Histoire à choix: Deux frères, un cœur (Hanako ou Tsukasa x Reader)

Chapitre 4: Un éloignement, un rapprochement

(N/Q): Nom quelconque (oui je suis super originale xD)

Le lendemain, j'avais hâte de rejoindre Hanako, de l'écouter, de lui parler. Il se souciait de moi, et cela me faisait tout de même du bien. Mais c'était surtout pour savoir quoi faire aujourd'hui. En arrivant le matin, j'ai la surprise de le voir dans le corridor, adossé contre mon casier entre tous les gens qui ne le voyaient pas. Je m'approche, étonnée, et le salue discrètement.

-Ton "copain", me demande-t-il avec un peu de dédain en employant ce mot, il vient à cette école?

-Oui! m'exclamai-je avant de me souvenir que les autres me prendraient pour une folle.

J'enfouis la tête dans mon casier en faisant mine de chercher quelque chose tout en poursuivant:

-Il était parti voir de la famille, mais il devrait revenir en classe aujourd'hui... j'espère que tout s'est bien passé pour lui.

-La première étape, ça va être d'arrêter de t'inquiéter pour lui et de commencer à t'inquiéter pour toi, malgré lui et à cause de lui, explique Hanako en posant une main sur mon épaule.

-Quoi?

-Tu dois prendre tes distances avec lui pour réfléchir par toi-même, sans qu'il puisse t'influencer, d'accord?

-Mais bien sûr que non! Je ne vais pas simplement faire comme s'il n'existait pas alors que ça fait trois jours que je ne l'ai pas vu! 

Avant que mon ami apparition ne puisse répondre, deux mains chaudes se posent sur mes yeux et une voix plutôt grave me demande:

-Devine qui c'est~!

Un sourire apparait sur mon visage mais chaque muscle de mon corps se tend. Les battements de mon cœur s'accélèrent, mes joues se réchauffent. Mon esprit est envahi d'un contradictoire mélange de bonheur, d'amour, de tristesse et de pure terreur.

-Salut, (N/Q). Ça va bien? Tout s'est bien passé?

Je prends ses mains dans les miennes et je me tourne vers lui, soudainement beaucoup trop consciente de la présence d'Hanako derrière moi, et je me demande quelle tête il fait. Pour ma défense, j'aurais envisagé de suivre son conseil, mais (N/Q) est arrivé et ne m'a pas vraiment laissé de choix.

-On en parlera ce soir. Chez moi. Tu vas pouvoir venir, hein?

-Oui! Bien sûr que oui! m'exclamai-je avec un peu trop d'enthousiasme.

-Parfait! On se voit ce soir alors. Moi je dois y aller, j'ai plein de travaux à rattraper.

-Ok, bye! Je t'aime!

Sans me répondre, il s'éloigne de quelques pas, puis se retourne vers moi avec un grand sourire. Un sourire qui n'a pas du tout l'air sincère. Il s'approche de nouveau et me dit d'un ton plus bas:

-Dis... le soir, les seuls moments où j'avais le temps de t'écrire, tu ne me répondais pas avant quelques heures. Ça m'a vraiment déçu, tu sais? On a pas pu parler de tout le temps où j'ai été parti. On va se rattraper tantôt, n'est-ce pas?

Je reste paralysée, mon sourire figé sur le visage alors qu'il s'éloigne. Il est vraiment furieux. Et ça, c'est parce que j'ai passé la soirée avec Hanako hier. Je me tourne vers celui-ci en tenant de cacher ma nervosité, mon inquiétude, mais il n'est plus à ma case. Je regarde partout autour; il n'est nulle part.

...

Je ne revois pas le fantôme de toute la journée, mais durant la pause du diner, j'aperçois quelqu'un qui lui ressemble beaucoup. Curieuse, je tente de le suivre dans le couloir. À un moment, j'arrive à m'approcher assez pour constater qu'il est tout aussi translucide qu'Hanako. C'est donc une apparition aussi? Autour de lui flottent deux espèces de feux follets semblables à ceux de mon ami, mais ceux-là sont noirs et non blancs. Lorsque l'individu tourne dans un couloir, je le vois de profil durant une fraction de secondes. Il ressemble comme deux gouttes d'eau à l'autre fantôme, mais il n'a pas de sceau sur la joue que je peux voir. Aussi, ses yeux sont légèrement plus clairs, et son visage, un peu plus enfantin. Étonnée, j'abandonne ma poursuite; je vais être en retard à mon cours si je ne me dépêche pas.

...

Je m'apprête à quitter l'école, le soir venu, pour me rendre chez (N/Q) même si je crains un peu qu'il soit de mauvaise humeur. Si je n'y allais pas, ce serait sans doute encore pire. Je suis en train de mettre mes cahiers dans mon sac à dos, à ma case, quand soudainement, une main glacée se pose sur mon épaule. Je sursaute avec un cri et je me recroqueville sans me retourner.

-Hey! C'est... c'est moi! s'exclame une voix, bien plus jeune que celle que je m'attendais à entendre. Est-ce que ça va?

Je laisse mon front s'appuyer sur la case, soulagée mais tremblantes, les yeux emplis de larmes.

-Tu m'as... tu m'as fait peur. Je pensais que c'était quelqu'un d'autre.

-Alors quand tu t'attends à (N/Q), un fantôme te fait peur, mais pas quand tu découvres que les fantômes existent?

Le ton offusqué du garçon me fait glousser, mais je n'ose pas me tourner vers lui de peur qu'il voie mes larmes.

-Je crois que tu ne devrais pas aller chez lui. Tu sais qu'il veut te faire du mal, sinon, tu n'aurais pas aussi peur qu'il te prenne par surprise.

-Mais je dois y aller, ou il va être encore plus furieux!

-Non, je ne crois pas. Pas si tu l'évites comme je t'ai recommandé, il ne pourra pas te faire de mal.

Je réfléchis un moment. Hanako a sans doute raison, et c'est ce que je dois faire si je veux avoir une chance qu'il exauce mon souhait. Toutefois, j'ai peur.

Comme s'il s'en était rendu compte, il m'enlace alors que je suis toujours de dos, prenant mes mains dans les siennes, qu'il presse contre mon cœur, et il glisse à mon oreille:

-Je peux te traiter bien mieux que lui, crois-moi.

-Tu vas me faire faire du ménage? ironisai-je.

-Entres autres, marmonne-t-il avant d'éclater de rire en me serrant encore plus fort contre lui.

Je ferme les yeux afin d'apprécier son étreinte, puis je me dégage gentiment en m'essuyant les yeux du revers de la main, et je saisis mon cellulaire pour écrire à (N/Q):

"Désolée, finalement je ne pourrai pas venir ce soir. À la prochaine, je t'aime!"

Il est indiqué qu'il est connecté, et au bout de quelques secondes, le message est marqué comme vu. J'attends une réponse, mais après de longs moments, je laisse tomber et je suis Hanako jusqu'à la salle de bains. Je crois que je n'ai jamais été aussi soulagée de faire du ménage, et je sais que c'est parce que durant ce temps, j'évite des coups... et je me lie d'amitié avec quelqu'un pour la toute première fois.