Partie 2 : Chapitre 7

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Chapitre 7 : Retrouvailles incendiées

Un beau ciel noir, magnifiquement ouvert sur les étoiles, couvait le complexe de la session d'entraînement. Malgré la température avoisinant le zéro degré, cette nuit était douce, fraîche et agréable ; aussi accueillante qu'une nuit estivale chaude et conviviale. En tout cas quand il sortit dehors, ce furent les songes de Keiji, lorsqu'une brise fit légèrement voler ses mèches brunes. Un sourire ne s'effaçait pas de son minois enchanté, l'effervescence de leurs paroles déteignait follement sur son humeur. Il allait de nouveau être au creux des bras de l'homme qu'il aimait, de nouveau frétiller à la plus petite caresses, au moindre touché ; il en frémissait rien qu'en y pensant. 

— Bon sang, Keiji ! Couvre-toi, ça va pas de sortir comme ça ? Fit une voix qui surpris le concerné.

Juste après, une écharpe s'enroula autour de son cou, mais l'odeur de cette dernière n'était point celle de son amoureux. Curieux d'avoir confirmation sur l'identité de cette gentille personne qui se souciait de son état, Akaashi orienta son regard vers elle et croisa, avec stupeur, le regard noisette de Romain.

— Tu ne fêtes pas la victoire avec tes collègues français ?

— Si. Je me prends une petite pause, fit Hourtois, en s'allumant une cigarette.

L'incandescence du produit brilla dans les rétines de Keiji, puis il entendit Romain prononcer encore quelques mots :
— Dernier jour, dernière soirée... 

Son ton nostalgique alarma le japonais.

— Il faudrait que je te parle d'un truc... continua Romain, perdu sur l'allée du complexe.

Le silence s'abattit après ces mots annonciateur de mauvaises vérités. Un rougequeue noir se posa et piailla un peu, brisant ou amplifiant le malaise de cet instant. Akaashi sentit dans l'air une once de poison, auquel il se méfia. Il en perdit son sourire. De quoi Romain voulait-il lui parler  ? Finalement, il ne se posa plus de question, concentré sur l'oiseau qui s'envola à tire d'aile, au moment où la porte du gymnase s'ouvrit sur un : "Hey, hey, hey... Me revoilà, désolé pour l'attente..." chanté tel le plus beau des poèmes.

Cette fois, il s'agissait bel et bien de Bokuto. Sa voix fit étirer les lèvres de Keiji, comme s'il avait devant lui le plus beau trésor. Et quand les mains du gris passèrent sur son ventre, effleurèrent le grain de sa peau, la température de son corps monta d'une poignée de degré considérable. La fraîcheur du soir ne le dérangeait plus, il eut même trop chaud avec l'écharpe d'Hourtois. Chaud, mais il n'y avait pas que cela...

— Tiens ? qu'est-ce que tu portes au cou, une nouvelle écharpe ? Remarqua le gris.

— Ce n'est pas la mienne. (Keiji enleva le tissus autour de son cou et le tendit gentiment à Romain.) Désolé, il faut que j'y aille, fit-il, un sourire rayonnant aux lèvres.

《 J'ai un moment plus excitant à passer avec mon amoureux ! Tu m'excuseras, Hourtois ! 》

Seulement, ce sourire pour Romain ne voulait pas dire : "Ta conversation ne m'intéresse pas." mais "Excuse moi, nous reprendrons la suite de notre conversation plus tard." Donc, celui-ci s'enquit d'un sourire entendu et continua de fumer sa clope, pendant que les tourtereaux entamait le chemin vers le chalet.

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 Main dans la main, Keiji sentit ses doigts être enlacés par ceux de Bokuto. Et même habitué à ce tendre geste de la part de celui-ci, le cœur de Keiji partit en déroute totale. Encore un acte qui prouvait bien, selon le journaliste, l'ampleur des sentiments de Bokuto pour lui, et il ne pouvait que s'en réjouir.

Noce d'ArgentWhere stories live. Discover now