Chapitre 14

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Les rayons du soleil traversent enfin les barreaux de ma cellule. Le premier sentiment que je ressens est la douleur ; une affreuse douleur dans tout le dos. Les feuilles ne sont pas le meilleur remède contre le mal de dos apparemment. Tout en massant le haut de mes épaules comme je pouvais, je me retourne et ai la chance de croiser le regard de Peter. Waouh, dès le réveil ce n'est pas l'idéal.

« Je t'ai manquée ? Je referme mes yeux pour ne plus voir sa tête. Qu'est-ce que tu me veux...

- Je viens simplement aux nouvelles, bien dormi ?

- Tu n'imagines pas à quel point ! »

L'ironie de ma réponse embaume toute ma cellule. L'idiot de Peter ricane ce qui a le don de m'énerver de bon matin. Vous remarquerez que dès que Peter est dans les parages je suis tout de suite énervée.

« Comment tu trouves ton nouveau bracelet ? Demanda-t-il innocemment.

- Je l'aime tellement... Je pense avoir du mal à l'enlever.

- Je te laisse donc ?

- Ce serait un crime que de le garder pour moi ! Il faut absolument que tu l'essaies ! »

Je lui tends mon bras en dehors de la cellule. Il me prend la main et admire mon bracelet. Je sens que ce petit bracelet va devenir son nouveau jouet... Peter étant Peter, il prend tout son temps pour m'ôter ce foutu bracelet. Au bout de 5 minutes, qui m'ont paru une éternité, le bracelet s'est enfin détaché de mon poignet. Poignet que je masse pour enlever la gêne ; le sang circule enfin librement.

« Je sors quand ?

- Impatiente de sortir ? Je lui tire la langue. On va dire que tu sors... maintenant. »

Il tire son imposant trousseau de clés de sa poche puis part à la recherche de la fameuse clé de ma délivrance. Sans grande surprisse, cette activité "recherche" a durée bien plus longtemps qu'elle n'aurait dû, il fait simplement durer sa vengeance.

A peine eut-il ouvert la porte de la liberté que j'étais déjà sortie pour respirer l'air qui me semblait bien plus frais et agréable que celui de la cellule. Je saute, cours quelques longueurs pour réveiller mes pauvres jambes et légèrement soulager mon dos, toujours traumatisé de la nuit. Alors que je faisais la bonne vivante, Peter me jugeais de haute en bas mais pour tout vous dire : je n'en ai rien à faire.

« Tu as compris ? Demanda-t-il tout en refermant la cause de mon mal de dos.

- Compris que tu étais un tyran ? Oui ne t'en fait pas, j'ai parfaitement compris ! »

Il arqua son célèbre sourcil ; le second degré a très peu d'effet sur lui. Je le regarde et lui offre un petit sourire faisant mine d'avoir compris son pauvre avertissement. Quelle bonne idée d'enfermer quelqu'un dans une cage pour lui faire passer un message d'obéissance !

« Tu peux déguerpir maintenant.

- Depuis quand j'ai besoin de ton avis pour partir ? »

Alors que Peter allait répondre à mon pic, d'une façon nulle sans aucun doute, Mélissa sortit d'un des buissons tel un ninja en embuscade.

« Alors ta nuit ? Elle souriait comme une personne ayant passé une agréable nuit.

- Une nuit mémorable... J'assassine Peter des yeux, je me vengerais pour mon dos n'en doutez pas.

- Assez de banalités, allez voir les Charmant ! »

Alors que je commençais à réapprécier la liberté, Peter nous envoie déjà en mission sabotage. Peter tendit une carte à Mélissa alors que je ruminais ma haine pour ce dernier dans mon coin. Je suis horriblement têtue et bornée au cas où vous n'auriez pas remarqué. Le « grand chef » ne perd pas son temps et part directement après avoir délivré ses ordres. Tout en rangeant la fameuse carte dans son sac bandoulière, Mélissa me fixa bizarrement avec un soupçon de reproche.

« Henry était inquiet tu sais ?

-Oui... Il est venu me voir hier, enfin plutôt venu me sauver de la faim. »

Je lui répondis avec un éclat de rire dans la voix. Aussitôt, les traits de son visage s'adoucissent pour laisser apparaitre son petit sourire adorable.

« Tu as hâte ?

- Hâte de quoi ? demandais-je tout en m'étirant pour préparer mon corps à notre « mission »

- A ton avis ? Les Charmants !

- On va simplement dire qu'ils sont plus intéressants que prévu ! »

Mon sourire me trahit, je ressens une étrange joie de les revoir. Peut-être le fait qu'Emma soit la seule à comprendre le sentiment qui me ronge de l'intérieur ou simplement d'entrevoir de l'amour maternel venant de Marie-Margarette. Mes émotions n'en font qu'à leur tête depuis quelques temps ce qui commence à me rendre désagréable ou trop fleur-bleue. Mélissa me rappelle à l'ordre alors que je plongeais dans ma rêverie :

« Ce ne sont que des pions tu sais ?

- C'est vrai que ce ne sont plus des personnes, mon ironie est palpable. Dès que l'on atterrit sur l'Ile Imaginaire, tout le monde devient un pion dans l'immense jeu de Peter ! Tu sais à quel point j'aurais voulu connaitre mes parents, donc de jouer avec la famille d'Henry...

- Oui, je le sais très bien, elle pose une de ses mains sur mon épaule voulant me calmer. Mais tous les enfants de l'Ile ont laissé leurs parents derrière eux et maintenant ils appartiennent au passé. »

Je ne souhaite pas entrer dans ce débat avec Mélissa, c'est ma meilleure amie et pourtant j'ai l'impression qu'elle ne me comprend pas complètement. Les enfants perdus ont choisi de resté, moi je l'ai subi. Ce choix a été difficile pour Mélissa comme pour tous les enfants, ils sont restés car ils ne se sentaient pas assez aimé par leurs parents. Je décide de vite changer de sujet :

« On devrait se dépêcher avant que le soleil ne se couche.

- N'exagère pas ! Mélissa sourit, la tension a disparu. J'ai volé de la poudre de fée à Félix tout à l'heure. »

Elle sort de son célèbre sac un petit flacon. Je l'applaudis en signe de reconnaissance absolue. Malgré le fait d'être sur l'Ile, la poudre de fée est quelque chose de plutôt rare, enfin Peter stocke toute la poussière de fée pour la garder pour lui et ne la sort qu'en de rare occasion. Voler la poussière de fée était la seule solution pour profiter du seul avantage de l'Ile, mis à part la jeunesse éternelle.

Sans perdre une seconde, Mélissa jette la poussière sur nos deux corps. L'effet ne se fait pas attendre, nos pieds commencent déjà à quitter la terre ferme.

Le pays imaginaire...mon histoire.Where stories live. Discover now