~26~ Erwin et Mike

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PDV Mike

Erwin a une terrible gueule de bois.

Allongé sur le lit de la chambre d'amis chez Eren, sa bouche est à moitié ouverte, laissant parfois sortir de petits gémissements de douleur. Il commence à être tard et je doute que le propriétaire des lieux apprécie qu'on abuse de son hospitalité. Il a paru de mauvaise humeur lorsque je lui ai emprunté un t-shirt, beaucoup moins sympathique qu'hier soir. Peut-être a-t-il aussi abusé de la bouteille? Doucement, je m'assois près de l'homme que j'aime afin de passer une main dans ses magnifiques cheveux blonds.

-Erwin, chuchotai-je, il faut partir. Il est tard.

-Je ne peux pas bouger ou ma tête va exploser... J'ai mal.

-Ce ne sera pas agréable, mais on doit y aller avant d'être mis à la porte. Aller, fais un petit effort. Lève les bras et je te mets ton chandail.

Le garçon marmonne en levant difficilement les bras pour me permettre de l'habiller, les yeux toujours fermés. Ainsi, il ressemble à un adorable enfant innocent. J'aime que Erwin me permette de m'occuper de lui sans chercher à me repousser. Même s'il souffre, le voir aussi docile me plait.

Une fois le beau blond prêt, je l'aide à se lever même si ça semble atrocement difficile pour lui. Juste avant de quitter la maison, ce dernier vomi deux fois dans la toilette, puis je parviens à le guider jusqu'à ma voiture. Il marche les yeux à demi fermés, grognant à chaque pas. On dirait un yeti qui vient de sortir de son hivernation. Un TRÈS beau yeti.

Une fois dans le véhicule, je sors de la glacière qui contenait notre alcool de la veille une bouteille d'eau que je tends à mon ami, ainsi que deux aspirines pour chasser son mal de tête. Erwin les avale avec la lenteur d'un adorable zombie.

-Je ne bois plus jamais à même le goulot, grogne-t-il.

-Tu viens à peine de comprendre que boire une bouteille à toi tout seul est une mauvaise idée? Dis, tu es certain de vouloir rentrer chez toi dans ton état? Ton père ne va pas apprécier.

-Tu m'héberges jusqu'à ce que j'aille mieux? Il faut aussi que je prenne une douche, car j'empeste encore.

-Je confirme, tu pus. C'est une souffrance pour mon nez.

Un faible sourire grave les lèvres de mon meilleur ami qui s'enfonce dans son siège en fermant les yeux. J'ai envie de lui parler de l'aveu qu'il m'a fait hier, dans la baignoire, mais j'ignore s'il s'en souvient. Peut-être est-ce mieux d'attendre que son état s'améliore avant d'aborder le sujet? Si la mémoire d'Erwin lui fait défaut, cette discussion risque de le contrarier et il peut me repousser avec méchanceté. Pourtant, je n'ai pas envie de passer une journée avec le blond sans savoir comment agir en sa compagnie. Il doit savoir ce que je ressens.

Une fois certain de ma décision, je fais pénétrer ma voiture dans la cour du premier dépanneur que j'aperçois, puis je me stationne avant de me retourner vers le garçon de mes rêves. Ce dernier ouvre curieusement un œil.

-Pourquoi on s'arrête ici? s'enquiert-il, tu as quelque chose à acheter?

-Non. En fait, je n'arrête pas de jongler à une conversation que nous avons eue hier et j'ai absolument besoin d'être fixé sur le sujet. Lorsque je m'occupais de toi, tu m'as avoué quelque chose et je veux savoir si tu le penses réellement.

-Je ne t'ai quand même pas dit que c'est moi qui avais brisé ta figurine de collection Deadpool?

-Tu as brisé... c'est toi?

Ma bouche s'ouvre, révolté par cet aveu surprenant. J'ai cherché pendant une semaine le coupable de cet acte et il m'avoue seulement aujourd'hui que tout est sa faute? J'ai accusé ma pauvre petite sœur qui niait son délit, convaincu qu'elle me mentait par crainte d'assumer les conséquences. Erwin parait comprendre qu'il vient de commettre une erreur et il grimace.

-J'avais essayé de recoller sa tête! se défend-il.

-On va reparler de ça plus tard... Bref, tu m'avais avoué quelque chose de plus personnel. Tu ne t'en souviens vraiment pas?

-Bah, tu sais, j'ai dit beaucoup de choses hier, donc je ne me souviens pas de tout.

-Vas-tu t'en souvenir si je t'apprends que je t'aime? Pas en ami, mais de manière amoureuse.

Erwin ouvre son second œil, étonné par mes mots. J'aurais pu lui dire de manière plus romantique, mais c'est le mieux que j'ai trouvé en sachant qu'il a lui-même fait le premier pas hier soir. Aura-t-il le courage de répondre à mes sentiments en étant sobre?

-Mike, souffle-t-il, tu me fais vraiment une déclaration d'amour dans une voiture alors que j'ai la gueule de bois et que je pue?

-Toi tu as bien ta déclaration hier alors que je te lavais les cheveux.

Son regard s'illumine, puis un petit sourire s'étend sur sa bouche. Sans répondre, le beau garçon glisse ses mains sur mes joues afin de m'attirer vers lui et coller ses lèvres contre les miennes. J'espère qu'il s'est gargarisé après avoir vomi... Malgré tout, ma main caresse son bras alors que je réponds tendrement au baiser. Nous avons l'habitude de nous embrasser, mais cette fois, je sens que quelque chose a changé. Erwin ne le fait pas pour le sexe. Il éloigne sa bouche afin de poser ses magnifiques yeux bleus dans les miens. Mon cœur s'accélère agréablement.

-Qu'est-ce que ça veut dire? demandai-je avec espoir.

-J'ai dû boire pour trouver le courage de te l'avouer, mais il faut croire que ça fonctionner. Je t'aime aussi, Mike. Pardon d'avoir mis du temps à le réaliser. J'y pense depuis longtemps et j'ai vraiment envie d'essayer d'être plus sérieux avec toi.

Dans un sourire, je l'attire à nouveau vers moi dans le but de dévorer ses succulentes lèvres. Nos langues ne tardent pas à se rencontrer pour débuter un balai endiablé, ce qui réveille ma passion pour Erwin. Même dans un état aussi lamentable, ce garçon reste tout ce que je désire. Rien ne peut entraver sa beauté.

Nous sursautons lorsque le commis du dépanneur vient frapper dans la vitre de la voiture. Oups?

PROJET: Fêtons ArminDonde viven las historias. Descúbrelo ahora