Chap. 11 Tout raconter

313 38 2
                                    

Hey me revoilà ! Je vous souhaite une très bonne lecture !------------------------------------------------------------------------------------------------

Chap. 11 Tout raconter

[Kagami]

Cela faisait presque deux mois. J'étais épuisé. Veiller, surveiller, observer, protéger, prendre garde, hésiter... Ce n'était pas le moment... Le mur face à moi m'attendait. Je pris une profonde inspiration et m'élançai.

Mes mains et mes pieds s'agrippèrent aux aspérités ; je grimaçai devant les vingt mètres qu'il me restait à gravir. Mes doigts défoncés souffraient déjà du trajet aller... J'avais bien fait. Alors je commençai à me hisser aussi rapidement que possible pour ne pas trop me fatiguer.

Mon cœur tambourinait comme un fou. J'avais pu revoir Aomine... mais pas le temps de lui raconter. Pendant tout ce temps... il m'avait terriblement manqué. J'avais craint qu'il ne me haïsse... Je m'étais haï... Mais je n'avais pas le choix... Il me fallait lui parler...

Je n'étais qu'à mi-chemin... Et Aomine devait déjà être arrivé à l'usine. J'aurais aimé arrêter le temps et rester avec lui, reprendre les choses pour qu'il comprenne, retrouver notre complicité. Quand j'avais appris la nouvelle, mon sang n'avait fait qu'un tour. Je m'étais déjà retenu d'aller le voir à de nombreuses reprises, pour lui, pour sa famille, et pour moi aussi.

J'arrivai au haut, attendant avant de me hisser. Je jetai un œil pour repérer les potentiels gardes. J'en remarquai un au loin, allongé par terre. Il dormait... Je grimpai donc au haut de la muraille et la traversai pour m'atteler à la descente de l'autre côté. J'espérais ne pas avoir été vu... c'était vital... Pour lui comme pour moi.

Quand je retombai au sol, mes muscles engourdis se relâchèrent froidement. Je me dépêchai de rentrer dans mon appartement, me déshabillai et me préparai un bain. Il était trois heure du matin. Je soupirai en versant de l'eau chaude. Je ne voulais pas me coucher... mais il le fallait, car demain je devrais aller travailler. Demain, je devrais convaincre mes gars d'aller visiter la maison des Dissidents. Demain je devrais constater les dégâts.

Je m'enfonçai dans l'eau et mon esprit se rappela ces doux souvenirs en sa compagnie, mes plus beaux ici. Si seulement tout avait été plus simple... Aomine me manquait...

Je ne supportais plus cette attente... Tout devait s'arrêter. Et je pourrais le revoir, et nous pourrions rire ensemble et oublier le monde. C'était égoïste. Il me rendait égoïste. Mais j'y prenais goût, le voir m'offrir toute sa confiance lors d'une intervention, le voir user de sa dextérité, de sa souplesse. Il me fascinait.

Je sortis, me séchai et m'enfermai sous mes draps. Comment trouver le sommeil alors que je ne savais pas s'il vivait ?

Je me retournai encore et encore, espérai tomber de fatigue, mais non. Mon estomac se contorsionnait de peur. Je voulais le voir tout de suite.

Je priais pour que le soleil se lève, pour que ne puisse le rejoindre et le serrer contre moi. Il fallait que tous aille bien...

De grosses gouttes de sueur perlaient sur mes tempes, sur le haut de mon torse. J'envoyai les draps valser au loin et me contorsionnai d'une douleur intérieure. Dormir n'était pas la solution. Je me redressai donc et essuyai mon front avant de rejoindre mon bureau où j'allumais une bougie. Mes mains tremblantes saisirent l'unique cadre. L'adrénaline retombait et la peur s'emparait de mes tripes.

Les mains tendres de ma mère me manquaient, la voix bourrue de mon père aussi. Il n'avait jamais été doué pour calmer mes pleurs, mais c'était avec tendresse que je me rappelais ces moments. Ils sauraient me rassurer, m'assurer qu'il allait bien. Lui qui avait dit que je ressemblais à mon père... lui qui avait dit qu'il était fier de moi...

DissidentsWhere stories live. Discover now