1. Feu

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A quoi ressemblait le coma ?

Tatsuki s'était toujours imaginé une paix intérieur, un univers qu'elle aurait créé. Comme un champs ou une rivière. Mais jamais elle n'avait imaginé le néant. Jamais elle n'avait songé qu'elle abritait cet sombre, incolore, et fade infini en elle. Une seule couleur illuminant ces ténèbres : une chevelure de feu. Tout le contraire des cheveux aussi blanche que le clair de lune de notre héroïne, Atsuko Ryomen, elle, avait une cascade rouge qui lui tombait sur les épaules. La regarder était comme plonger dans un brasier. La regarder était réconfortant. Depuis sept mois maintenant, Tatsuki était coincée avec cette fille. Et sans cesse, elle n'avait jamais arrêté de penser à quel point elle était belle. Sa peau était légèrement bronzée. Ses yeux d'un vert perçant. Sa chevelure était de feu : rouge et indomptable. Son sourire carnassier laissait apparaître des dents parfaitement alignées et une langue aussi pointue qu'une lance. Un piercing trônait fièrement au dessus de son œil droit.
Elle était envoûtante,  à l'image de son père.  Et tel Sukuna, des marques noirs faisait contraste sur son corps entier. La jeune morte avait cependant le caractère de sa mère. Comment cette dernière était exactement ? Tatsuki n'en savait rien. Atsuko n'aimait pas en parler. Et Dieu sait à quel point elle était bavarde ! La demoiselle n'avait cessé de jacasser depuis l'arrivée de Tatsuki. Qui aurait pu lui en vouloir ? La rosé était tout ce qu'elle avait toujours connu ces derniers années.

Sa seule amie.

Bien qu'elle n'avait aucune réelle aventure à raconter, Atsuko avait toujours une idée à partager. Elle aimait créer, ce qu'elle avait fait depuis des années. Dans ce néant, il n'y avait ni lumière, ni accessoire. Et pourtant, Atsuko semblait danser au rythme d'une musique muette, racontant ce bal auquel elle n'était jamais allé. Elle parlait de cet homme qu'elle n'avait jamais rencontré. Elle parlait de ces mers qu'elle n'avait jamais vu, de ces montagnes qu'elle n'avait jamais pu gravir. Malgré cela, elle les rendait encore plus vivant que la nature elle même. Tatsuki adorait cela. Elle aimait cette flamme qui illuminait la pénombre. Mais avait elle conscience que la flamme n'était allumé que par sa présence ? Après tout, des années dans la pénombre n'ont certainement pas pu garder cette jeune fille aussi fraîche et pimpante. Elle n'était aussi énergique que pour elle. Parce qu'elles étaient relié, sans savoir pourquoi. Parce qu'elle était comme sa sœur. Et que jamais elle ne laisserai sa sœur vivre la solitude qu'elle avait vécu ici. Alors jamais elle se taisait. Jamais.
A l'exception de toute ces nuits, où la voix d'Itadori résonnait dans les ténèbres.
Pendant sept mois, le jeune homme n'avait jamais manqué un soir pour lui parler. Elle l'entendait. Elle l'entendait pleurer, lire ses livres préférés et raconter ses journées.

C'était toujours à la même heure.

Itadori commençait par un léger rire nerveux, qui faisait taire les deux jeunes filles.

Puis, sa main dans la sienne.
Elle le sentait. Elle ne savait pas comment mais elle le sentait.

Pendant quelques minutes, il ne bougeait pas, attendant un léger mouvement de sa part.

- Tu ne bougeras pas non plus aujourd'hui ?

Et à chaque fois, sa voix se brisait. Ses larmes coulaient, du début à la fin.
Ça, Tatsuki ne le voyait pas. Elle tentait de garder en tête son sourire et sa belle énergie. Et enfin, il parlait. De tout. De ses joies et ses peines. De ses fiertés et ses déceptions. Il lui disait à quel point Megumi avait été fort aujourd'hui. Il lui racontait ses disputes avec Nobara. Il racontait chaque détails de sa vie pour ne pas ressentir le vide de cette pièce, rendant leur situation beaucoup trop réel.

Mais ce soir là fut différent. A la place de la douce voix d'Itadori, un ton plus rauque et menaçant retentit.

Sukuna.

Blanche - Tome 2 - Itadori x OCOù les histoires vivent. Découvrez maintenant