8] Accusations

139 12 49
                                    

8 septembre 20**
Heure: 1h38

"Yamaguchi Tadashi... Poupoupou !!!"

Un monstre.

Yamaguchi.

Tadashi.

Ces mots, ces simples mots on fait s'effondrer Sugawara au sol. Kiyoko se fait accompagner de Shinsuke pour calmer sa respiration.

Je sens une main s'enrouler autour de mon bras mais je ne réagis pas.

Il est mort. Lui.

Lui.

Celui qui venait de me faire part de sa volonté de vivre. Celui qui voulait être là non pas pour lui, mais pour son ami.

Celui qui nous racontait ce qu'il voulait faire une fois sortit. Avec nous. Avec ses amis.

Il est mort.

Comme ça, pouf. En trois heures. En trois putain d'heures.

Il est mort si facilement.

Et bien que je suis consciente de l'avenir qui nous est réservé, je ne peux m'empêcher de me dire que l'As a été capable de tuer de sang-froid. Sans raison.

« ー Hoshi, ça va ? T'es toute pâle..., me chuchote Atsumu, serrant un peu plus mon bras.

ー Je- »

Pas les mots, je n'ai pas les mots.

Il n'est ni un ami ni un ennemis. Je ne cherchais pas à avoir de conversations ou de conflits. Pourtant, il m'arrivais de le chercher du regard.

À espérer le croiser au détours d'un couloir.

Tadashi.

Lui à qui je n'avais pas encore trouvé de place dans mon esprit. Qui était entre deux eaux.

Il nous quittait déjà sans qu'il n'ai pu répondre à ma question.

Qui est-il ?

Ironique.

Je lui parlais il y a encore quelques heures, dans le réfectoire. Il m'a raconté son passé, ses volontés. L'histoire qu'il aurai voulu écrire.

Dans les mangas et les romans, le personnage qui est le premier à se confier est aussi le premier à mourir. C'est pareil ici ?

Si on dit quoique ce soit on meurt ? Donner sa confiance mérite-t-elle une peine aussi forte ? Le risque de se dévoiler est une erreur impardonnable à tel point qu'elle nous mène à la mort ?

Et c'est moi qui lui ai dit de le faire. Je l'ai incité.

Est-ce alors ma faute ?

Est-ce que c'est moi, le monstre ?

« ─ Hey Hoshi..., reprend le blond en passant sa paume sous mes yeux. Allez viens, on doit redescendre. »

Je ne parviens pas à répondre, ni même à bouger. La pression sur mon bras ne me quitte pas, il reste à mes côtés, silencieux, jusqu'à ce que je ressente une poussée dans mon dos. Je me retourne lentement et vois le visage larmoyant de Suga, sa main caressait mon omoplate. À ses côtés, les deux jeunes filles dans le même état.

Mes larmes à moi refusent de couler.

J'ai été trop habituée à les retenir.

Je les ai suivis dans la forêt, un passage calme et sans bruit, voilé par les souvenirs d'un camarade autrefois présent.

𝑳𝒆 𝑱𝒆𝒖 II Hᴀɪᴋʏᴜᴜ X Oᴄ II RéécritureOù les histoires vivent. Découvrez maintenant