𝕆𝕊 #𝟙𝟙 : « 𝔹𝕣𝕠𝕜𝕖𝕟 ℍ𝕖𝕒𝕣𝕥 »

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Je préfère vous prévenir, cet OS est tout sauf heureux. Il est même franchement triste. J'étais, je l'avoue, assez déprimée quand je l'ai écrit et ça se ressent bien plus que ce que j'avais prévu au début. Prenez donc des mouchoirs, et m'en voulez pas trop sivouplé 🙏

C'est également le dernier OS déjà écrit que j'ai. J'en ai plusieurs sur le feu, mais je ne peux pas vous dire quand je publierai les prochains.

Bonne lecture ! 

𝘚𝘩𝘪𝘱 : 𝘒𝘶𝘳𝘰𝘰 𝘛𝘦𝘵𝘴𝘶𝘳𝘰 𝘹 𝘒𝘰𝘻𝘶𝘮𝘦 𝘒𝘦𝘯𝘮𝘢 (𝘒𝘶𝘳𝘰𝘬𝘦𝘯)

── ☆ ──

Ses yeux s'illuminaient tandis qu'il lui parlait d'elle. Ils s'illuminaient comme jamais ils ne s'illuminaient quand il lui parlait à lui. Tout son corps semblait se réveiller, ses mains s'agitaient, un grand sourire apparaissaient sur ses lèvres, son nez se fronçait. Il était heureux, tout simplement. Heureux de parler d'elle, de leur rendez-vous qui s'était bien mieux passé que prévu, heureux de l'avoir rencontré. Heureux, heureux, heureux. Et Kenma souffrait.

Il souffrait tellement qu'il s'en rendait malade. C'était comme si son cœur était emprisonné dans une cage en fer et que Kuroo avait donné la clé à cette fille. Comme s'il était pris dans des sables mouvants et que Kuroo le regardait s'enfoncer peu à peu sans le voir. Comme s'il lui plantait des dizaines d'épines dans le corps.

Il savait qu'il n'aurait pas dû ressentir ça. Il aurait dû être heureux pour son ami. Mais le problème était là : il n'était que son ami.

Alors Kenma souffrait. Il repoussait tout le monde, s'enfermait chez lui, ignorait les messages de Shoyo qui s'inquiétaient, ignorait le fait que Kuroo ne lui en n'envoyait plus.

Il n'arrivait pourtant pas à lui en vouloir, il lui suffisait de lui faire un sourire pour que Kenma oublie tout.

Un jour pourtant, Shoyo débarqua dans sa chambre. Il était rouge comme s'il avait couru pour venir ici et son tee-shirt était couvert de sueur.

« Kenma, dit-il dans un souffle. Pour une fois dans ta putain de vie, tu pourrais répondre à ton téléphone ! »

Le blond se redressa sur son lit et lui jeta un regard absent. Qu'est-ce qu'il faisait là ? Et comment avait-il fait pour entrer ? Il avait pourtant fermé la porte à clé.

« Quoi, croassa-t-il.

- Kenma, Kuroo est-

- Je ne veux pas entendre parler de lui, le coupa Kenma. Tu peux repartir. »

Au fond de lui, il s'en voulait de lui parler comme ça et de voir son regard triste, mais il ne voulait vraiment pas entendre parler du brun. Il pensait déjà assez à lui tout seul pour pas que quelqu'un vienne lui rappeler son existence, même son meilleur ami.

« Comment t'es entré ? demanda-t-il en repoussant les couvertures. »

Il ignora le regard du roux qui se posa sur son pyjama, à savoir un ancien tee-shirt que Kuroo avait oublié ici il y a longtemps.

« J'ai pris le double de Kuroo. »

Kenma se stoppa au milieu de la pièce et le fusilla du regard.

« Kenma, dit-il doucement. Écoute moi-

- Je ne veux pas, le coupa de nouveau Kenma. Vas-t-en et jette cette clé dans les égouts. »

Il ne pouvait pas s'empêcher de se demander pourquoi Kuroo l'avait gardé alors que ça faisait plusieurs mois, voir presque un an qu'il ne l'avait pas utilisé.

« Kenma, s'il te plaît. »

Le blond l'ignora et descendit les escaliers à toute vitesse pour aller vers la porte d'entrée, Shoyo sur les talons.

« S'il te plaît, Shoyo, bars toi. Je veux voir personne.

- Ça suffit Kenma ! finis par crier le rouquin. J'en ai marre ! Ça fait des mois que tu vois personne, et que tu réponds plus à ton téléphone. T'as une idée de ce que je peux ressentir ? De ce que tes parents ressentent ?

- Je m'en fous, marmonna Kenma.

- Pas moi ! »

Les yeux de Shoyo se remplirent de larmes et Kenma sentit la culpabilité l'envahir.

« Shoyo...

- Y a pas de Shoyo qui tienne ! Kuroo est à l'hôpital et si ça se trouve, c'est la dernière fois que tu pourras le voir. Alors tu te bouges le cul et tu viens avec nous ! »

Le corps de Kenma se figea, son cerveau refusant de comprendre l'information qui venait de sortir des lèvres de son ami. Une brume épaisse recouvrait tout autour de lui et il voyait à peine Shoyo devant lui qui gesticulait en continuant de crier. Il ne l'entendait pas non plus d'ailleurs. Il entendait juste ses derniers mots. En boucle.

Kuroo est à l'hôpital. Dernière fois que tu pourras le voir. Kuroo. Hôpital. Dernière fois. Voir. Kuroo est à... Pourras le voir pour la dernière fois. Parce que Kuroo est à... L'hôpital ?

Il sentit alors de grandes mains se poser sur ses épaules et le secouer vivement, lui faisant reprendre ses esprits. Il posa ses yeux sur Tobio qui le regardait, énervé.

« Ça suffit, dit-il calmement. J'en ai marre de tes conneries. On s'inquiète tous pour toi et Sho' pleure toutes les semaines. T'es un con, Kenma. Et Kuroo aussi. Je m'en branle de ce que tu vas dire. »

Il lui attrapa le bras et le fit sortir de la maison, sans se préoccuper du fait qu'il ne portait toujours que le tee-shirt de Kuroo et des chaussons et le fit s'asseoir de force dans sa voiture qui attendait sur le perron. Kenma n'avait opposé aucune résistance, trop sonné pour faire quoi que ce soit. Hinata s'assit sur le siège passager et Kageyama, qui se trouvait derrière le volant, lui prit la main doucement. Ce fut la scène de trop et Kenma éclata en sanglots.

Shoyo lui jeta un regard désolé et Kageyama démarra sur le chapeau des roues en direction de l'hôpital.

Quand ils arrivèrent, ils entraînèrent Kenma dans les escaliers avant d'arriver dans un couloir où il reconnut ses amis. Bokuto était assis par terre dans un coin, Akaashi à côté de lui, le réconfortant, mais tout le monde voyait les larmes qui perlaient au coin de ses yeux en amande, Oikawa était avec Iwazumi, ils discutaient avec le père de Kuroo qui soutenait sa mère, complètement abattus, il y avait toute leur ancienne équipe de Nekoma aussi, et quand ils entrèrent dans la salle, Yaku fondit sur Kenma pour le prendre dans ses bras en pleurant.

« Pourquoi t'étais pas là, râla-t-il en pleurant à moitié.

- Je suis désolé, chuchota le blond. Je suis désolé Yaku.

- Je sais. »

Il s'écarta et posa une main sur son épaule.

« Tu le mérites tellement plus que l'autre conne, dit-il rapidement. Maintenant que c'est dit, je m'en vais. »

Fly High // HaikyuuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant