Chapitre 21 : Une demande trop rapide

6.9K 553 360
                                    

A mon réveil, je suis seul dans le grand lit de William. Que c'est-il passé ? J'ai fait une bêtise ? Pourquoi n'est-il pas avec moi ? Pourtant, du souvenir que j'en ai, nous avons passé une bonne soirée, et j'ai trouvé la fin plus que délicieuse. N'est-il donc pas de cet avis ? Ou peut-être qu'il a eu ce qu'il voulait, et qu'à présent, j'ai perdu le peu d'intérêt que je pouvais avoir à ses yeux. Que va-t-il faire de moi ? Vais-je être mis sur le trottoir, comme le pensait Daniel ? A moins qu'à présent je devienne le dévidoir de ses hommes, ce qui ne serait guère mieux.

Mes yeux deviennent flous et je cherche autour de moi un indice qui m'indiquerait que je suis en train de fabuler. Mais il n'y a rien à mes côtés, aucun mot de la part du parrain, aucun bruit qui trahirait sa présence dans ses appartements. Tout ce que je vois, ce sont mes vêtements de la veille, posés sur une chaise au pied du lit.

Minute ! Mes vêtements ? William et moi nous sommes dévêtus dans la grande salle hier soir ! Qui les a rapportés ? Cette personne a-t-elle compris ce qui s'était passé ? D'un autre côté, il faudrait être encore plus naïf que je ne l'étais avant d'arriver ici pour ne pas arriver à la bonne conclusion... Mais où sont ceux de celui dont j'ai partagé le lit ?


Je vais me lever pour passer mes habits et rejoindre ma chambre, quand la porte s'ouvre. Je ramène les couvertures à moi dans un geste rapide, me demandant qui peut avoir l'audace d'entrer chez le parrain sans frapper. J'entends que la personne dépose sur la table ce que, au bruit, je devine être un plateau de vaisselle. Puis les pas se rapprochent et je tremble en voyant une ombre derrière les paravents.

Mais mon corps se détend et un grand sourire naît sur mes lèvres quand je vois apparaître l'imposante stature contre laquelle j'ai dormi, bien qu'il soit à présent vêtu. Il me rend mon sourire, et toutes mes craintes s'envolent quand il pose ses lèvres sur les miennes. Je relâche les couvertures, m'accroche à son cou, et je sens ses mains se poser sur ma peau nue pour m'attirer à lui, alors que son baiser se fait plus profond. Quand nos bouches se séparent, je rougis un peu en baissant les yeux sous son regard chaud, avant de les relever pour le regarder.

_ J'espère ne pas t'avoir fait mal, hier soir. » frôle-t-il ma peau, me faisant frissonner.

_ Absolument pas, rassure-toi. C'était parfait. Mais... J'espère que mon immobilisme ne t'a pas déçu.

_ Tu as été beaucoup de choses, hier soir, Tristan. Mais certainement pas immobile, ni décevant. Et j'ai une fierté toute particulière de pouvoir dire que je t'ai défloré. D'autant que je compte bien être ton unique amant.

_ C'est également mon souhait. » rougis-je de plus belle.

Ses lèvres viennent reprendre les miennes, et je me délecte des siennes et de la douceur avec laquelle il les fait danser sur les miennes.

_ Va prendre une douche, et ne traîne pas trop. J'ai apporté le petit déjeuner.

_ Si tu permets, je vais juste aller chercher des sous-vêtements propres ! » ris-je.

_ Je te cherche ça.

Si sa proposition est aimable, elle ne me met pas moins mal à l'aise, et ça transparaît sur mon visage.

_ Tu préfères que j'envoie Colas te les chercher ?

_ Ni l'un, ni l'autre ! Je... Je préfère m'en occuper.

_ Tu sais que ce n'est qu'un morceau de tissu ? » se moque-t-il.

_ Je... J'ai encore besoin de garder un peu d'intimité. Ne me demande pas de courir alors que je commence à peine à marcher.

L'amant du parrain [Terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant