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Le réveil était difficile. J'étais rentré sur les coups de 6h00 du matin et il était actuellement 8h00. Quelle terrible erreur d'être sortie aussi tard. Ma tête était lourde et ma langue pâteuse. Je détestais cette sensation, mais je n'avais pas le choix.

Habillée et coiffée, je m'étais rendu au bureau pour finaliser une affaire.
Au cours de la journée, Monsieur Baker m'avait convoqué pour me remettre une nouvelle affaire. Ici, c'était une compétition constante surtout dans les grands cabinets. Il n'y avait pas vraiment de copinage. Nous souhaitions chacun avoir les plus gros dossiers ou devenir l'avocat attitré d'une société ou de certaines personnes. Cela permettait de se faire un nom dans le milieu. Mon objectif étant d'ouvrir mon propre cabinet afin de choisir des affaires qui ont du sens.

Mon patron m'apprenait que vendredi soir, nous allions rencontrer mon prochain client pour s'entretenir.

Ce vendredi était arrivé à grands pas et pour ma plus grande joie. Ma dernière affaire classée, le temps était bien long. Monsieur Baker m'avait informé la veille qu'il s'agissait d'un dîner d'affaires et que je devais me vêtir en conséquence.

Je n'avais jamais aimé me mettre sur mon trente et un et me pouponner comme beaucoup de femmes. J'enfilai donc comme à mon habitude un jean avec des escarpins noirs et un blazer. C'était largement suffisant pour un dîner d'affaires.

Je me rendis au restaurant indiqué par mon patron à moto. J'emportai avec moi, un sac suffisamment large pour mes escarpins ainsi que mon équipement.

Arrivée au lieu de destination, je me changeais rapidement afin de paraître présentable.
J'allais pour me présenter à l'accueil du restaurant lorsque je remarquais quelqu'un arriver sur une moto qui ne m'était pas inconnue.
Je l'observais descendre et lorsqu'il me remarqua, il sourit instantanément et s'approcha de moi comme un prédateur.

- On ne se quitte plus dis-moi?
- En effet, répondit-il simplement. Tu es très en beauté, un rencard peut-être? me demanda t-il en désignant le restaurant.
- Si seulement ! C'est pour affaires ce soir.
- Dommage. Accepterais-tu un dîner en ma compagnie ?
- Quel est ton nom, biker ?
- Loan.
- Si nos destins se recroisent, j'accepterai volontiers.

Il opinait de la tête et repartit d'où il venait.

- Tu ne veux pas connaître mon nom ? criais-je.
- Si nos destins se recroisent, je te le demanderai.

Un sourire satisfait apparaissait sur son visage ainsi que sur le mien.

En entrant dans le restaurant, je m'extasiais devant tant de beauté. Je n'avais pas l'habitude de côtoyer ce genre d'endroit. J'aperçus à une table mon patron que je rejoignis sans attendre.

- Mlle Davis, vous avez pu trouver facilement?
- Tout à fait. Pouvez -vous m'en dire plus sur ces clients ? lui demandais-je en m'installant.
- Ne vous inquiétez pas, vous n'allez pas tarder à connaître leurs identités, me dit-il en désignant l'entrée.

Je me retournais vers l'entrée et aperçus deux personnes mal assorties au décor qui les entouraient.
Ce n'était autre que le président et le VP des Night souls.

J'observais Loan s'avancer vers moi, un sourire en coin. Ils détonnaient complètement dans ce restaurant. Vêtu de leurs mythiques vestes en cuir sur lesquelles se trouvait l'écusson de leur club. Ils attiraient l'attention de tous. C'était des dominants, leurs démarches félines et l'aura qu'ils dégageaient prouvait ce que je pensais.

Mon patron se leva afin de les saluer.

- Monsieur Dean, merci de vous être déplacé.
- C'est tout à fait normal Monsieur Baker. Maître, ravi de vous revoir, me dit-il en me tendant la main.
- De même, Monsieur Dean.
- Maître, je vous présente Loan Cooper qui me seconde.
- Enchanté Maître...? demanda-t-il en me tendant une main.

Loan ne cessa de sourire. Visiblement, le destin avait fait son choix et il s'en amusait grandement.

- Maître Davis. Alexie Davis, lui dis-je en lui serrant la main.
- Très beau prénom, Maître. Ravi de faire votre connaissance.
- Également, Monsieur Cooper.

Il retira sa main tout en carresse.

Les présentations terminées qui n'en étaient pas tout à fait, nous nous installions à table. Je me retrouvais face à Loan qui ne me quittait pas des yeux ou plutôt qui me dévorait. Je savais très bien,  lorsque je plaisais à quelqu'un et c'était le cas.

Nous commandions en silence et ne commencions à échanger qu'une fois nos plats déposés.

- Comment allez-vous, Maître, depuis notre dernière rencontre ?
- Je vous en prie, ne m'appelez pas Maître en dehors d'un tribunal, je ne suis pas aussi formel.
- Très bien, Mlle Davis.
- Je me porte très bien et j'espère que vous également malgré cette rencontre.
- Oh, ne vous inquiétez pas. J'espère que cette rencontre sera une opportunité pour vous.
- En effet, enchaîne le patron du cabinet d'avocat. Cette rencontre est l'opportunité pour nous de sceller un accord. Ayant travaillé sur une des affaires de Monsieur Dean, vous n'êtes pas sans savoir qu'il gère le club de biker.
- En effet, j'acquiesce.

Le président du club reprit alors la parole, m'expliquant qu'ils étaient souvent amenés à collaborer avec les forces de l'ordre sur certaines affaires sensibles. Leur intervention était nécessaire lorsque des affaires nécessitaient des moyens non-conventionnels et donc illégales. Seule une unité d'intervention collaborait avec eux et sans animosité. Il m'expliquait aussi que leurs relations avec de simples officiers étaient très tendues.

J'écoutais attentivement sous le regard perçant des deux bikers qui ne perdaient pas une miette de mes réactions.

Mon devoir se résumait à défendre mes clients et trouver la vérité. J'étais pleinement consciente que la vie du club n'était pas légale sous tous les points et cela ne me regardait pas. La lenteur de la justice ne permettait pas toujours aux forces de l'ordre d'agir en temps et en heure. Si je devais les innocenter pour leur permettre des régler des affaires ou crimes, J'étais prête à le faire.

- Le discours de notre ami ici présent nécessite un travail particulier. Nous souhaiterions vous proposer de devenir l'avocate attitrée du club.

Je regardais mon patron avec de grands yeux ronds, ne réalisant pas tout de suite sa proposition. Après que l'information ait fait son chemin, je me repris rapidement.

- Qu'est-ce que cela signifie pour le cabinet et pour moi ?
- Pour le cabinet, un contrat avec les Night Souls. Pour vous, une opportunité. Vous serez leur avocate dédiée pour les plaintes et actes qui les concerneront. Vous aurez également d'autres affaires en parallèle, évidemment.

Cette proposition me convenait parfaitement, car j'allais avoir l'occasion de gérer moi-même mes affaires sans interventions externes.

Le dîner se finit rapidement après notre accord. J'informai le président du club que je me présenterai chez eux le lendemain pour un entretien plus approfondi et ceci n'avait pas eu l'air de lui plaire.

Fière de moi et repu par ce repas copieux, j'étais rentrée chez moi exténué par ces bonnes nouvelles.

The Night SoulsWhere stories live. Discover now