|| 𝙲𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝚝𝚛𝚎𝚒𝚣𝚎

49 6 16
                                    

I Want To Know What Love is - Foreigner

Oops! This image does not follow our content guidelines. To continue publishing, please remove it or upload a different image.


I Want To Know What Love is - Foreigner

Avant de partir ce matin, j'ai convaincu Kamyl de casser le petit cadenas du journal de Brooklyn. Cet abruti a été ravi de faire ça pour moi, parce que déjà gamin, il adorait crocheter les serrures. Il me l'a donc gentiment ouvert sous le regard soupçonneux de Blossom, qui prenait son petit déjeuner à nos côtés. Voulant donc éviter d'avantage de questions de sa part, j'ai prétexté être en retard pour le lycée, et sous l'effet du stress, j'en ai même presque arraché le journal violet des mains de mon colocataire. Après avoir récupérer l'entièreté de mes affaires, je suis sortie de l'appartement, claquant la porte derrière moi sous leurs regards ébahis.

Dans la voiture, j'ai eu l'envie folle de feuilleter chacune des pages dorée du journal, mais j'étais malade rien qu'à l'idée de découvrir quelque chose de compromettant. Me refusant cette découverte, je l'ai glissé dans mon sac dans l'espoir d'un jour avoir le courage de l'ouvrir.

Lâche. Je crois que c'est le mot qui me défini le mieux à l'instant.

Après tout ça, ma matinée au lycée est passée à une lenteur exceptionnelle. Je crois que c'est dû au fait que j'ai vraiment mal dormi samedi soir et que j'ai des heures de sommeil en retard. Mes yeux se font lourds de fatigue et je lutte contre l'envie de m'endormir sur mes copies. Malheureusement, j'ai rapidement été interrompue quand Tobias est apparu sur le pas de la porte, sourire aux lèvres. Me frottant les yeux pour tenter de cacher mes petites cernes, je me redresse sur mon siège et fait signe à mon collègue d'entrer. Nous prenons à peine le temps d'évoquer la soirée de samedi soir et notre étrange rencontre que Tobias s'empresse de me parler de son altercation avec un élève.

— Azron Miller. Mince et tatoué ? Il a les cheveux noirs ainsi qu'un air foutrement condescendant... ça te dit quelque chose ? me demande mon collègue, à nouveau totalement sérieux.

En effet, ça a beau faire quelques années maintenant que je l'ai en cours, je n'arrive toujours pas à comprendre le comportement de ce jeune. Il est méchant, froid, égoïste et antipathique, et pour reprendre les mots de Tobias, il a bel et bien un air foutrement condescendant plaqué en permanence sur son visage.

Je me souviens au début. J'ai eu si peur de mal m'y prendre avec les élèves. Surtout avec lui. Malgré ça, il était hors de question pour moi que je me fasse écraser par un gamin insolent qui n'a serait-ce qu'une notion du mot « respect ». C'est toujours le cas aujourd'hui. Je me suis engagé à toujours lui tenir tête en contenant ma colère, aussi difficile ce soit. Parce que hormis moi, on dirait bien que personne n'ose le faire. Et dieu seul sait que ça lui ferait le plus grand bien.

Le ventre noué, je ferme les yeux tout en baissant la tête pour ne pas croiser le regard de Tobias. La vérité, c'est que j'ai toujours aussi peur. Peur que tout ce que je refoule au plus profond de moi-même puisse s'avérer être correct. Peur de ne pas réussir à avoir le courage nécessaire afin d'obtenir justice à celle qui m'écrit toutes ces lettres. Parce que je sais pertinemment que je n'y arriverai pas toute seule, et que la mémoire de Brooklyn ne mérite pas d'être souillée de cette manière. Surtout pas par un autre gamin qui ne sait pas comment vivre.

FLETCHER Don't forget her ;  / EN PAUSEWhere stories live. Discover now