CHAPITRE UN

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CHAPITRE UN

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           La rééducation mémorielle de Livaï avait été difficile. Très difficile, et très compliqué. Il a eu de la chance d'avoir sa mère, son oncle, ses amis et moi-même, - enfin je suppose -. Je crois n'avoir jamais autant donnée de ma personne qu'à cette période. Je passais toutes mes journées avec lui pour l'aider à se souvenir du maximum qui était à ma portée de lui rappeler. Même lorsque mes propres blessures n'avaient pas encore cicatrisé et que j'étais toujours en convalescence. Fort heureusement, je n'étais pas seule à faire travailler sa mémoire dans le but qu'il y retrouve pleinement accès. Mais malheureusement, le moment de le quitter est arrivé, un peu trop vite à mon goût. Il devait retourner dans son nouveau bercail. Repartir étudier au sein de son université prestigieuse. Et reprendre son nouveau train de vie, sans moi.

Le contrat entre l'entreprise de mon père et la mère de Livaï a été suspendu pour une durée indéterminée. Kuchel et Kenny avaient été contraints de déménager dans le même pays que le fils Ackerman. C'était la fatalité. Il fallait bien que sa famille l'accompagne au vu de son état. Chose que j'étais incapable de faire. Avant de repartir, il avait retrouvé des souvenirs, certes, mais il ne se rappelait pas de tout pour autant. Alors il était évident que ce serait un risque de le laisser retourner à sa vie là-bas sans personne, avec seulement ses nouvelles connaissances comme appui mémoriel. Ses études avaient été momentanément été mis sur pause, le temps qu'il retrouve un semblant de mémoire. Kuchel avait personnellement veillée à contacter l'université de son fils pour leur faire part de la situation complexe qu'il traversait.

Étonnamment, ils n'ont pas rechigné et ont même laissé un temps à Livaï pour qu'il puisse s'acclimater à nouveau, avant de passer ses examens et poursuivre ses études sans encombre. Kuchel m'a fait savoir que c'était grâce aux résultats extrêmement élevés et remarquable de Livaï qu'ils se sont montrés conciliants. Rien de surprenant, en soi. Ils ne pouvaient pas se concevoir de perdre un élève aussi compétent.

Quand je lui avais rappelée la nature de notre relation le lendemain de ma première visite, après qu'il me l'ait demandé pendant que nous étions en train de faire un jeu de mémoire dans sa chambre d'hôpital, il a simplement relevé ses yeux métalliques vers moi et m'a longuement fixé. Ce qui m'a bêtement fait rougir. Mais au fond j'avais parfaitement conscience qu'il n'avait pas besoin que je lui réponde pour confirmer ses soupçons sur que ce que nous étions. Il suffisait juste de se référer à notre première entrevue de la veille et de la façon dont j'ai agi pour le deviner. Néanmoins, nous n'en avions pas réellement parlés. Je n'étais même pas sûr qu'il y avait grand chose à dire. Dans la mesure où la teneur de notre couple a radicalement flanché, de la même manière que notre relation s'est dégradée suite à cet accident.

La veille de son départ avait été dur. Livaï m'avait tout simplement largué. Ou du moins, il avait clarifié les choses. Nous n'étions plus le couple d'avant son amnésie. Il a également décrété qu'il avait besoin de temps et que le fait d'avoir une petite-amie dont il se souvenait qu'à moitié n'allait pas arranger les choses et serait plus dérangeant qu'autre chose. Il fallait qu'il se souvienne de tout, qu'il reprenne sa vie en main, il en avait besoin. Je le comprenais, dans un certain sens. Il était en quelque sorte perdu et n'avait concrètement plus de réel point de repère. C'était le flou pour lui, même si nous étions là pour l'éclairer au mieux. Alors avoir une copine sans se rappeler de tout ce qu'on a vécu avec elle n'était définitivement pas dans ses propriétés.

Ça me brisait de l'intérieur. Mais je me devais de le comprendre un minimum. Et je faisais de mon mieux pour ça. Sauf que la tâche ne se révélait pas être une des plus aisée. Sans compter qu'une petite part de moi ne pouvait s'empêcher de trouver ça un peu injuste.

RÉCONCILIATION DIFFICILE | LIVAÏ x OCOù les histoires vivent. Découvrez maintenant