match !-[seongjoong]

12

Mardi trois juin, onze heures et quart.
Ayant trop peu dormi par l'excitation qui me rongeait les neurones je m'extirpe difficilement de la couette chaude priant pour rattraper mes heures de sommeil dans l'avion.

Notre vol est à vingt deux heures, nous devons être à vingt heure dans l'aéroport mais connaissant Wooyoung nous y serons à la dernière minute.

J'ose espérer que sa valise est close depuis hier soir.

Oui, j'ose espérer.

Je décroche après avoir jeté un coup d'œil à mon écran.

- Woo ?
- Seong c'est la misère je viens de bousiller ma batterie externe !
- Comment tu t'es encore débrouillé ? Soupirai-je.
- Je me suis assis dessus.
- Ca t'apprendra à manger pour dix.
- J'ai besoin de calories.
- D'énergie serait un terme plus approprié.
- C'est la même chose.
- À quelques nuance près, moui.
- Bref, tu penses pouvoir aller m'en chercher une à l'épicerie juste en bas de chez toi s'il te plaît mon meilleur ami que j'aime et que-
- Oui c'est bon j'ai compris.
- JAdore !
- Wooyoung arrête ça !
Il rit.
- J'aime t'emmerder.
- Mm.
- Bon on se retrouve à l'aéroport biz.

**

- Ça fera 10 000₩.

Je saisis ma poche remplie d'article avant de me précipiter vers mon appartement.

Vingt heures trente, c'est le comble, je suis en retard.

Vous vous posez sûrement la question pourquoi.

Et bien j'ai tout simplement passé l'après-midi en FaceTime avec Hongjoong, qui s'était retrouvé submergé par l'ennuie. N'ayant pas dormi, je ne me suis pas privé de m'assoupir en pleine discussion et lorsque je me suis réveillé deux heures après, c'était étonnamment Wooyoung qui avait tenté de me joindre.

"Je suis parti, je t'attends devant l'entrée 3 !"

Il était dix neuf heures quarante-cinq...

**

- SEONGHWA !

Je sursaute avant d'apercevoir un Wooyoung se retroussant les manches, débouler vers moi.

- Toi ! T'es en retard d'une heure !

- Aie ! Arrête ça ! J-je suis ton hyun-

- Y'a pas de hyung qui tient, tranche t'il en frottant son poing sur mes cheveux.

- Je te signale que je vais enfin rencontrer San et toi tu-

- Oui bah je vais également rencontrer Hongjoong, coupai-je en rougissant.

Il laissa un rictus dessiner ses lèvres pendant que nous nous avancions vers l'intérieur.

- Je suis très pressé de voir sa réaction.

- Chercherais-tu à me mettre encore plus la pression ?

- Moi ? Demande-t'il l'air innocent, jamais.

Je soupire en sortant mon passeport.

- Parfait, vous pouvez vous dirigez vers la salle d'embarquement, nous indiqua l'hôtesse.

Durant le chemin mon regard s'est logé sur les grandes baies vitrées où les lumières réfléchissantes des avions se distinguaient aussi nettement que les étoiles. Puis, enfin assis j'ai longuement fixé cette ébène nocturne, un léger sourire niais.

Qui aurait finalement cru que Park Seonghwa se ferait embrigader par les mailles d'un réseau douteux.

Mais surtout, qui aurait parié qu'il serait tombé amoureux du premier venu dans sa liste de demande ?

- Seong ? On y va ?

Je relève la tête vers Wooyoung.

- C'est partit.

**

A peine les pieds posés sur le sol Sud que mon ami se voit prit d'une monté soudaine sentiments dansant la salsa au creux de ses tripes.

- Seonghwa j'arrive pas à croire que je suis dans la même ville que lui !

Le pas lasse, je pars en direction du tapis roulant, où les bagages des voyageurs patientent éperdument.

- Yah ! C'est la mienne !

Je l'observe se précipiter puis récupère la mienne également avant de soupirer :

- Wooyoung lâche mon bras.

- Je-

- Je suis fatigué woo.

- J'ai peur.

Je m'arrête en plantant mon regard, par lequel toutes les pensées que ma cavité buccale ne se daigne de sortir, passent.

- Encore un mot et je te promets que-

- Seonghwa...

-....

- Pipi.

**

- Il nous attend où ?

- À la sortie 6.

- C'est celle-là ? Pointai-je à notre droite.

- Oui..

C'est devenu silencieux, trop silencieux.

Malgré mon humeur accablante par un voyage long, je compatis calmement avec lui l'appréhension de rencontrer San.
Après tout, dans moins de vingt quatre heures, ça sera mon tour.

Un dernier sourire en sa direction avant de nous diriger vers les portes automatique, bercé par le roulement des roues de nos valises.

L'air fouette agréablement nos visages, du coin de l'œil je perçois les traits du brun se détendre.

Puis dans une même seconde, Wooyoung courrait et son prénom fendait les airs.

- San !

Toutes les affaires au sol, juste les deux amants qui se serraient à ne plus s'en lâcher, essayant de se persuader que rien n'était un rêve, même si ce rêve avait longuement été songé.

Wooyoung avait entouré à l'aide ses jambes la taille du brun, tandis que de sa main libre, San caressait affectueusement sa chevelure en pagaye.

Une bonne dizaine de minutes je suis resté là, immobile, à contempler leur couple voyager à travers les émotions.

Et si tout se passerait mal demain ?