Chapitre 7

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Victoria

Les moments en famille sont chéris et aimés. Ils nous aident à reprendre notre respiration, lorsque nous manquons d'oxygène, et à revenir à nos sources.

Nos cœurs, dès la naissance, battent grâce à l'amour de nos parents.

L'amour d'une famille est la plus grande bénédiction offerte par la vie.

Ah. La vie.

Vous ai-je déjà partager ma pensée sur cette dernière ?

Ne répondez pas. C'était une question réthorique.

Lorsque sa jumelle, la mort, emporta Roméo, elle emporta aussi tout l'amour que ma famille renfermait dans son coffre, à la manière d'une tornade, raflant chaque grains de débris sur son passage.

Un cœur en verre, éclaté en mille morceaux par la mort de mon frère.

Il était notre pilier, protégeant la stabilité de nos relations. Depuis un mois, la maison familiale s'est effondrée.

- C'est moi. Ouvrez.

Les ongles enfoncés dans mes paumes, j'attends patiemment sur le perron que mon père cesse de balancer de la vaisselle et de brailler sur ma mère pour que cette dernière puisse m'entendre, et venir m'ouvrir la putin de porte de l'enfer.

Boum.
Une autre assiette brisée sur le sol.

Boum.
Encore une.

Puis : le silence.

Sa bipolarité revient à pas de loup.

Mon père n'est pas celui qu'il prétend être en milieu social. Charmant, souriant, aimable à l'extérieur.
Manipulateur, commanditaire, narcissique, agressif à l'intérieur.

Sa violence s'est décuplée depuis la disparition de Roméo.

Pourtant, ma mère, aveuglée par l'amour, ne l'a pas encore jeter dehors comme il le mérite, et même ce depuis qu'il a levé la main plusieurs fois sur elle.

Moi, j'avais décidé de les abandonner et de quitter ce foyer devenu trop toxique. Et ce, même si je devais passer d'un château de princesse à un taudis.

Rester vivre avec eux, c'était éteindre progressivement la flamme de mon âme.

"Les gens peuvent faire de mauvaise choses, cela ne fait pas d'eux de mauvaises personnes. Les humains font des erreurs, c'est normale." me murmurait ma mère chaque soir, avant de m'embrasser sur le front, me souhaitant de beaux rêves, juste pour me rappeler quotidiennement qu'il fallait toujours pardonner, quoi que soit l'erreur commise.

C'était la devise de ma si tendre et naïve génitrice.
Ou peut-être, qu'elle comprenait des choses que les autres ne comprendront jamais : la plus belle forme de vengeance, était de pardonner celui qui nous avait le plus blessé.

- Ouvrez-moi, répété-je d'une voix plus faible qu'elle ne devrait l'être.

La peur de retrouver ma mère avec un nouvel ecchymose sur l'œil me ronge l'esprit.

Attendre sans ne pouvoir rien faire est la pire des tortures.

- Victoria ? Sei tu ? Depuis combien de temps es-tu là, mio caro ?

𝐅𝐥𝐞𝐮𝐫𝐬 𝐝'𝐄𝐬𝐩𝐨𝐢𝐫Where stories live. Discover now