Prologue

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Ariane

Debout près du lit, je me rongeais les ongles. Les multiples fils qui reliaient les machines au corps de ma mère annonçaient la couleur : sa maladie gagnait du terrain. Son état empirait de jour en jour, de même que le mien, en proie au désespoir.

Perdue dans mes pensées, il ne me restait que de vieux souvenirs à ressasser. Ma mère ne réagissait plus et la mort se rapprochait inexorablement. J'aurais pu mentir et certifier que tout allait bien. Mais j'étais de nature à toujours dire la vérité, même s'il m'en coûtait. Ce trait de caractère m'avait causé bien des ruptures. Sans compter les licenciements.

Ma mère, c'était tout ce qu'il me restait. La majorité de ma famille vivait en Angleterre. Je ne parlais pas anglais et me serais damnée plutôt que quémander de l'aide. Ma fierté me caractérisait autant que mon indépendance. Pour autant, je me maudissais de ne pas vouloir changer car par ma faute, notre situation ne s'améliorait pas.

Son cancer la détruisait à petit feu depuis plus d'un an. J'avais beau travailler pour deux et m'occuper d'elle, le résultat restait le même : elle mourait, et je n'avais plus d'avenir. Les questions se multipliaient dans mon esprit. Nuit et jour, je cherchais une solution. En vain. Aucune illumination. À croire que le sort se déchaînait contre nous...

J'aurais aimé avoir un frère ou une sœur sur qui m'appuyer. Hormis quelques copains, je n'avais pas de vrais amis. Pas de père non plus, décédé depuis longtemps. Maudite ou presque, je vivais toutefois une belle existence avant le drame. Existence pour le moins éphémère.

— Ariane ?

Je me retournai puis aperçus Antoine, un collègue de boulot. Je travaillais comme graphiste dans une agence de communication. Je n'avais décroché aucun contrat longue durée. En 2019, peu de possibilités s'ouvraient aux jeunes.

— Salut Antoine.

Je savais parfaitement pourquoi il venait ici. Il me déposait chez moi tous les jours après l'hôpital pour m'éviter de prendre les transports en commun. À en juger par la situation, il risquait de me dépanner pendant quelques mois. Le chômage semblait vraiment très proche.

— Je t'attends en bas, prends ton temps.

Même si je bénissais sa gentillesse, je me sentais seule quand même. Notre relation ne dépassait pas les discussions stériles et les sourires de convenances. Il me dépannait par bonté – ou par intérêt – et je le remerciais de vive voix devant ma porte. J'ignorais toujours s'il rentrait chez lui satisfait ou complètement frustré.

Après un regard appuyé, Antoine disparut dans le couloir. J'en profitai pour me recueillir auprès de ma mère, endormie depuis plusieurs heures. Les larmes coulaient sur mes joues tandis que je lui prenais les mains et que je les serrais dans les miennes. J'aurais voulu supplier le Ciel de la guérir, mais je ne croyais pas en Dieu.

Vu ce qui m'attendait,j'aurais pourtant eu besoin d'un miracle.

Fin du prologue.

Coucou everybody! J'espère que vous allez bien ! Je vous retrouve ici avec ma deuxième histoire que je partagerai en parallèle de Choisis-moi. J'espère qu'elle vous plaira ! Ce sera plus axé drame que romance cette fois ! A vos claviers pour vos impressions et vos commentaires ^^ Prenez soin de vous et à bientôt ^^

Je serai làWhere stories live. Discover now