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L'univers, quel drôle d'endroit, À travers ces milliards d'êtres humains, Rimbaud tentait de plaire à une personne qu'il n'avait jamais rencontré. Il était terrifié à l'idée de laisser cette personne tâter sa poitrine, à la recherche des reliures, des rayures, des points de soutures, des noms noyés, des défauts avoisinants. Une fois que cette main aura accompli le tour de son âme et que Rimbaud s'habituera à la présence de sa paume, il est certain qu'elle le quittera à tout jamais, certainement dégoûtée par ces découvertes. La peur et le doute sont les briques qui construisent le manque de confiance.
Rimbaud était terrorisé de décevoir son futur ou que le futur ne le déçoive ?
Rimbaud agissait comme il aimerait que les autres agissent avec lui. Il donnait pour recevoir, jouait le gentil pour qu'on le soit avec lui. Rimbaud pensait se connaître mais il découvrait une part enfuie dans son être qui lui rappelait que trop bien l'hypocrisie. Il avait peur d'être hypocrite. Il ne se laissait jamais la chance de se tromper alors qu'il arborait un sourire rassurant aux trompeurs. Rimbaud s'en voulait constamment de n'être pas meilleur avec les autres (et meilleur que les autres). Il offrait tout ce qu'il avait, saignait son cœur sur le bitume pour qu'on daigne lui accorder un peu d'attention. Il mendiait les sourires car le sien le dégoutait. Rimbaud écrivait mais il cessa bien vite, terrifié de déterrer ses sentiments les plus funestes. Rimbaud sombra dans le mutisme de son art.
À travers ces milliards d'êtres humains, il tentait de plaire à tous mais c'était une excuse pour avoir une raison de s'aimer. À croire que le témoignage des autres valait plus que le sien. Rimbaud se trouva bien bête, il écrivit donc un vers.
