La dispute

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C'était une chaude fin de journée pendant le mois de juillet. Il faisait beau dehors, c'est pourquoi il y avait tant d'enfants qui jouaient hors de leurs maisons. Pourtant, personne n'avait vu Abigail.

Les seules personnes qui savaient qu'elle était en ville étaient ceux qui passaient devant chez elle à ce moment-là et qui entendaient les éclats de voix.

- Tu ne fais rien de tes journées, tu sers à rien Abigail ! Tu devrais te comporter comme une adulte, tu as 16 ans maintenant, arrête de faire n'importe quoi ! S'écriait sa mère en face d'elle.

- Parce que toi, peut-être, tu fais quelque chose de tes journées ? Dès que tu es à la maison, tu disparais dans ta chambre ! C'est à se demander si j'ai réellement une mère ! Répliquait la jeune fille.

- Je ne te permets pas de dire ça, je travaille beaucoup et je me plie en quatre pour que tu aies tout ce dont tu as besoin ! Répondit la plus âgée des deux.

- Tu ne t'es jamais dit que ce dont j'avais besoin, c'était d'une mère ? Questionna-t-elle, en colère. Oh, et puis, tu sais quoi ? Ça ne sert à rien de parler avec toi, c'est toujours la même chose ! Tu trouves toujours quelque chose à me reprocher, tu me cries dessus et à un moment dans la dispute, tu parleras de mon père et je partirais m'enfermer dans ma chambre ! Je préfère abréger directement en partant, si tu veux bien accepter ça ! Expliqua la brunette avant de prendre la direction de sa chambre.

Abigail détestait au plus haut point se disputer avec sa mère, mais apparemment, celle-ci adorait ça. Peut-être éprouvait-elle un plaisir malsain à la faire souffrir et à la mettre en colère ?

Dans tous les cas, la jeune fille avait beau faire des efforts, sa mère ne remarquait rien et ne changeait rien. Ce qui, avec la force d'usage, avait démotivé Abigail.

Après tout, à quoi bon vouloir changer les choses si, de l'autre côté, la personne n'était pas coopérative ?

Voilà ce que pensait Abigail lorsqu'elle claqua la porte et s'effondra contre l'entrée de sa chambre, en pleurs.

Sa mère trouvait toujours quelque chose qui n'allait pas, que ce soit une assiette mal rangée ou une mauvaise note, tout était bon pour lui crier dessus.

Afin de ne plus entendre le monde extérieur, la jeune fille attrapa son téléphone et ses écouteurs, puis les enfila avant de lancer sa playlist.

Alors, un peu apaisée par la musique, elle s'allongea sur le sol et observa son plafond.

Elle en avait marre, le même schéma se répétait sans cesse. Une remarque de sa mère provoquait une dispute, puis la jeune fille s'enfermait dans sa chambre et pensait qu'elle avait mal fait.

Elle se sentait faible. Un événement minime pouvait la faire basculer dans une telle remise en question qu'elle en venait parfois à se demander; quelle était l'utilité de rester en vie si on passait son temps à se faire trahir et crier dessus.

À quoi servaient ses peines si elles n'étaient jamais récompensées ? À quoi bon se calmer et revenir voir sa mère comme si de rien n'était alors qu'au moindre geste de travers, elle recommencera ?

Ce soir, Abigail avait pris une décision, elle avait compris maintenant. La vérité, c'était que malgré tous ses efforts, sa mère n'était, n'est et ne sera jamais satisfaite d'elle.

Elle n'allait pas sortir de sa chambre après avoir essuyé ses larmes et avoir plaqué un faux sourire sur son visage, en attendant la prochaine remarque qui la détruira probablement.

Cette fois, c'en était fini de l'Abigail triste. Elle allait changer les choses et elle l'espérait, pour le mieux.

Pour commencer son plan, Abigail enfila un gilet, car même s'il faisait beau tout à l'heure, le temps avait changé et maintenant, il faisait plus sombre et plus frais.

Ensuite, elle s'avança vers sa fenêtre, l'ouvrit et se retourna pour jeter un dernier coup d'œil à sa chambre.

Elle avait pris la bonne décision.

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