Chapitre 40

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J'en pouvais plus, j'hésitais entre l'envie de sortir de ma chambre et de la défigurer et l'envie de sortir et d'aller la serrer dans mes bras. Elle était détestable, complètement insupportable, mais c'était la bonne vieille Shelly. Je pouvais gérer avec son caractère en général, mais dans le moment actuel elle tentait de m'enlever ce qui m'était de plus cher au monde: Ysoline. Alors je me suis levée, lentement mais sûrement, et je me suis approchée de la porte, m'apprêtant à l'ouvrir.

-Qu'est-ce que tu fais? me demanda Ysoline.

-Je vais l'éclater, la sortir de chez moi et la sortir de ma vie, répondis-je assez fort pour que Shelly m'entende.

-Qu'est-ce qui ce passe? Ça allait super bien il y a à peine 24 heures, non?

-Écoute ma belle, dis-je, c'est compliqué. Je t'explique après, laisse-moi aller l'abatt...

Avant que je n'ai pu ouvrir la porte, ma copine a tiré sur mon poignet. Elle m'a allongée sur le lit, et s'est mise à m'embrasser. Elle m'a chuchoté à l'oreille:

-Nous voir ensemble lui fera beaucoup plus de mal que ton poing dans sa gueule.

Puis elle m'embrassa encore, elle m'embrassa à m'en couper le souffle. C'était doux et intense à la fois. Ses mains chaudes contre ma peau me faisaient frissonner, mais le moment a été gâché par Shelly qui cognait comme une débile dans la porte.

-Hey, voleuse-de-copine? Tu sais que j'ai déjà dormis dans le lit dans lequel tu tripotes ma meilleure amie? Est-ce que tu sais que je la connais beaucoup plus que toi? Oh et aussi, je dois l'avoir vu à poils beaucoup plus souvent que toi, puisque je la connais depuis toujours. Sors Tricia, nous devons parler.

J'ai soupirée, Ysoline et moi nous sommes regardées intensément dans les yeux. Son regard disait clairement ''si ce n'est pas toi qui l'éclate je la tue''. Je me suis donc levée à contre coeur, ma chérie sur les talons. J'ai ouvert la porte:

-Quoi?! Qu'est-ce que tu as à dire d'assez important pour nous déranger?! dis-je sèchement.

-J'ai besoins de te parler, dit-elle.

-Je t'écoute, répondis-je.

-Seule à seule.

-Tu peux tout dire devant Ysoline.

-Non, seule à seule, répondit-elle.

-Sinon quoi?

-Sinon j'éclate ta copine, et tu sais que l'envie ne me manque pas de le faire, lança-t-elle non-chalament.

J'ai regardée Ysoline qui serraient les poings. Je lui ai caressée le bras pour lui intimer de se calmer.

-Shelly, dégage de chez moi. Tu ne vas pas arriver ici et menacer de battre ma petite amie! Dégage! criais-je en lui pointant la porte.

-Seulement si tu viens, dit-elle calmement. Je dois te parler, c'est important.

-Et pourquoi soudainement? Tu aurais pu me parler la nuit dernière, non?! Dégage!

-Tricia, viens, dit-elle en s'approchant d'Ysoline d'un air menaçant.

-Touche pas à ma copine! Tu comprends ça?! hurlais-je.

-Je veux seulement te parler, tu comprends ça?! hurla Shelly à son tour.

J'ai soupirée et j'ai descendu les marches d'escalier à contre-coeur. Je suis sortie dehors, puis elle est arrivée à son tour:

-Tu vois, Tricia, je suis sobre. J'ai tout mes moyens et je suis totalement consciente de ce que je m'apprête à te dire. Je suis amoureuse de toi, tellement, Tricia. Je ne veux pas te faire du mal et je ne veux pas souffrir une nouvelle fois avec toi, pitié, pitié ma belle, ne me fais pas souffrir. Je t'aime tellement, de tout mon être, à m'en tuer. Je te connais bien mieux que toutes les personnes ici, et je sais que tu m'aimes encore, je sais qu'il y a de l'espoir. Je le vois dans tes yeux, cet éclat. Celui que quelqu'un a lorsqu'il ressent l'amour, le vrai. Il est là, dans tes yeux lorsque tu les poses sur moi. Je t'aime... dit-elle d'une seule voix.

I'm not gay.. Am I ?Where stories live. Discover now