Fièvre

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     Une bonne heure s'était écoulée depuis le début de la mission. Les trois exorcistes étaient épuisés, et à bout de forces. Le nid de fléaux qu'ils avaient trouvé abritait une bonne vingtaine de fléaux de classe trois, protégeant un fléau de classe S. Itadori s'occupait de la bleusaille tandis que Kugisaki et Fushiguro combattait le plus gros.
Le brun invoqua deux de ses shigikamis grenouille, qui se jetèrent sur l'horrible créature. La jeune femme, elle, tentait tant bien que mal de récupérer une quelconque partie de son corps pour utiliser sa technique vaudou, mais en vain. Elle se contentait juste d'utiliser "l'épingle à cheveux" mais le monstre était coriace. Megumi sortit une arme classée S de son ombre afin de combattre au corps à corps, mais fut violemment projeté contre un mur. Sa vue se troubla à cause du sang qui coulait de son front.  Il vit, au travers du brouillard de son champ de vision, Yuuji qui accourait vers lui.

- Fushiguro ! Ça va ?! hurlait-il.

Le brun se releva difficilement en prenant appui sur son ami.

- Il faut qu'on en vienne à bout, déclara-t-il.

Le plus jeune hocha la tête, déterminé. Ils rejoignirent Nobara, qui avait enfin réussi à utiliser sa technique.

- Qu'est ce que vous foutez ?! Venez m'aider !

Megumi invoqua ses deux chiens de jade qui se jetèrent la gueule ouverte sur le fléau. Cela devrait le retenir un petit moment. Itadori, lui, s'élança dans les airs pour lui infliger un puissant coup. Mais au moment où il allait atteindre sa cible, le monstre se débarrassa des chiens de Fushiguro et saisit de l'un de ses énormes bras Yuuji par la taille. Megumi se figea.

- Itadori ! hurla le jeune homme.

Le fléau ressera sa prise sur le jeune exorciste. Yuuji commençait à manquer d'air. Son visage commençait à pâlir à vu d'œil. Fushiguro se projeta vers lui, son arme en main. Mais une fois de plus, le monstre le renvoya contre le mur. Il s'écrasa au sol, et ne put seulement voir la créature resserrer de plus en plus sa prise sur Yuuji. Megumi n'arrivait plus à bouger. Kugisaki tentait tout pour libérer leur ami, mais le fléau était bien trop puissant. Itadori perdit connaissance, et sous les yeux impuissants de Fushiguro, le fléau brisa sa colonne en deux, lui faisant cracher des litres de sang. Le brun hurlait, sa vision s'était complètement brouillée et il n'y voyait plus rien. Un sifflement strident résonnait dans sa tête. Il hurlait de toute ses forces.

Puis il ouvrit les yeux, terrifié. Il n'était plus dans le repère du fléau, mais bel et bien dans sa chambre, à deux doigts de la crise cardiaque. Sa respiration était catastrophique.

-.. Fushiguro ? murmura une voix endormie.

Il sursauta, et se retourna. Il trouva un Yuuji bien fatigué. Sans réfléchir, il le prit dans ses bras en murmurant des phrases incompréhensibles. Le plus jeune se redressa.

- Bouge pas trop, tu vas réouvrir ta blessure, chuchota Itadori.

Megumi ne comprenait pas. Qu'est ce qu'il racontait ?

-.. Quoi ? répondit-il entre deux respirations.

Yuuji le regarda, étonné.

- Tu te rappelles pas de la mission de cet après midi ?

Le brun réfléchit, puis tout lui revint. Son cauchemar était bel et bien réel, mais après la première projection contre le mur, il avait perdu connaissance, et s'était bien entaillé le dos.

- Si, c'est bon.

Il avait réussi à calmer sa respiration. Il serrait d'ailleurs toujours Yuuji dans ses bras.

- T'es bouillant, t'aurai pas de la fièvre ? demanda son ami en se reculant.

- Heu, je sais pas, c'est possible.

- Attend, allonge toi.

Fushiguro obéit et se rallongea, se demandant ce que son ami avait en tête. Yuuji se mit au dessus de lui et rapprocha dangereusement son visage du sien. Megumi écarquilla les yeux en même temps que son visage devenait cramoisi. Itadori posa doucement ses lèvres sur son front, et ils restèrent dans cette position quelques secondes. Le cœur de Fushiguro avait recommencer à s'emballer, mais étrangement, cela ne lui déplaisait pas.
Yuuji se redressa.

- Je pense que t'as de la fièvre à cause de ta blessure, je vais aller te chercher un truc.

Et ni une ni deux, l'étudiant se leva et quitta la chambre. Le brun se demandait encore ce qu'il venait de passer, et pourquoi il se sentait aussi bien après cela.

Itafushi - Terreurs nocturnesWhere stories live. Discover now