Chapitre XV - Tes lèvres sur les miennes

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Drago se rendit au Manoir Parkinson quelques jours seulement après cette fameuse soirée. Il arriva les yeux injectés de sang et les cheveux en bataille, ce qui inquiéta grandement Pansy. Elle l'introduisit dans sa chambre puis l'assit sur son lit, avant de se placer à ses côtés et l'écouter parler.
Parce qu'il en avait grandement besoin.
Le contour de ses yeux étaient rougis comme s'il avait pleuré des heures durant, chose qui ne lui ressemblait pas du tout. Sa lèvre inférieure tremblait. Elle n'avait jamais tremblé comme ça auparavant.

-Hey, souffla-t-elle en glissant sa main dans la sienne.

Contre toute attente, il la serra.

-C'est... c'est ma mère...

Sa voix était cassée, ça lui faisait presque mal au cœur de l'entendre. Pansy se mit à paniquer en imaginant Narcissa Malefoy morte et plaça sa propre main sur le dos de la sienne, le pressant d'en dire plus.

-Elle est vraiment... (il déglutit difficilement). Elle ne va pas bien. Pas bien du tout.

-Écoute, j'ai déjà deviné qu'elle n'allait pas bien. Je n'ai rien dit jusque là mais j'aimerais savoir ce qui se passe maintenant. Depuis quand on se cache des trucs ?

Il baissa la tête, comme honteux. Sa lèvre ne tremblait plus mais sa main était en train de réduire en bouillie celle de sa petite amie. Malgré tout elle ne dit rien. Ce n'était vraiment pas le moment de lui dire qu'il lui faisait mal.

-Elle a... elle a comme une tumeur au niveau du sein. Aucun médicomage n'a su dire ce que c'était, on sait seulement que plusieurs femmes sont mortes de ça. Et celles qui s'en sont sorties sont toutes des nées moldues ou des sang-mêlées.

-Je n'ai jamais entendu parler d'une telle maladie. Les sang-pur son ceux qui sont censé avoir la meilleure santé.

Il secoua la tête tout en fixant le sol devant ses pieds.

-Elle s'est évanouie ce soir.

Son cœur se serra si fort qu'elle en eut du mal à respirer. Ce soir c'était un évanouissement, mais que ce passerait-il plus tard ? Se réveillerait-elle si ça devenait plus grave ? Elle le devait. Narcissa était forte. Elle l'avait toujours été.

-Mon père cherche depuis des mois des remèdes mais ce soir il est parti à Londres comme s'il savait déjà où se diriger.

-Et tu as laissé ta mère seule ?

-Non, elle est avec la mère de Daphné. Je l'ai vu rentrer et se rendre dans la chambre.

-Drago, je suis sûre que ton père trouvera un remède.

C'était vain, en réalité elle n'en avait strictement aucune idée, mais que dire ? Il tourna la tête et la fixa dans les yeux. C'est alors qu'elle vit toutes les larmes qui menaçaient de déborder, toute cette peine qu'il était prêt à déverser au moindre signe qui lui rappellerait sa misérable vie. Et elle eut mal. Le voir ainsi qui était insupportable.

-Les médicomages ont dit qu'il n'existait aucun remède. Seulement des potions qui permettaient de gagner quelques années de plus.

-C'est déjà ça...

Une grimace lui tordit le visage et alors un sanglot secoua son corps.

-Par Merlin... Viens là...

Elle posa une main derrière son crâne et attira sa tête contre son épaule. Il se laissa faire, trop faible pour répliquer. Elle eut alors l'impression de tenir une coquille vide dans ses bras. Il n'avait jamais été comme ça, même avec elle. Drago avait toujours su gérer ses émotions derrière son masque de glace, se cacher derrière son sarcasmes et ses blagues. Il avait joué son rôle du parfait héritier à la perfection, pendant des années, sans jamais se plaindre. Et puis cette année, il avait tout envoyé en l'air. Ses ténèbres l'avaient rattrapé et il n'avait pas réussi à les contrôler. Il s'était brisé en milles morceaux volontairement, sûrement pour voir ce que ça faisait, pour faire savoir au monde entier qu'il en avait juste assez de ce rôle ridicule et elle les rassemblait un par un. C'était ce à quoi elle servait à présent. Le remettre sur pied tandis qu'elle même s'effondrait. Mais tant que c'était pour lui, qu'importait ?

𝓝𝓸𝓼 𝓯𝓵𝓮𝓾𝓻𝓼 𝓸𝓷𝓽 𝓯𝓪̂𝓷𝓮́ [Dransy] - 𝔒𝔲𝔯 𝔖𝔢𝔯𝔦𝔢𝔰 ✔Where stories live. Discover now