Une Semaine Pour Tomber Amoureux ; Part 1

50 9 12
                                    

J'ai toujours pensé que le travail était la solution de toute chose dans la vie, j'y ai consacré des années et des années, plus de quinze ans, ma vie était simple : je me levais tôt, je révisais les cours que j'avais dans la journée en relisant les cours rapidement, j'allais au lycée, c'était à peine l'aube et je faisais des cahiers d'exercices sur diverses matières. Les autres élèves arrivaient, ne prêtaient aucune attention à moi, les cours passaient, entre chacun je révisais, du matin au soir, y compris la pause déjeuner.

Des la fin des cours, j'allais à des cours privés dans un institut à côté, je travaillais encore, ils finissaient vers vingt heure ou vingt et une heure parfois. Du lundi au samedi et le dimanche, je passais des examens que j'envoyais à des professeurs d'université pour qu'ils me corrigent, ils étaient bien sur payés par ma mère que je ne voyais jamais car elle travaillais, c'était la directrice d'une grande entreprise. Quant à mon père, il est parti de la maison à mes trois ans.

Ma vie était comme ça et ça ne me déplaisait pas.
Je n'avais aucune relation et ça ne me déplaisait pas.
Je n'étais pas lié avec ma mère et ça ne me déplaisait pas.
Je n'avais jamais rencontré mon père et ça ne me déplaisait pas.
Je n'avais pas de vrai vie et ça ne me déplaisait pas.

Jusqu'à ce jour où il a débarqué.

C'est bien la première personne qui m'a regardé, qui m'a sourit, qui m'a parlé et qui m'a montré ce qu'était un sentiment particulier dont j'avais encore ignorance complète.

C'était le jour de l'été, une journée chaude et assez lourde, comme chaque matin, je me rendais tôt au lycée, il faisait même jour, et, vers sept heures et demi, un garçon passa dans le couloir, et nos regards se sont croisés. Ma question fut : que faisait il là ? Je ne l'avais jamais vu auparavant pourtant il me semblait familier.

Je me remis juste après à mes exercices, jusqu'au premier cours de la journée. J'écoutais les paroles du professeur avec attention, même si j'avais déjà vu, le revoir ne me dérangeait pas.

Lorsqu'on frappa à la porte, au travers de la fenêtre je pouvais voir que c'était le proviseur ce qui nous poussa la classe et moi a nous levé par respect.

Il entra accompagné d'un élève, celui de tout à l'heure, je le fixais tandis que le proviseur le présentait. Il jeta à son tour son regard vers moi, surprise je detourna le regard, il vint s'assoir à sa place, qui était d'ailleurs à côté de moi, il me salua au passage mais je ne répondis pas, me reconcentrant sur le cours.

Le problème, c'est qu'il était tenace et qu'il souhaitait que je lui réponde. Bien que malgré ses paroles répétitives, je tins bon et ne lui adressa pas de cours.

Quand vint alors la pause, il se leva et se plaça juste devant mon bureau, enleva mon cahier d'exercice me forçant à le regarder ce que je fis au final, il commença la discussion.

Lui : Je pourrais connaître ton nom ?

Moi : Rendez-moi mon cahier s'il vous plaît.

Lui : Pourquoi tu me vouvoies ? On a le même âge non ?

Moi : C'est comme cela monsieur, voudriez-vous bien me rendre mon cahier.

Lui : Répond d'abord à ma question.

Moi : Pourquoi cela ?

Lui : Parce que.

Moi : C'est mon cahier, vous devez me le rendre.

Lui : Mais pourquoi refuses-tu de me dire ton prénom ?

Moi : C'est comme cela, maintenant donnez-moi mon cahier.

Lui : Sinon quoi ?

Moi : Sinon rien du tout.

Recueil D'histoires CourtesWhere stories live. Discover now