Chapitre 25

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Mélissa et moi quittons le campement des Charmants avant que la nuit ne soit trop sombre. Il ne faudrait pas attirer l'attention sur nous avec un retard.

Alors que nous marchions tranquillement dans un silence reposant, je sens subitement mes jambes flageoler. Ma chute semble inévitable, heureusement j'arrive à prendre appui sur Mélissa.

« Tout doux ! Mélissa me regarde avec incompréhension. Ça va ?

-Pas trop je t'avoue ça te dirait de s'assoir quelques minutes ?

-Je ne crois pas avoir le choix, me souffle-t-elle. »

J'atterris brutalement sur une souche d'arbre. Mélissa reste debout devant moi comme si elle était mon garde du corps. Je souris avant de me crisper sous le coup d'une vive douleur. Mon amie s'accroupit devant moi, le visage inquiet. Ses lèvres bougent mais aucun son n'attend mes oreilles. Me voilà sourde, merde. Je soupire. Puis une force m'entraine vers l'arrière et je sombre.

« Coucou ! »

Ne me dites pas que J'ouvre difficilement les yeux et découvrir un lieu qui devient un peu trop familier. Je grogne faiblement puis me tourne sur le dos, position bien plus pratique pour respirer. Alors que mes yeux sont bien ouverts, ma tête apparait devant mes yeux et par « ma tête » j'entends : « la tête de mon double maléfique qui tente de me tuer par tous les moyens ».

« Salut j'essaie de me lever sans succès.

-Tht ! tht ! Mauvaise idée. Elle ricane. Tu ne pourras pas quitter ta position allongée aujourd'hui.

-Tu vas encore essayer de me tuer ? demandais-je avec ironie.

-Je ne suis pas si méchante que ça, et puis je ne veux pas te tuer. Tiens, aujourd'hui je t'ai fait venir pour te féliciter. J'arque un sourcil, elle se fout de ma gueule. Ne tire pas cette tête ! Je te dis la vérité. Elle attrape mon menton entre ses doigts glacés, j'aime la colère que tu as dégagé. Vraiment excellent.

-Je ne t'ai jamais vu d'aussi bonne humeur.

-Continue dêtre aussi en colère et je le serais tous les jours ! »

Elle sourit une dernière fois et s'éloigne de moi jusqu'à disparaitre de mon champ de vision. Je ferme fortement les yeux en espérant les rouvrir dans un lieu plus accueillant que celui-ci.

J'ouvre enfin mes yeux après une bonne dizaine de minutes. Mes yeux sont courbaturés (je sais que c'est impossible). Ma vue est floue quelques instants mais j'arrive à réaliser que je suis dans ma douce cabane. Sous mes doigts, je sens le tissu usé qui me sert de drap. Jamais il ne m'a semblée si doux. Lorsque ma vue redevient normale, mes yeux entrent en contact avec ceux de Peter. Manquez plus que ça.

« Pourquoi t'es là toi ? Je détourne la tête.

-Pour une fois que je ne faisais rien de mal !

-Raah ! Laisse-moi rire ! Je m'assois sur mon lit de fortune. Pas si proche, tu me pompes toute mon oxygène. »

Je le pousse un peu plus loin avec mon bras droit. Il se décale en levant les mains en lair, tout comme ses yeux. Je prends appui sur mon lit et tente de me lever. Malheureusement, mes jambes ne sont pas assez reposées pour me soutenir et je tombe doucement en avant. Peter s'interpose entre moi et le sol. Incapable de réagir, Peter finit par me porter dans ses bras pour me ramener dans mon lit. Alors que je devrais remercier Peter pour cette attention, je lui dis simplement :

« J'aurais pu me débrouiller toute seule

-Oh oui, bien sûr ! »

Il me lâche sur mon lit. L'absence de ressorts dans le fin matelas rend le retour au lit plutôt douloureux. Je fais mine de rien mais mon visage se crispe. Alors que Peter allait quitter la cabane sans un aurevoir, il se retourne.

« Henri va passer te dire un coucou. »

Puis il quitte la cabane.

Je m'enfonce dans mon lit en me recouvrant de mon drap avant de crier de toutes mes forces. La cabane est vide, j'ai bien le droit d'extérioriser. Des petits craquements me font sortir de sous le drap. Je vois apparaitre la petite tête d'Henri. Ses joues sont rougies, il a dû venir en courant. Je lui souris et lui indique de se rapprocher. Le petit homme vient s'assoir au bord de mon lit.

« Alors comment tu vas Jade ?

-On peut dire que ça va. Et toi mon grand ? La vie au camp ?

-J'aimerais que ma famille vienne me chercher mais Peter n'arrête pas de me dire que c'est impossible. T'en penses quoi ? »

Il me pose une colle. Je ne peux pas lui dire la vérité mais je ne veux pas lui briser le cur.

« Tu es sur l'Ile Imaginaire, rien ne t'empêche d'y croire. »

Je lui souris sincèrement. Peter veut absolument lui cacher la vérité mais la vérité finit toujours par éclater. Un toussotement nous fait tourner la tête vers l'entrée de la cabane. Mélissa se tient dans l'encadrement, elle nous sourit faiblement avant de dire à Henri de rejoindre le camp pour rejoindre Félix. Mélissa se décale pour laisser passer Henri qui se retourne une dernière fois pour me dire au revoir de la main. Mon amie s'approche de mon lit, attrape une chaise au passage et s'installe à mon chevet.

« Tu vas me dire ce que ton double t'a dit ?

-Tu ne perds pas le Nord, dis-je en rigolant.

-Je ne plaisante pas, tes évanouissements deviennent inquiétants.

-Elle m'a dit que mes excès de colère lui faisaient plaisir.

-Alors arrête de t'énerver, m'ordonne-t-elle les yeux dans les yeux.

-Facile à dire ! »

Je croise les bras sur ma poitrine. Nous nous regardons dans les yeux quelques instants jusqu'à ce que je pense à mon tatouage. J'enlève rapidement la veste que je porte depuis l'apparition du cercle sur mon bras. Mélissa suit mon regard.

« Ça, Mélissa pointe mon tatouage du doigt, c'est pas bon signe. »

Elle avait raison. Mon tatouage qui représentait un cercle vide, représente maintenant un cercle à moitié plein. C'est quoi ce bordel.

Le pays imaginaire...mon histoire.Where stories live. Discover now