CHAPITRE 3

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Il pleuvait. Encore. Pourquoi la météo ne voulait pas changer ? Il faisait bien meilleur qu'en Norvège, mais la pluie commençait à faire déborder les rivières. Le blond se dit qu'ils avaient de la chance d'habiter loin de tout cela.

Fader, j'ai terminé mes devoirs ! s'exclama Noora.

Assise à la table de la salle à manger, elle avait un crayon de papier dans la main droite alors qu'une tâche d'encre bleue trônait fièrement sur sa joue. Ses cheveux bruns étaient ramenés vers l'arrière avec un gros élastique rouge. Elle était mignonne.

Elle ressemblait tellement à sa mère.

Pourquoi avait-il fallu que cela tourne ainsi ?

— Fader ? You're in the moon? plaisanta-t-elle.

Nei, Unnskyld. Tu disais ?

La petite le regardait avec une moue peu convaincue. Sa bouche était drôlement tordue, si bien qu'elle ressemblait presque à un personnage de cartoon. Elle haussa les épaules et tapota son livre de géométrie. Noora avait toujours eu de mal avec les mathématiques. Naturellement, elle était bien meilleure en histoire ou en français. Si on fermait les yeux sur les dictées.

— J'ai fini. Est-ce que tu pourrais regarder s'il te plaît ?

— Bien sûr. Montre-moi ça.

Le blond tira la chaise à côté de celle de sa fille. Il s'y assit et prit le petit cahier entre ses mains. Les exercices étaient d'une simplicité déconcertante, mais sachant le problème que la petite brune avait avec les nombres, il ne dit rien.

— Ici, tu as fait une petite erreur.

Il pointait une ligne de calcul. Noora écrivait très mal les chiffres, si bien qu'il ne savait pas si c'était un quatre ou un deux. Le triangle qui avait été tracé au stylo prenait un peu trop de place dans le cadre dédié à la résolution de l'exercice.

— Pourquoi ? demanda la gamine, les sourcils froncés.

— Tu n'as pas pris les bons chiffres pour ce petit calcul.

— Ho ! Je crois que j'ai compris, merci fader !

Archibald lui offrit un sourire amusé. Il retourna à sa place initiale pour lire une syntaxe anglaise à couper au couteau. Décidément, même si cette élève avait fait quelques progrès, c'était encore un massacre. Pourtant, même s'il voyait ses efforts, il appliqua le même barème que les autres. Dans la marge que la jeune fille avait faite, il écrivit quelques phrases d'encouragement. Même s'il ne pouvait pas être plus souple sur les points, il voulait donner envie à ses élèves d'aller toujours plus haut. Il partait du principe que les jeunes devaient être encouragés, et non rabaissés comme beaucoup le faisait. Il avait en tête la professeure d'espagnol. Il détestait cette femme.

— J'ai fini ! s'exclama la petite avec un grand éclat de rire.

— Tu veux que je vérifie de nouveau ?

— Non merci ! Je suis sûre de moi cette fois-ci. Je peux aller jouer ?

— Range la table et file, si tu veux.

Noora ne se le fit pas dire plusieurs fois. Elle regroupa ses affaires de classe et les fourra dans son grand sac à dos. Le rabat commençait à tirer une mauvaise tête mais elle ne voulait pas le changer, même si son père avait insisté.

LøvetannWhere stories live. Discover now