Coup dur (provisoire)

Chapitre 18

En début d'après-midi j'avais emmené Peter et Elena visiter les bureaux du magazine, Peter avait été impressionné mais Elena commencé à s'ennuyer alors je les emmenais finalement dans mon studio pour terminer la visite.
- Elena, ça te dirais que je prenne de belle photos de toi ? Demandais-je.
- Comme les mannequins ? Demanda-t-elle avec un énorme sourire aux lèvres.
- Oui comme les mannequins, riais-je.
- Tu lui décroches la lune, plaisanta Peter, c'est un vrai modèle, elle adore se déguiser et être prise en photo.
- C'est vrai ? Demandais-je à Elena.
Celle-ci acquiesça timidement.
- Dans ce cas j'ai une surprise pour toi. Tu vois la femme là-bas ? Lui dis-je en lui montrant du doigt la coiffeuse.
Elle acquiesça de nouveau son sourire s'élargissant.
- Va la voir et elle va te coiffer comme une princesse et ensuite je te prendrais en photo, d'accord ?
- J'aurais le droit à du maquillage aussi ?
- Je ne sais pas, tu n'es pas un peu trop petite pour ça ? Lui demandais-je tout en regardant Peter pour avoir son avis.
Celui-ci haussa les épaules.
- Juste un peu de paillettes sur les yeux et du gloss sur les lèvres, supplia-t-elle.
Je cédai et accepta. Elle courut folle de joie pour commencer à se faire coiffer.
- Elle va adorer, c'est un super cadeau que tu lui fais, me dit Peter.
- J'aime photographier et elle est tellement belle.
- Elle te ressemble, quand j'ai vu des photos de toi petite je pensais que c'était elle, vous êtes les mêmes, sourit-il.
- Il en a beaucoup ? Demandais-je.
- Pardon ? Répondit-il sans comprendre.
- Des photos de moi, est-ce qu'il en a beaucoup de quand j'étais petite ? Demandais-je sans vouloir dire de qui je parlais et sachant très bien qu'il comprendrait.
- Oh... euh... on a fait un pacte tu te souviens ? Je te parle pas de lui et tu ne me tue pas, tenta-t-il de plaisanter.
- S'il te plait, le suppliais-je presque pour savoir la réponse.
Il soupira et me répondit finalement.
- Il en a énormément, il doit avoir au moins une dizaine d'album, un par année et il en a commencé un nouveau avec toute les photos qui paraissent dans les magazines, il y a plusieurs photo de toi accroché aux murs chez nous près de celle d'Elena et des miennes. Il les regarde tout le temps et tu lui...
Il s'arrêta voyant probablement mes larmes coulés. Il me serra alors dans ses bras sans hésiter.
- Je suis tellement désolé, dit-il, j'aurais juste du te répondre oui et c'est tout.
Il s'écarta de moi sans pour autant me lâcher.
- Ça va, mentis-je, bizarrement je suis contente.
- Tu pensais vraiment qu'il n'en avait rien à faire de toi ?
- Oui, avouais-je.
- Cee-Jee, commença-t-il, il est...
- Je vais aller maquiller Elena, le coupais-je n'ayant pas envie qu'il continue.
Il acquiesça sans rien dire et vint avec moi pour voir Elena.
- Waouh, tu es vraiment belle avec ces boucles de princesse, lui dis-je. Tu es prête pour que je te maquille ?
Elle me répondit que oui avec un grand sourire et je la maquillais pendant qu'Elise la coiffeuse finissait avec ses cheveux. Une fois terminé je dirigeais Elena vers le set et installa mon équipement et commença à la photographier sous les yeux de Peter qui ne manquait pas une miette de l'amusement de sa petite sœur.
Après vingt minutes de pose Elena demanda à ce que son frère la rejoigne, il refusa d'abord puis accepta sous l'insistance de celle-ci. Il n'était pas aussi à l'aise qu'elle mais se prit au jeu après quelques photos.
- Avec toi maintenant, ordonna-t-elle.
J'allais refuser mais Peter ne me laissa pas le temps et me poussa en direction d'Elena. Elle se jeta dans mes bras et je l'attrapai au vol.
- Tu sais comment prendre une photo ? Plaisantais-je à l'intention de Peter.
- Je devrais m'en sortir, sourit-il.
Il prit alors quelques clichés d'Elena et moi pendant quelques minutes et elle exigea une photo de nous trois ensemble pour finir. J'installais alors l'appareil sur un trépied et installa le retardateur avant de m'installer avec eux.
Je finis par m'installer à mon bureau et imprima toute les photos qu'Elena voulait ainsi que certaine pour moi.
La fin de la journée passa rapidement, après la séance photo Jay nous avait rejoint et on avait fait visiter la ville avant de partir diner au restaurant où Drew et Savannah nous avait rejoint. J'étais maintenant en train de finir de lire une histoire à Elena avant qu'elle ne s'endorme. J'aimais passer du temps avec elle, j'adorais l'avoir dans mes bras, lui faire des câlins et recevoir les siens, elle avait déjà sept ans et je regrettais tellement de ne pas l'avoir vu bébé. J'étais persuadée que ma vision des bébés aurait été différente si j'avais eu l'occasion de voir grandir ma sœur. Je voulais vire ça, être là pour toute les premières fois d'un enfant, ses premiers mots, ses premiers pas, ses premières dents. Je ne voulais pas le vivre au travers de Rose. Je voulais mon bébé, notre bébé à Jay et moi, c'était décidé je ne voulais plus attendre.
Une fois l'histoire finit je l'embrassai sur la joue et descendit pour rejoindre Peter et Jay dans le salon. Je ne dirais rien à Jay pour le moment, je lui avais fait tellement de fausse joie à chaque fois que je lui avais annoncé vouloir un enfant que je ne voulais pas recommencer.
- Où est Peter ? Lui demandais-je en le voyant assis sur le canapé seul.
- Sous la douche, me répondit Jay avant de poser son scripte.
Je vins m'assoir sur ses genoux et il m'embrassa.
- Peter m'a raconté votre séance au studio, Elena s'est régalée apparemment.
- Oui, elle était adorable, un vrai top model, souriais-je.
- Et Peter ?
- Peter est très gentil et je regrette comment ça à commencer entre nous.
- C'est déjà oublier pour sa part, il t'adore vraiment. De quoi vous avez parlé ?
- Si tu me demandes ça c'est qu'il a déjà dû te le dire.
- J'ai cru comprendre que tu as demandé des nouvelles de ton père.
- Non j'ai simplement demandé s'il avait des photos de moi.
- Et tu t'es mise à pleurer quand tu as su la réponse.
- Je... j'avais juste...
Je m'arrêtais la ne sachant moi-même pas pourquoi je m'étais mise à pleurer.
- Cassie, même si tu ne l'admets pas tu as envie de connaitre ton père...
- Jay s'il te plait non, le coupais-je, je n'arrive pas à savoir ce que je veux de lui pour le moment. Je suis perdue, j'ai été touché de savoir qu'il avait des photos de moi mais... je ne sais pas si je pourrais lui pardonner.
- Et pourquoi pas ?
- Si je lui pardonne à lui pourquoi je ne pardonnerais pas à ma mère ?
- Parce que ton père tiens toujours à toi et a toujours eu envie d'être avec toi alors que ta mère non.
- J'ai besoin d'y réfléchir.
- D'accord. Mais tu devrais finir ta conversation avec ton frère.
L'entendre dire mon frère me faisait toujours une sensation étrange, je ne m'y habituais toujours pas mais je ne dis rien, après tout il l'était bien. Après sa douche ce dernier nous rejoint et on parla tous les trois jusqu'à ce que Jay nous laisse. Je savais qu'il partait seulement pour que je demande à Peter de continuer à me parler de notre père.
- Jay m'a dit que tu lui as parlé de notre conversation.
- Oui, désolé je n'aurais pas dû ? Demanda-t-il inquiet.
- Si, il n'y a pas de problème. J'essaie juste de relancer la discussion discrètement à son sujet, avouais-je.
- Tu as juste à me demander tu sais, je répondrais à toute tes questions.
- Et bien... je ne sais même pas quoi demander.
- Il regrette beaucoup ce qu'il a fait, se lança-t-il, depuis qu'il t'a vu il n'a pas arrêté de répéter qu'il aurait dû tout avouer à ma mère dès le début et se battre pour avoir une garde partagé plutôt que de se faire passer pour mort. Il dit toujours qu'il ferait tout pour recommencer et te voir grandir et te voir devenir la magnifique femme que tu es maintenant. Il s'en veut Cee-Jee, je sais que c'est dur pour toi et je ne lui donne pas raison mais c'est très dur pour lui aussi.
Les larmes commençaient à couler et je ne fis rien pour les arrêter.
- Est-ce qu'il parle de moi seulement depuis qu'il sait que je suis mariée à une star international, demandais-je pour être fixé sur un point qui me hanter.
- Tu plaisantes ! Je l'ai toujours entendu parler de toi depuis qu'il avait avoué à ma mère qu'il avait eu une double vie, depuis ce jour il y aura toujours eu un moment où il aura parlé de toi. Il se demandait à quoi tu ressemblais maintenant, si tu aimais toujours telle ou telle chose. Ta soudaine célébrité ne l'intéresse pas Cee-Jee si c'est ce dont tu as peur, me confirma-t-il, ça l'a légèrement inquiété même si il était heureux de pouvoir voir à quoi tu ressemblais désormais.
- Merci, répondis-je ne sachant que dire d'autre.
Il continua à me parler de lui ainsi pendant une heure, il m'apprit qu'il était traducteur et que c'est lui qui avait forcé ma mère à accepter de m'envoyer tous les ans en voyage linguistique en Angleterre, un voyage que j'avais continué à faire pendant cinq années après sa mort. C'était grâce à lui que j'étais devenue bilingue et qu'il avait fait cela dans le but de pouvoir me faire venir vivre avec lui quand il se séparerait de ma mère avant que celle-ci ne le fasse chanter.