₃ h̶e̶a̶r̶t̶ ̶s̶h̶a̶p̶e̶d ɑթօϲɑƖყթsҽ

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⸻ fragile world

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fragile world







































La pièce semblait rétrécir à mesure des paroles sortant du téléviseur. Chenle n'en comprenait plus le sens, les phrases remplacées par un grésillement assourdissant qui lui faisait tourner la tête.
Si l'ange possédait encore des organes, son rythme cardiaque aurait dépassé des records, enchaînant des palpitations brutales dans la cage thoracique qu'il n'osait plus soulever.

Un bruit discret au milieu des crépitements d'horreur. Les yeux fermés, l'ange se concentra dessus jusqu'à ce que la mélodie devienne nette, une ligne secouée de coups abruptes : le coeur de l'humain.
Contrairement au sien celui-ci se faisait entendre, cognant dans la poitrine de l'arnaqueur dont le teint était devenu livide autant que dans le crâne de Chenle.

Il rouvrit les yeux et les planta dans ceux du plus grand qui chancelait presque.

La panique s'y lisait, aussi claire que l'eau d'une fontaine, aussi déconcertante que les crétins qui y jetaient des pièces à la recherche de bonne fortune.

Dans ces mêmes prunelles sombres l'ébène peinait à mesurer l'ampleur des événements, sentant leur gravité, sentant qu'elle les écrasait tous, sans réussir à la comprendre.

-" C'est pas possible.

Le châtin se parlait à lui-même. Tant mieux car l'autre ne savait quoi répondre.

Ce dernier connaissait évidemment le sens du mot 'viol'. Ce devait être la chose la plus ignoble que les humains faisaient, et pourtant la liste était bien remplie.
Une immondice qui colle moins à la peau des connards de violeurs qu'à leurs victimes qui ne peuvent retirer la masse gluante, dégoûtante, puante, se liant à leur épiderme, s'imisçant dans chaque pore, écœurante à mourir, invivable et innommable. Un visqueux poison des pires ordures humaines, qui finit par tuer à petit feu si on le laisse nous surmonter, détruisant sur son passage estime de soi et joie, brouillant les pensées, brouillant le corps, grouillant à l'intérieur. Des insectes affamés sur le cadavre en décomposition n'ayant rien demandé, n'ayant jamais rien fait.

Il connaissait le sens de ce mot. Ce qu'il ne comprenait pas était ce qu'il allait se passer, ce qu'était cette alerte, et ce que le monde devenait.
Mais après tout, c'était lui l'auteur, l'apocalypse à son nom.

Il jeta un coup d'oeil à la fenêtre attendant sa fuite toujours ouverte. Il n'était pas trop tard pour partir, laisser les mortels entre eux, les observer de loin.
Mais il n'avait pas la fiole.
Trouverait-il un moyen de la récupérer ? Était son contenu réellement magique ? Était-ce réellement ses larmes ? Peut-être que le jeune châtin avait pris les larmes d'un autre, d'un crétin comme lui ? Peut-être avait-il récupéré des gouttes de pluie ?

𝐯𝐚𝐥𝐞𝐧𝐭𝐢𝐧𝐞'𝐬 𝐝𝐞𝐚𝐝 𝐝𝐚𝐲 ও 𝑐ℎ𝑒𝑛𝑗𝑖Où les histoires vivent. Découvrez maintenant