Chapitre 10

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Je suis soulagé d'avoir retrouvé mon Emil. Il m'avait manqué énormément, pour une simple journée. Cela est plutôt compréhensible, étant donné que cela fait plusieurs années déjà que je passe presque toutes mes journées à ses côtés.

Aujourd'hui, nous sommes mercredi. Par chance, je n'ai cours que le matin, et heureusement ! Je passe outre la matinée, elle n'était guère intéressante... Cours de maths, de français, de techno et d'anglais... Il me semble que durant tous les cours, Emil n'a fait que dormir. Cela ne m'étonne pas de lui, il a encore dû faire une nuit blanche à lire de la littérature française... Sur ce point là, il est pire que moi ! J'ai besoin de sommeil, jamais je ne pourrais faire de nuit blanche, je tomberais de fatigue à 22h30...

Je soupire. Je suis à pied, me dirigeant vers mon cours de chant. J'aime toujours autant chanter, cela me libère ! J'aime les textes forts, puissants, qui marquent. Ceux qu'on oublie pas, ceux auxquels on songe lorsqu'on va mal. Ceux qui nous aident à vivre, à trouver l'équilibre quand on tombe. Les chansons provenant des vrais artistes, avec de vrais mots, de vrais paroles profondes. Ce sont ces chansons que j'aime interpréter, pour y consacrer toute mon âme. Ces petits morceaux remplis de vérité, d'amertume, de bonheur, et peut-être d'un peu... D'espoir. Et j'aime chanter cet espoir-là.

J'arrive dans un grand bâtiment, composé de plusieurs salle où s'enchaine danse classique ou moderne, cours de piano ou d'autres instruments, de l'art en peinture ou en dessin, de la gymnastique, rythmique ou artistique, de la muscu, cette salle dans laquelle je n'ai jamais mis les pieds... Puis enfin, la salle de chant.

La porte est encore ouverte, alors j'y rentre sans prendre la peine de frapper. La professeur, que l'on appelle tous par son prénom, Hanna, nous accueille avec un grand sourire. Une fois tous les élèves assis, on la voit se mettre devant son piano, en face de nous, pour commencer son cours. Quand il a commencé, il était 14h, et maintenant, il est 15h57. On a chanté en choral, puis chacun en solo. J'étais le dernier à passer. Après chaque passage, durant lequel Hanna nous positionne correctement, en nous donnant quelques instructions, tous les élèves critiquent, négativement ou positivement, dans le but d'aider celui ou celle qui vient de passer. Après mon tour, je vais dans les vestiaires, où il y a toujours des robinets. Je m'asperge le visage d'eau et en bois. Il fait chaud, aujourd'hui. Ma gorge est sèche, à cause du chant. Je viens d'interpréter Courage to change, de Sia. Cette chanson reflète une partie de moi. Have I the courage to change ?... Je ne suis pas seul, non... Il y a Emil, Maman, Sasha, et peut-être Emma...

« Nolan ! Y'a un beau mec qui t'attend dans la salle. Il m'a demandé de te dire qu'il était là. Humm... Comment il s'appelle déjà ? Emilien ? Aymeric ?... Ca commençait par un ''e'' je crois... Emanuel ? Non... C'était plus court... Humm... Elias ?

- Emil. Il s'appelle Emil, Dorian. Merci de m'avoir prévenu, je vais aller le voir, je le coupe.

- Oh... Emil... Il a l'air sympa, ton mec ! rit le dénommé Dorian.

- Quoi ?! je crie.

- Hey, calme-toi, je rigolais, haha ! Arrête de rougie comme une fillette, t'as pas l'air malin, comme ça. Je dis à ton pote que t'es là, en attendant, je vais aller me taper la discut' avec lui ! S'lut ! »

Je ne suis pas sûr d'apprécier Dorian... Il se mêle un peu trop de ce qui ne le regarde pas à mon goût... Et puis, pourquoi seules les petites filles pourraient rougir ? Je ne rougis pas comme une fillette, je rougis comme un adolescent de 14 ans.

Je bois encore un peu d'eau avant de sortir des vestiaires rencontrer mon ami. Quand je sors, j'ai la surprise de le retrouver en train de rire aux éclats avec Dorian.

J'ai le droit aussiWhere stories live. Discover now