XIII

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Alix sonna, accompagnée de sa meilleure amie, chez son frère. Celui-ci leur ouvrit rapidement et elles entrèrent dans la maison. Dans le salon, Alix reconnut plusieurs de ses amis grignotant déjà. Elle s'installa à côté de Jordan qui passa un bras autour de ses épaules.

- Comment elle va ma grande?
- Elle va bien. Et comment il va mon grand?
- Bien, bien... Et avec Théo? Il m'a dit que vous aviez reparlé.

Elle jeta un regard inquiet à la pièce, ayant peur de croiser les yeux du brun.

- Ah euh... ouais... Enfin on s'est plus engueulé.
- C'est si tendue que ça entre vous? Je croyais que vous vous étiez séparés en bon terme?
- On veut juste pas créer de drama autour de la réel raison de la rupture.
- Qui est?
- Il a embrassé une autre meuf, chuchota Alix dans l'oreille de Jordan.

Jordan n'en croyait pas ses oreilles. Théo, qui était fou amoureux de Alix, avait embrassé une autre fille? C'était impossible.

- C'est une blague j'espère?
- Non.
- Comment tu l'as su?
- C'est lui qui me l'a dit. C'était à une soirée.

Elle changea rapidement de sujet, voulant oublier les semaines qui avaient suivies cette annonce.

- Max, t'as invité Théo? Demanda Alix.
- Non, mais il est au courant qu'on fête ton anniversaire ici, il nous a entendu parler dans l'open space. J'ai cru comprendre que vous vous étiez embrouillés?
- Ouais, bon on va pas parlé de lui toute la soirée. On passe à table?

Ils quittèrent le salon et s'installèrent autour de la table joliment dressée pour l'occasion.

- Alors, surtout soyez indulgent, j'y ai passé toute l'après midi, annonça Maxime en posant le plat sur la table.
- Je confirme, j'ai cru qu'il allait nous faire un malaise, confirma sa femme.

Jordan, Lili et Alix se jetèrent un regard avant que Jordan ne se sacrifia et se servit une assiette. Alix et Lili le fixèrent alors qu'il approchait la fourchette de sa bouche.

- Ah non, je peux pas! Je peux plus...
- Quoi?
- Ça sent pas bon. Je peux pas avaler ça!

***

Minuit passée, elle sortit dehors et alla faire une promenade. Elle quitta la maison de son frère et fit le chemin qu'elle avait déjà parcourut des dizaines de fois. Elle devrait peut être s'inquiéter de sortir aussi tard toute seule. Une voiture passa à côté d'elle, éclairant fortement les champs aux alentours. La maison de Maxime était dans la banlieue de Angers. On croisait souvent des vaches et il fallait 15min pour se rendre dans Angers. La voiture fit marche arrière et s'arrêta à la hauteur d'Alix. La fenêtre côté passager descendit.

- Alix?
- Théo? Qu'est-ce que tu fous là?
- Je... j'allais chez Maxime pour te parler. Tu veux bien entrer?
- Non.

Elle reprit sa marche. Théo faisait reculer la voiture tout doucement, restant à la hauteur d'Alix.

- S'il te plaît.
- Non plus.
- Arrête de faire l'enfant. Il faut qu'on discute.
- Si t'as des remords, c'est pas mon problème.
- Je veux pas que tu penses que je suis un connard.
- C'est trop tard.
- Juste cinq minutes.

Alix s'arrêta. Elle ouvrit la portière et s'installa sur le siège passager.

- T'as cinq minutes. Que t'ai fini ou pas de parler, je me casse.

Il hocha la tête et prit une grande inspiration avant de commencer à parler.

- Ok... putain, je l'ai répété mille fois cette tirade et je vais bégayer. Je suis fou de toi. Mais t'es au courant. Cette fille, je sais même plus à quoi elle ressemble ou qu'elle est son nom. Oui, j'ai déconné. Et putain, je m'en suis voulu. J'en ai jamais eu rien à faire d'elle. Je la connais pas. Je l'ai jamais connu. Et je m'en veux toujours tellement, parce que je savais que la seule chose que je pouvais faire pour te faire du mal, c'est ça.

Il tourna son visage vers Alix. Elle essuya rapidement ses yeux.

- Non, non, pleure pas.
- Ta gueule. Ferme ta gueule.

Il se tut. Elle explosa en sanglots. Il hésita à la réconforter, la prendre dans ses bras, mais ne dit rien, comme elle le voulait sûrement.

- T'es qu'un connard. Mais moi... moi non plus... moi aussi je t'aime toujours, putain! Et je te déteste! Mais je me déteste encore plus parce que je t'aime encore! T'aurais pu ne pas aller à cette soirée, je t'avais dit de rester avec moi à mater Netflix, mais t'avais forcé. On serait sûrement encore ensemble si t'y étais pas allé.
- On peut toujours se donner une nouvelle chance.
- Et si je suis pas capable de te faire confiance?

Elle releva son visage ruisselant de larmes. Théo saisit son visage entre ses mains et l'embrassa. Cette sensation lui avait manqué. C'était ce qu'il préférait. Elle aussi ça lui avait manqué. Mais elle ne pouvait s'empêcher de penser à cette fille qu'il avait sûrement embrassé de la même manière. Alix voulut s'éloigner mais il l'a resserra encore plus, alors elle abandonna. Tous les efforts qu'elle avait fait depuis des mois, tous ça, elle les oublia. Ce « nous », c'était sa fin. Elle se mit sur les cuisses de Théo, voulant le sentir au plus proche. Les mains du brun descendirent jusqu'à ses cuisses, caressant doucement celles-ci. Seuls les phares éclairaient la voiture et ce qui l'entourait. Le téléphone d'Alix sonna. Le minuteur qu'elle avait déclenché était terminé. Théo l'éteignit d'une main. Alix éloigna son visage.

- Non... non... on était bien là, murmura Théo.
- Tutu, je suis toujours bien avec toi.

Il sourit à l'énonciation de ce surnom.

- On peut rester comme ça? Je veux pas que tu partes encore.
- Aussi longtemps que tu veux, dit-elle en passant ses bras autour de son cou.















20 juillet 2020

𝐄𝐌𝐁𝐑𝐀𝐒𝐒𝐄-𝐌𝐎𝐈... ✓Où les histoires vivent. Découvrez maintenant