IV. Le réveil : Drago

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Je poussai la porte de la chambre avec force, l'arrachant presque de ses gonds, tant j'étais impatient et tant elle était fragile. J'étais en retard, je le savais, j'étais terriblement en retard.

Une vision d'horreur apparut devant mes yeux. Plusieurs médicomages, quatre ou cinq, entouraient le lit, retirant un à un les tuyaux qui permettait à Hermione de vivre. Harry et Ginny les observaient, à l'écart. Ginny pleurait et Harry semblait tout aussi touché qu'elle. Mais ça ne me suffisait pas. Je ne voulais pas qu'elle meurt.

— Arrêtez ! Arrêtez tout ! Vous allez la tuer ! Elle vit encore ! S'il vous plaît, arrêtez, arrêtez tout ! hurlai-je en me jetant sur l'un des médicomages.

Mais l'on me tira en arrière ; on me repoussa. J'avais envie de hurler, de crier sans cesse qu'elle vivait encore, qu'elle avait une chance. Je me retrouvai enfermé à l'extérieur de la chambre, totalement impuissant. Je frappai sur la porte, je tambourinai de toutes mes forces jusqu'à parvenir à entrer à nouveau. Il me restait une dernière chose à faire :

— Hermione ! criai-je. Hermione, si tu m'entends, montre-leur ce que tu as fait la dernière fois ! Je t'en supplie !

Il ne se passa rien pendant plusieurs minutes. Les médicomages cessèrent de bouger. Harry, qui me ceinturait pour éviter que je ne me jette sur eux, desserra son emprise. Ginny laissa échapper un faible cri de surprise.

Là, devant mes yeux ; devant nos yeux, le doigt d'Hermione s'était élevé de quelques centimètres. Les médicomages se regardèrent tous, surpris.

— Mais nous ne pouvons plus rien faire, annonça soudainement l'un d'entre eux.

J'aurais voulu disparaître. Tout cela avait-il été vain ? Je n'avais servi à rien ? Une douleur lancinante frappa ma poitrine, me compressa alors que les larmes coulaient d'elles-mêmes, sans que je ne puisse les retenir.

Une autre douleur s'abattit sur mes côtes, sans que j'en comprenne la provenance. Je m'effondrai sur le sol, les joues humides de cette eau salée qui ne s'arrêtait pas de couler.

— Comment as-tu pu ? hurla-t-on.

Je me retournai lentement, incapable de réagir tant mon cerveau était ailleurs. J'avais l'impression d'être dans un rêve ; de ceux où l'on se voyait de l'extérieur. Sans compter que tout était flou autour de moi ; tout semblait aller si vite.

Le visage d'Harry apparut à seulement quelques centimètres du mien. Il était déformé par la rage et l'aversion. Tous ses traits étaient tendus ; ses membres aussi, prêt à me donner un nouveau coup.

— Tu as tué ma sœur ! hurla-t-il.
— Le seul à l'avoir véritablement tué ici, c'est bien toi, dis-je d'une voix étonnamment calme. Toi, et seulement toi, as décidé de la débrancher, je te rappelle.

Je me redressai lentement et avançai vers Harry, qui recula. J'étais dans un état second. Mon cerveau s'était comme déconnecté et une version automatique de moi-même avait pris le relais.

— Comment peux-tu dire ça alors que tu es le responsable de son état ! Sans toi, elle ne serait jamais tombée dans les escaliers !

J'aurais voulu le frapper ou le bâillonner pour le forcer à se taire, mais je devais me contrôler. Seulement, je n'étais plus vraiment maître de moi-même. Et le coup partit. Cependant, au lieu de s'abattre dans le menton d'Harry, il s'immobilisa dans l'air, sous le coup de baguette de Ginny. Elle venait de nous sauver, d'empêcher que tout ne dégénère.

— Cessez à présent. Son cœur commence à prendre un rythme normal, nous réprimanda-t-elle d'une voix sérieuse.
— ...raag... gémit Hermione.

Harry s'empressa de s'assoir à son chevet, lui attrapant la main.

— Oui, Hermione, je suis là... murmura-t-il.
— ...ra... go... geignit-elle faiblement.

Harry se tourna vers moi, le regard mauvais. Il avait l'air de m'en vouloir de prendre sa place au réveil de sa sœur. Je vis Ginny lui faire signe de me céder le fauteuil, ce qu'il fit, visiblement à contrecœur.

Je restai quelques instants sans bouger, incapable de réagir, avant de m'assoir à ses côtés et de lui prendre la main à mon tour.

— Hermione... répondis-je, la voix enrouée par les larmes de joie qui menaçaient de s'échapper. Tu es enfin de retour...
— Drago... répéta-t-elle en ouvrant faiblement les yeux.

Je n'y croyais pas. C'était le plus beau jour de ma vie. J'avais envie de la serrer dans mes bras, de la prendre contre moi, d'entendre son cœur battre contre le mien, m'assurant ainsi qu'elle vivait bien et qu'il ne s'agissait pas d'un rêve. J'aurais voulu l'embrasser, sentir l'odeur de sa peau, toucher ses cheveux, sans vraiment comprendre pourquoi ces envies me prenaient. Peut-être que j'étais fragile du cœur, peut-être étais-je victime de l'amour. Il n'empêchait que je souhaitais pouvoir la toucher, plus que sa main, plus que ces contacts normaux entre un homme et une femme.

— Hermione... J'ai eu si peur... murmurai-je sans pouvoir m'empêcher de la prendre dans mes bras alors qu'elle se redressait.

À mon grand étonnement, elle ne me repoussa pas. Elle se lova contre moi ; elle passa ses bras autour de ma nuque et me serra plus fort contre elle, son odeur de fleur d'oranger venant alors chatouiller mes narines. Tout chez elle m'avait manqué, tout.

Si au début, nous étions très distants, avec une relation strictement professionnelle, nous avions vite laissé place à une complicité inexpliquée. Nous nous entraidions, nous rions ensemble, nous avions installé une routine tous les deux. Et cela me plaisait. Le matin, nous prenions notre café ensemble, dans un salon de thé, non loin du cabinet. Et après, nous commencions à travailler. Le midi, j'allais nous chercher de quoi manger, généralement une salade composée pour elle, bien qu'elle piquait dans mon assiette. Et puis le soir, nous nous saluions devant le cabinet, avant de partir dans des directions totalement opposées.

— Je t'en ai voulu, tu sais ? dit-elle d'une voix rauque. L'espace d'un instant, j'ai cru que tu étais de mèche avec eux... Cette impression est restée longtemps... Jusqu'à tes confessions... Et surtout grâce à la vérité que tu m'as apportée...
— Hermione... murmurai-je. Jamais, jamais je n'aurais pu... Je voulais juste éviter qu'elle ne te touche... Je suis sincèrement désolé...
— Je sais... Et je ne t'en veux pas. Tu as admirablement bien changé, Drago.Déjà lorsque nous travaillions ensemble. Mais encore plus maintenant. Tu es quelqu'un de bien et je ne peux plus en douter.

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Hellow wattpad !

J'ai publié un peu plus tard qu'hier, désolée. Mais comme je vous l'avais dit, je suis enfin rentrée en Belgique. Et pour ceux qui se poseraient la question : ma maison n'est pas inondée. J'ai juste passé pas mal de temps à ranger, récupérer mes chats, la routine.

Bref, j'espère que ce chapitre vous aura plu ! On finit sur une note plus joyeuse que les dernières fois, il me semble (mais ce n'est pas fini : il reste encore deux chapitres, je vous rassure)

Je ne m'attarde pas plus longtemps parce que j'ai à écrire (j'ai pas pu beaucoup avancer depuis trois jours donc, faudrait que je reprenne mon rythme)
À demain, pour la première partie du chapitre cinq !

𝑱𝒆 𝒕𝒆 𝒑𝒓𝒐𝒎𝒆𝒕𝒔 | DRAMIONEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant