Constellation ☆

𝒆𝒕 𝒍𝒆 𝒕𝒆𝒎𝒑𝒔 𝒄𝒐𝒖𝒓𝒕...

Tu es apparu dans ma vie, la chamboulant pour toujours, avec un effet domino qui a changé celle de mes proches.

Tu es arrivé, et depuis que tu es là, c'est étonnant... Mais j'ai beaucoup plus conscience du vent dans mes cheveux, de l'herbe sous mes pieds, du soleil sur ma peau, du ciel au-dessus de ma tête, de l'éclat de leur sourire...

Et le temps court, court...

Un rien me paraît extraordinaire, une petite chose classique m'émerveille, tout me semble plus lumineux, plus... vivant.

Tout est beau, la vie est belle, c'est un cadeau, une chance, et nous devons la saisir.

Et le temps court, court...

Il défile devant mes yeux, je le vois voler, filer à toute vitesse, plus vite que la lumière. Il laisse derrière lui des feux poussiéreux qui me mettent les larmes aux yeux, il offre à mon esprit avide des visions douloureuses et pourtant si apaisantes...

Je le vois passer par la fenêtre quand il pleut, je le vois se prélasser dans l'eau quand il fait beau.

Et le temps court, court...

Il ne perd jamais son souffle, à chaque foulée il devient plus fort et accélère encore, et encore, et encore, inlassablement, il court, il fuit, il suit son cours...

Tu grandis avec moi, je grandis avec toi, je te regarde sans sourire, sans pleurer, tu es là, c'est tout, et je dois l'accepter. Toi, tu me souris, indulgent, tu penses qu'en ayant ces hauts et ces bas tu m'épargnes mieux que s'il n'y avait que le mal.

Et le temps court, court...

Je crois que je veux te renier, mais je n'en ai pas la force.

Ils veulent que tu disparaisses, pour me retrouver, entière et joyeuse, mais... je crois qu'il n'y a rien à faire... tu as étendu ton territoire jusqu'au fin fond des méandres de mon âme, je ne peux plus te chasser... tu as agi dans l'ombre, nous ne t'avions pas vu arriver... et maintenant je te vois très clairement, et ça fait si mal...

Et le temps court, court...

Les aiguilles sur l'horloge s'accélèrent, l'avion va bientôt atterrir, les cris commencent, j'entends des pleurs, j'entends des coups dans ma tête... C'est le son de ta sentence, ding, dong, ding, dong... Inlassablement, comme le temps, tu accélères, tu ne ralentis jamais, tu ne connais pas ça...

Les secondes défilent, les minutes suivent, les heures accourent, les jours s'effacent... Mes souvenirs aussi... Je commence à ne plus pouvoir te regarder, tu me brûles tellement les paupières...

Et le temps court, court...

Est-ce que tu te rends compte de ce que tu fais de moi ? Ce que je deviens à cause de toi, tu le vois ? Tu le sais ? Ne pourrais-tu pas... faire preuve d'un minimum d'empathie ? S'il te plaît... laisse-moi... laisse... moi... tranquille...

Chaque soir je m'endors et tu es là, chaque matin je me réveille et tu es encore là... combien de temps cela durera... ah... cela me paraît si lointain, si long... et en même temps si proche, si court... oui, tu me fais perdre la notion du temps... mais je sais toujours qu'il est là, que tu es là, que vous... courez... vite... oui...

Et le temps court, court...

J'inspire, j'expire, c'est si douloureux, mais je crois... je crois que je l'ai accepté... que je t'ai accepté. Je n'en suis pas sûre... Je ne sais plus ce que je veux, ce que je dois faire...

On me privilégie, on répond à chacune de mes attentes, ou presque... parce qu'ils ne font pas ce que je voudrais le plus, non, ils ne profitent pas de la vie... ils restent là à contempler le vide, comme s'il avait la réponse à tout, la solution au problème, à ce problème que tu es...