Chapitre 5

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  Mais pour qui il se prend celui-là? Il me nargue avec son sourire qui reste figé sur son visage tout le temps et qui m'énerve déjà. Il ne se rend pas compte mais c'est chelou de sourire tout le temps comme ça. C'est un peu comme un masque qu'il portait. Comme une sorte de protection. Il n'a pas mal aux mâchoires à force de sourire ?

En plus il me traite d'insociable, de bizarre et de mimbayeuse. Insociable oui mais pas bizarre et encore moins mimbayeuse. Je veux juste qu'on respecte mon espace personnel. C'est trop demander ça ?

Et celui-ci se prend pour mon ''sauveur'' en plus.

Vraiment trop drôle!

Pourtant il n'a rien foutu de si héroïque. Et il se prend la tête ''je sais que je suis craquant'' et puis quoi encore. Qu'il aille voir ailleurs si j'y suis.

Me voilà qui parle seul en marchant comme une cinglée, les passants pressés prennent quand même le temps de me regarder en se disant ''qui est cette fille bizarre qui parle toute seule''. Bizarre? Non je ne le suis pas. Je suis juste énervée par ce gars avec un sourire chelou. Peut-être c'est parce qu'il se croit tellement beau qu'il veut jouer au ''prince charmant'' ça ne marche pas avec moi. Vivement qu'on ne se revoit plus.

Je marche tellement vite que je ne prends même plus la peine de regarder ces personnes qui me prennent pour une fille insolite. Je fonce la tête baissée dans le tas.

Enfin à la maison! Je suis frigorifiée et fatiguée. Maman n'est pas encore rentrée du travail. Elle est infirmière et fait généralement ses services en soirée donc elle n'est pas souvent là quand je rentre. Je me dirige vers le réfrigérateur. Je prends des biscuits et je me fais une tasse de lait chaud puis monte dans ma chambre. Il me faut une douche bien fiévreuse puisque je suis gêlée jusqu'aux os. En plus le fait que je sois énervée n'arrange pas ma situation. Je sèche mes affaires mouillées. Mon appareil photo va bien. Oui! Une pensée de cette rencontre étrange d'il y a quelques minutes me ré en mémoire et je m'énerve encore plus. Il est chanceux que mon appareil photo n'a rien.

Qu'est-ce que tu aurais fait vu que t'as souhaité ne plus jamais le revoir ?

Fiche moi la paix, la voix dans ma tête !

Dans la salle de bain, je profite de chaque goûte qui coule sur mon corps. Ma douche a duré presqu'une démie heure. Je sors et me met un pull extra large avec des chaussettes, j'attache mes tresses en un chignon. Ensuite, je m'allonge sur le lit en mangeant les biscuits posés sur mon chevet de lit tout en regardant les photos que j'ai prise la semaine passée. Je remarque que sur une photo où je filmais un paysage dans mon lycée j'ai reconnu un visage qui m'est familier. C'est lui, ce gars souriant. Je ne sais pas ce qu'il faisait assis sous cette arbre. Apparemment il attendait ses amis car je vois qu'il faisait un signe à quelqu'un. Il a pris la pose comme s'il savait que je filmais en sa direction. Toujours avec son air arrogant. Ça m'intrigue beaucoup. Peut-être il est dans le même lycée que moi . Si oui, quelle malchance!

Ça me fait penser à notre rencontre. Au lieu de m'énerver ça m'amuse. Je me mets à rigoler. Je me dis qu'il avait raison mais moi, je suis une personne très hostile et plutôt têtue. Je connais mes défauts mais je ne permets pas que quelqu'un d'autre me fasse des reproches là dessus. Surtout un inconnu. On ne sait pas pourquoi j'suis ainsi. Et c'est encore plus énervant qu'un inconnu qui ne sache rien de vous vous fasse la morale. Le seul que j'écoutais c'était mon père. Il me disait toujours « je me demande bien qui d'autre à part moi te supportera avec ce comportement de feu ma précieuse» c'est comme ça qu'il m'appelait ma précieuse.

Je m'ennuie alors je descends faire des pâtes pour maman qu'elle réchauffera quand elle rentrera tard et fatiguée.

Mon téléphone sonne:

«- Allô Ylom

- Salut Hara comment vas-tu ?

- C'est moi qui devrais te le demander. T'es rentrée t'as pas fait signe je me suis inquiétée vu qu'il a plut.

- Oh oui je suis désolée. C'est vrai ,je faisais la cuisine.

- D'accord je te pardonne.

- Je suis sûre que c'est pas la seule rais...

- Oui j'ai autre chose à te dire, me coupe t'elle. J'ai entendu dire qu'il y a un nouvel élève dans la salle proche de la nôtre. Les filles de l'autre salle dise qu'il est à tomber. Qu'il est genre le mystérieux au fond de la salle. Toujours silencieux mais répond toujours bien lorsqu'on l'interroge. Je ne l'ai jamais vu mais...

- Hara! s'il te plaît. Reprend ta respiration... Hurlé je gentiment un peu agacée par son commérage

- Weeeeh! Je voulais juste t'informer hein ma puce, continue-t-elle en rigolant.

Elle a le don de m'énerver et elle le sait.

- Tu sais bien que les garçons ne m'intéressent pas pour l'instant et ça doit rester ainsi.

- Ma puce... Ça fait plus d'une année qu'on se connait.

Elle parlait plus sérieusement elle qui d'habitude fait toujours là fofolle et je savais que c'est un long discours qui s'annonce.

- Et t'écouter redire les mêmes choses me rend triste. Moi j'ai pas de copain parce que j'en ai trop eu et je fais une pause. Je ne suis sortie qu'avec des crétins car je ne fais pas les bons choix mais ça ne me rend pas triste car c'est la vie et ce sont des expériences qui me donnent des leçons. Mais toi t'es belle, tu mérites d'être heureuse. De sentir ce que ça fait d'aimer et d'être aimée. Je sais que depuis la mort de ton père tu ressens un vide en toi, un vide qui te fait être celle que tu es aujourd'hui. Je sais que tu as cette peur au fond de toi. Tu te dis que ''si je m'ouvre encore à quelqu'un est-ce que son départ ou son absence s'il survient me fera ressentir la même douleur? '' tu as peur de souffrir c'est pourquoi tu préfères faire comme si rien ne t'atteignait mais...

Hara c'est ma confidente. C'est vrai, je les aime toutes les trois mais avec elle c'est plus profond. Elle est un peu comme ma sœur. Elle est trop folle mais quand il s'agit de me conseiller ou d'être là pour moi elle le fait sérieusement. Cependant... Je ne supporte pas qu'on me parle de mon père. Et de ma façon de me comporter encore moins. Je sais ça fait égoïste mais c'est comme ça.

- Hara... Merci mais je préfère ne pas en parler. Tu sais que je t'aime. Merci de t'inquiéter pour moi. Mais tu vois... Je vis bien sans tout ça. Et en plus je vous ai toutes les trois avec ma maman. Je suis heureuse.

- D'accord chérie même si ta dernière phrase n'a pas l'air très convaincante. Je n'en parlerai plus. Mais sache que quand tu trouveras le bon, tu verras à quel point aimer c'est beau et tu prendras le risque d'être brisé et de souffrir juste par amour. Dors bien Ylom. Bisou à demain.

- Bonne nuit. Bisou.»

Lorsque Hara me parle je l'écoute toujours très attentivement car elle est une bonne conseillère. Enfin...lorsqu'elle devient sérieuse. J'ai médité sur ses paroles. Je me suis juste dit comment pourrait-on voir son reflet dans une rivière sèche. Et par rivière sèche je fais référence à moi . Je n'ai pas trouvé de réponse à cela. Je me suis endormie quelques minutes après.

Alors dites moi :
- Que pensez vous d'Ylom?
- Avez vous déjà été dans le même état d'esprit où se trouve Ylom après un évènement triste et douleureux?
- Et Lenir alors ?Aimez vous sa façon d'être ?
- Et que pensez-vous d'Hara?

Rendez vous au prochain chapitre.

Une Armure Sans Faille [En Réécriture]Tahanan ng mga kuwento. Tumuklas ngayon