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- Kiel, mon précieux Kiel, où es-tu..

Seule, je caressai le piano du bout des doigts. Dans mon autre main, la messagerie résonnait.

Tuuuuut tuuuuut

- Kiel, mon merveilleux Kiel, que fais-tu..

Tuuuuut tuuuuut

- Kiel, mon beau Kiel, que deviens-tu..

Votre correspondant n'est pas disponible. Veuillez laisser un message après le bip sonore. BIIIIIP

- Kiel, mon cher ami..

Je m'arrêtai aussitôt de parler.

Dans mon esprit, les deux derniers mois défilaient en boucle.

Cette fois où il m'avait raccompagné chez moi sous son petit parapluie, ou encore cette fois où il m'avait serré dans ses bras, lorsque les sentiments de ma solitude refaisaient surface.

J'arrivai vers la fenêtre, le téléphone toujours dans la main, le message s'enregistrant encore. Je l'ouvris, regardai le sol situé trois étages en contrebas, puis levai les yeux au ciel, laissant couler une larme.

- Non, Kiel, tu n'es pas mon ami. En fait, je t'aime. Je t'ai toujours aimé, depuis la première fois où je t'ai entendu jouer du piano, et que ton regard a croisé le mien.

Puis une tornade de larmes déferla.

- Je t'aime, Kiel !! Reviens-moi ! Je t'en supplie. Je t'aime, je t'aime... JE T'AIME !

Et ce jour-là, une vérité me frappa en plein visage, et je crus ne plus pouvoir sortir de cette spirale incontrôlable de sentiments.

J'étais irrépressiblement attirée par Kiel.

Mon monde tournait autour de ce jeune homme aux taches de rousseur.

Sans lui, il s'effondrait, et vivre n'avait plus aucun intérêt.

Mais malgré ça, j'étais restée.

Parce que si j'avais sauté, j'aurais été sûre de ne plus jamais revoir Kiel.

Et ça, ce fut inconcevable.

Il faisait voler les notesWhere stories live. Discover now