraper in extremis mon sac, avant qu'il ne retourne dans les profondeurs obscures de la soute à bagages.

- Je crois que c'est à vous Miss.

- Hoseok !

Je me jetais à son cou, ignorant royalement les regards outrés des autres passagers, et le serrais contre moi. Il lâcha mon sac au sol et m'enlassa pour mieux me soulever de terre et se mettre à légèrement tourner sur lui-même. Je laissais un rire joyeux éclater près de son oreille avant de l'embrasser à pleine bouche, mes mains passant et repassant dans ses douces mèches d'un fushia particulièrement criard. L'une de ses mains dans le bas de mon dos, l'autre qui serrait doucement ma nuque, nous étions collés l'un à l'autre, lèvres contre lèvres, torse contre poitrine.

Nous nous séparâmes par manque d'air mais ne bougeâmes pas d'un iota. Nous restions les yeux dans les yeux, partageant toute une conversation sans pour autant avoir le besoin d'ouvrir la bouche, ne nous rendant pas encore compte que l'être aimé était enfin près de nous et ce, pour la vie et bien plus encore.

Après quelques temps je me reculais et posais mes mains sur ses joues, étirées d'un grand sourire qui rendait ses yeux presque invisibles à ma vue.

- Du rose hein ?

- Hum ouais... Il se gratta la nuque, embarrassé. Un stupide éclair de génie avec Minhyuk alors qu'on était un peu bourrés.

- Juste "un peu bourrés" ?

- Bon okay, on était carrément arrachés et on a trouvé les teintures que sa sœur rangeait dans sa salle de bain.

Je cachais mon fou rire en enfouissant mon visage dans son torse.

- Te moques pas, il pris d'une main mon sac et attrapa la mienne de l'autre, aller viens, on récupère ton chat et on y va.

- Chez toi ? J'aggripais l'anse de ma valise.

- Chez nous.

Je rosis délicatement à l'allusion de notre vie commune.
Je pu récupérer mon chat après avoir présenté mon billet d'avion au gichet. Ce voyage n'avait absolument pas l'air d'avoir dérangé le félin car celui-ci dormait, roulé en boule sur le plaid qui tapissais la cage.
Hoseok se proposa à ma place pour porter la cage et, ne me laissant pas le temps de protester, se remis en marche vers la sortie de l'aéroport.

- Où est ta voiture ?

- Notre taxi est garé juste à côté, viens.

Adossée contre une voiture d'un bleu pétant, je reconnu la silhouette de Minhyuk, le meilleur ami d'Hoseok, que j'avais déjà rencontré plusieurs fois lors de mes précédents passages dans le pays.

- Minhyuk !

- Ça fait plaisir de te revoir Y/N. Et définitivement, si j'ai bien compris.

- Je suis heureuse de te voir aussi, c'est adorable que tu fasses le déplacement pour venir me chercher.

Hoseok laissa entendre un raclement de gorge alors qu'il chargeait toutes mes affaires dans le coffre.

- C'est surtout qu'il a encastré ma bagnole dans un poteau de signalisation y'a une semaine, alors que je la lui avait gentiment prêter pour son rencard à la con, car la sienne était au contrôle technique.

- Boh, pour une petite éraflure, on va pas en faire toute une histoire...

- Une "petite éraflure" ?! S'étrangla mon homme. Tu as complètement enfoncé le côté droit du pare-chocs avant !

- C'est bon, je te paye les réparations et te sers de chauffeur pour la peine. Allez, en voiture tout le monde.

- Encore heureux que tu paies, grommela mon rosé.

Je lui pressais gentiment l'épaule alors qu'il s'asseyait devant moi, à la place passager.

~°~

- Bonne soirée les loulous, sortez couverts et pas trop de cochonneries !

- Fermes là avant que je ne te fasse la fermer moi-même.

- Oh, j'aime quand tu fais ton ronchon mon sucre d'Orge.

- C'est ça, dégage mon canard.

Hoseok poussa Minhyuk hors de l'appartement et ferma la porte en soupirant d'amusement. Il me rejoignit alors sur le balcon/terrasse (qui lui coûtait un petit plus en loyer mais qui était tellement enviable) où je m'étais accoudée, affublée de l'un de ses t-shirts et d'un de mes shorts de pyjama. Ses bras passèrent autour de ma taille et une paire de lèvres se déposèrent sur ma nuque et mes clavicules à découvert. Hoseok était ce qu'on appelle "assez baraqué" et la taille de ses t-shirts, due à sa carrure, faisait que je nageait dedans sans problème.

Je me laissais aller à l'étreinte, tout en savourant le lever de la lune face à moi.







Words count : 1334 mots

Je sais pas ce qu'il m'a pris, j'avais envie de fluff et de soft et j'ai réussi à pondre ce truc en deux petites heures...

Bref bienvenue dans mon nouvel élan d'impulsivité (je sais même pas si ça se dit mdr)

Ce recueil est dédié à tous les Wonho stans (les autres sont également les bienvenu.e.s no problème)

Lee Hoseok : recueil d'OS et d'Imagines Where stories live. Discover now