XII

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Remerciement à FanSALTLTRRtr09 et à RoseBreart pour leurs commentaires, ainsi qu'à tous ceux ayant voté.

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« L'impossible ne semble pas exister en amour, seul existe des possibles quand nous avons traversé nos peurs et nos résistances, ou renoncer à des projections erronées sur l'autre. »

Jacques Salomé


- Henri !

Isabelle se jette dans l'étreinte d'ours de son frère aînée qui la fait tournoyer. Il la repose au sol dans un sourire.

- Dieu, ma sœur ! Il m'a semblé une éternité depuis la dernière fois que nous nous somme vu. Mais passons. Je me suis empressé de venir aussitôt que votre message m'est parvenu.

- Allons à l'intérieur. J'ai également convié Amélie. Elle ne devrait plus tarder.

La fratrie s'en va au salon. La cadette assure que les enfants à sa charge ne viendront nullement les déranger, trop affairés à se divertir dans la salle de jeux. Elle décide l'approche directe, inutile de perdre du temps à tourner autour du pot.

- J'irai droit au but, mon frère. Je soupçonne que la décision de notre Sire le roi sur ma position de gouvernante n'a point été aussi désintéressée que nous le pensions.

- Quel est donc ce tracas ? Il n'y a pas si longtemps, il ignorait totalement qui vous étiez. C'est par François qu'il en appris plus.

- C'est justement ce qui me tourmente l'esprit. S'il ne me connaissait que par les dires de Monsieur de Hautecourt, pourquoi m'avoir spécialement choisie moi ? De tout son entourage, rien ne l'empêchait de préférer une personne dont il sait la fidélité et l'instruction. Ne dîtes rien, j'ai déjà envisagé la possibilité d'un acte de miséricorde envers ma mélancolie sur la mort de Charles. Cependant, cette motivation seule ne suffit pas à expliquer une telle instance.

- Je me doute qu'il y a plus à ce que vous essayez de me dire, Isabelle. Allez au bout de votre résonnement.

- Vous risquez de ne point en croire vos oreilles. Avant cela, vous souvenez-vous que, dans notre enfance, vous aviez l'habitude de me comparer à une fleur de lys ?

- Certes, ma sœur, et cela n'a pas changé. Quel est donc le rapport ?

- Louis-César a raconté à son père avant mon arrivée ici un songe des plus étranges. Il se tenait au bord d'une rivière bordée de saules, tout comme la Bièvres où je vis. Il priait de ne pas l'abandonner une femme flottant dans l'eau, une femme semblable à un « grand lys ». J'ai questionné le comte de Vexin plus en détail sur elle et son physique est en tous points pareil au mien !

- Êtes-vous en train de dire que l'imagination de son fils aurait poussé le roi à faire de vous la gardienne de ses enfants ? Vous n'êtes pas sérieuse.

- On ne peut plus ! Mais pour quelle raison ? Telle est la question. Car il y a plus. Réfléchissez bien, mon frère. À quelle conclusion en arrivez-vous ?

Henri ne se fait pas prier pour obéir à sa sœur. Celle-ci n'est guère surprise en le voyant prendre une mine des plus ahurissantes, ayant eut la même réaction que lui hier. Elle ne s'attendait en revanche pas à ce qu'il ait si peu de foi en elle sur ce sujet.

- Juste ciel ! Vous n'êtes là que depuis trois jours ! Il vous a peine vu et ne vous connaît même pas !

- Il est pourtant clair qu'il en a l'intention ! Pourquoi m'aurait-il choisie comme gouvernante si ce n'est point le cas ?

La Comtesse du LysWhere stories live. Discover now