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Tw: mention de suicide, viol, et idées noires.

    Tout d'abord, voici le contexte dans lequel se passe ma vie en ce moment:

Lorsque j'avais aux alentours de 13 ans, je suis allé dormir avec Raphaël car, pourquoi pas au final ? C'était mon grand frère bien aimé et je voulais dormir avec lui. J'ai simplement été naïf et sans craintes. Et biensur, je ne me doutais pas de ce qu'il allait me faire. Je ne me doutais pas qu'il prendrait ma main pour se toucher. Je ne me doutais pas qu'il poserai ses lèvres sur les miennes pendant qu'il faisait ses choses horribles avec ma main. Je ne me doutais pas qu'il irait jusqu'à mettre son penis dans ma bouche alors que je "dormais". Car oui évidemment, la seule chose que j'ai trouvé à faire à ce moment là, c'est continuer à faire semblant de dormir, car j'avais peur. J'avais peur que si je résiste, il ne me fasse que des choses encore plus horribles. J'étais terrorisé. Alors je l'ai laissé faire.

    Maintenant je suis obligé de porter ce fardeau en me disant que c'est de ma faute, que j'aurais dû résister, j'aurais dû crier de toutes mes forces pour qu'éventuellement, ma mère m'entende et vienne voir ce qu'il se passe. Mais je n'ai rien fait.

    J'ai vecu dans le silence pendant 3 ans avec cela. Et j'ai trouvé le courage d'en parler à ma mère il y a seulement trois semaines. Mais je ne m'attendait pas à ce qu'elle réagisse de cette manière. Elle était simplement calme. J'avais l'impression qu'elle ne ressentais pas ne serait-ce qu'un peu de dégoût envers son fils qui a touché son autre fils. Elle m'a simplement dit "tu es conscient que tu lâches une grosse bombe là ?". Je le sais maman... Et j'en suis sincèrement désolé. Peut-être aurais-je dû simplement me taire. Ma psychologue m'a dit que ce n'était pas moi qui lâchait la "bombe" mais que c'était Raphaël qui l'avait lâché à partir du moment où il avait commis ces actes. Et je sais qu'elle a raison, mais je ne peux pas me sortir de la tête que tout est de ma faute. Ça me ronge de l'intérieur. Peut-être que je l'ai mérité finalement...

    Puis ma mère a parlé à Raphaël de ce que je lui avais parlé. Du viol qu'il m'a fait subir. Je crois que sa réponse à cela est la pire que j'aurais pu entendre. Il lui a simplement dit "je ne m'en rappelle pas.". Je n'arrive pas à le croire... Je n'arrive pas à croire qu'il s'en sorte avec ça. Il n'a même pas nié ses actes. Il a simplement dit qu'il ne s'en rappelait pas... Je me sens tellement en colère contre lui, contre ma mère, contre moi-même... J'ai l'impression que ma mère s'en fiche totalement... Elle l'a juste laissé s'en tirer avec ça. Il n'est maintenant plus à la maison.

     Je ne peux pas m'empêcher de me sentir coupable de tout ce qu'il se passe. Ma mère me fait bien comprendre que je suis le problème. Elle ne me voit que comme un connard arrogant et égoïste. Mais suis-je vraiment l'égoïste de la situation ? Je me suis toujours senti rejeté ou dénigré. J'ai toujours été triste au fond. Et maintenant que j'en parle car j'ai envie d'être heureux, je suis égoïste à ses yeux. Est-ce que je ne mérite pas le bonheur ? J'ai ce sentiment bizarre maintenant. J'ai le sentiment de ne pas avoir le droit d'être heureux. Pourquoi est-ce que quand je commence enfin à ressentir du bonheur, je me sens immédiatement coupable pour cela ? Je ne le mérite peut-être pas finalement.

     C'est vrai après tout, à chaque fois que j'ai voulu être heureux en étant moi-même, ma mère m'a fait ressentir de la culpabilité à propos de ça. Elle me dit toujours à quel point c'est dur pour elle de vivre avec moi. Elle me dit qu'elle fait des efforts, mais dès la première occasion, elle me dit tous ces mots blessants. "j'en peux plus de toi." m'a-t-elle dit. Qu'ai-je fait d'aussi horrible? J'essaie simplement d'être heureux. Je commence à penser que tout serai mieux sans moi.

    C'est vrai finalement. Sans moi, ma mère n'aurai pas à s'inquiéter pour son enfant. Sans moi, mes amis n'auraient pas autant souffert. Sans moi, ma mère n'aurait pas à payer une psychologue. Sans moi, il n'y aurait simplement pas de problèmes. Il auraient tous vécu une belle vie sans moi. Je n'étais même pas un enfant voulu de toute façon, ma mère et mon père ont été très clairs là dessus. Donc ça ne ferait pas une grande différence si je disparaissait. Du moins, les gens seraient juste plus heureux.

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