Chapitre 29

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Après cette nuit pour le moins catastrophique, Alex m'avait gentiment raccompagné jusqu'à ma chambre, « pour qu'il ne m'arrive rien » avait-il dit. Bien sûr, il avait encore tenté de négocier pour que je passe ma nuit avec lui « rien de sexuel, juste deux amis qui dorment ensemble », mes fesses ouais !

Et en l'occurrence, c'était bien elles qui risquaient de souffrir. Je chassai ces idées peu catholiques de mon esprit et me reconcentrait sur mon devoir de droit. Ouais, j'étais en plein contrôle alors je ne devais pas me laisser déconcentrer par des pensées aussi impures.

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Quelques jours étaient passés depuis et Alex ne cessait de me tourner autour et il ne s'en cachait pas. Je lui plaisait et tout le monde le savait. Même Daniel qui était souvent à côté de la plaque s'en rendit compte.

Enfin bref, c'était un garçon très envahissant.

Aujourd'hui, en ce formidable lundi, nous recevions les résultats de nos premiers partiels. Une journée très stressante en somme.

Edgar, le jaloux, ne cessait de me lancer de furtifs regards qu'il espérait sans doute discrets. Je lui fis mon plus beau sourire emplit d'hypocrisie avant de l'ignorer. Du moins j'essayai. La haine que je percevais dans ses yeux manqua de me faire défaillir surtout qu'il ne tenait pas en place. Sa jambe droite tressautait sans interruption, il se charcutait la peau de ses doigts et se rongeait les ongles.

Quand sa feuille apparut devant lui, ce fut le coup de grâce. Sa respiration s'emballa et ses épaules se redressaient pour s'abaisser la seconde d'après, le tout dans un mouvement saccadé. Ses mains, qu'il frottait inlassablement contre son pantalon, remontèrent vers son visage et repoussèrent enfin l'horrible mèche grasse qui lui barrait la vue. Il lançait des coups d'œil dans tous les sens et plusieurs élèves se tournèrent vers lui. Son agitation ne passait certainement pas inaperçue. Soudainement, il se baissa et agrippa son sac. Avec frénésie, il fouillait ardemment l'intérieur à la recherche de je-ne-sais-quoi. D'un mouvement brusque il en sortit un... un pistolet.

Bordel...

L'air sembla se saturer autour de moi. Je me levai subitement, m'attendant à ce qu'il le pointe dans ma direction mais il se visa lui-même. Ses mains tremblaient mais il réussit à retirer la sécurité de l'arme. Une panique intense me foudroya et je courrai droit vers lui. Alors qu'il allait presser la détente et s'exploser la cervelle, j'attrapai le flingue et pointai le plafond qui fut touché par la balle.

Tous se jetèrent au sol, même les vampires ne souhaitaient pas se faire trouer la peau.

Edgar se débattait furieusement. Ses mouvements étaient emplis de rage et complètement incontrôlables. En me concentrant uniquement sur l'arme, je ne vis pas son genou se lever et s'enfoncer dans mon ventre, me coupant un bref instant la respiration. Je trébuchai sur les marches et reculai de quelques pas. En relevant la tête je vis avec effroi que le canon de l'arme était pointé vers moi.

— Tout ça c'est de ta faute, entièrement de ta faute, hurla-t-il.

Des larmes dévalaient ses joues, sa prise sur le revolver était très légère et son bras ne cessait de trembloter.

— Calme toi, conseillai-je doucement, tout va bien.

Je relevai doucement mes mains, sans faire de gestes brusques pour ne pas l'énerver davantage. Il était complètement instable en cet instant. Complètement désorienté et perdu.

— Tout ne va pas bien ! cria-t-il encore plus fort, des sanglots dans la voix.

Sa voix était déchirante. Je me revoyais après la mort de mes parents, hurlant contre le monde entier que tout ce qui m'arrivait était injuste, que je ne méritais pas ça. 

Regard d'Ambre [BxB] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant