Chapitre 14 :Lucie/La meute ambrose

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Lucie

Je serre les dents quand Mamita retire un autre bout de verre de mon pelage et grogne quand le dernier morceau est enfin retiré.Ma chair me brûle,mes muscles sont endoloris et j'ai mal au crâne,les sons me parviennent en grésillement et les images sont troubles.

Je bats des paupières,une odeur de bacon m'a réveillé.J'entends des sons,puis des voix et tout devient clair.Je suis dans une des chambres que comporte la résidence de notre meute,ce n'est pas la mienne mais celle de Maddy.

Quelqu'un toque à la porte puis entre.Ma meilleure amie,portant un plateau en bois entre les mains sur lequel tiens une assiette de bacon et de saucisses s'avance vers moi avec un immense sourire.

-J'ai sentie que tu étais réveillée.

Je hoche simplement la tête,prenant encore mes repères,ma tête me semble trop lourde.

-Ça à l'air d'aller mieux .

Maddy pose le plateau sur le lit à côté de moi,puis sans que je ne l'ai vu venir,je reçois une tape derrière la nuque.

-Pourquoi tu as fais ça,c'était du suicide et tu le sais! Qu'est ce qui à bien pu te passer dans la tête,j'étais morte de peur!

J'observe la blonde en furie péter littéralement un câble,elle bats des bras,se passe frénétiquement la main dans les cheveux et finis par tomber au pieds du lit en larmes.

Je me lève difficilement,ma cheville gauche semble ne pas être totalement remise et la prends dans mes bras,serrant mon emprise face à ses sanglots de plus en plus fort.

-Je suis désolée,je pensais faire ce qu'il y avait de mieux.J'aurais dû t'en parler.

-Ça oui tu aurais dû! Maintenant Kylian est en colère contre toi.

Je le savais depuis mon réveil je l'avais pressentis,cette animosité contre ma personne.

-L'alpha à raison de m'en vouloir,ce que j'ai fais aurait bien pu très mal finir.Je comprendrais sa décision,qu'elle quelle soit.Je me suis préparée aux sanctions qui suivraient,j'assumerai les conséquences de mon acte.

Maddy renifle et m'offre un mince sourire,son visage encore humide.

-Boh,tu as quand même réussi à dérober des informations sensibles à nos ennemis sans te faire prendre,Kylian saura se montrer indulgent.Tu seras de corvée de vaisselle pendant un ou deux mois tout au plus.Je ne peux m'empêcher de sourire devant son visage d'enfant.

-Et Émilie? Elle va bien?

-Je crois...Après une courte pose à observer le parquet en bois,Maddy reprends,projetant son regard dans le miens.J'aimerai pouvoir tout lui dire et arrêter avec tout ces secrets.

-Je sais.À moi non plus ça ne me plaît pas de lui mentir mais on sait toutes les deux comme ce monde peut être dangereux pour ceux qui ne sont pas prêt.

La fille aux cheveux blonds hoche la tête un maigre sourire faisant pousser ses pommettes.

Lorsque Kylian était venu me trouver dans la chambre de Maddy,je n'avais été nullement surprise par la froideur de son regard,néanmoins ce fut son silence qui fut déroutant.L'alpha nous avait peu habitué à une colère sourde,glaciale. Il s'était contenté de poser des photocopies sur la table de nuit avant de claquer la porte,faisant trembler les murs bleu azur.

Finalement je n'avais pas pris tous ces risques pour rien et j'en étais soulagée.En consultant les photos du rapport sur notre meute qu'avait constitué la meute ambrose je prenais conscience que nos mœurs étaient bien différentes des leurs.Malgré notre mode de vie sauvage,la place de la femme avait su évoluer dans notre meute alors que pour nos ennemis,ça semblait être le contrôle,malgré un style de vie bien plus moderne,leurs traditions en restent moyenâgeuses sans aucune évolution,c'est comme si moralement,ils étaient figés dans le temps.

La meute ambrouse possède plusieurs clichés de certains membres de notre meute,notamment de Maddy et de Kylian qui sont toujours fourrés ensembles,ainsi que des photos de la forêt,sur l'un d'entre eux on retrouve notre maison,cachée entre les arbres.Mon cellulaire vibre une énième fois,je soupire en regardant le numéro affiché sur l'écran.

-Heureusement que nos capacités de guérison sont bien plus rapides que celles des humains,sinon tu ne t'en serait pas sortis avec une simple douleur à la cheville.

-Mamita,comment tu as fais?Elle fait des cercles avec son pouce sur ma cheville,appliquant une pommade verte. Quand ton âme sœur est mort,comment tu as fais pour continuer à vivre?

Mamita étais une femme d'un certain âge,petite et rondouillette,elle incarnait la douceur et la sagesse .Elle fait une pause dans son rangement de produits désinfectants et d'herbes médicinales pour m'offrir un regard circonspect par dessus ses lunettes carrées.

-Pourquoi tu me poses cette question Lucie?

Je détourne les yeux et les posent sur la fenêtre derrière elle.

-C'est juste qu'on arrête pas de nous dire comme le lien d'âme sœur est fort,on raconte même que perdre l'être aimé c'est se perdre soi même.Alors,je me demande comment toi tu as fais pour surmonter ça?

L'octogénaire reprends son rangement avec un sourire triste. 

-Pas un jour ne passe sans que je ne pense à lui,j'ai bien cru mourir avec lui mais se laisser défaillir est un choix,Tomas était devenu ma raison de vivre mais la vie m'avait fait d'autres cadeaux que je ne pouvais pas envoyer valser simplement parce que le plus beau n'était plus là.

Sa vie était finie mais pas la mienne,d'autres personnes avaient besoin de moi et je sais que lorsque mon jour viendra je le rejoindrai où qu'il soit.

Mamita m'accorde un regard remplie de sous entendu avant de me presser gentiment l'épaule et de quitter la pièce.


Je grimace quand la douleur dans ma cheville me lance une nouvelle fois,mon os est sortit de sa trajectoire,ça à bien du me laisser des séquelles.Sans écouter ni Maddy ni Mamita j'étais sortie de notre territoire pour me rendre en ville régler ce que j'avais laissé en suspens.

-Lucie ?

Je me retourne et tombe nez à nez avec une jeune femme, des tâches de rousseur recouvrant son nez.

-Émilie,je ne t'avais pas vu.

Ses traits sont tirés,elle semble cruellement manquer de sommeil,je me demande si ça à avoir avec ses cauchemars.

-J'allais faire des courses.Je fais un pas sur le côté et grimace à nouveau.Émilie le remarque,je la vois poser les yeux sur ma jambe et froncer les sourcils.

-Tu boites?

-J'ai fais un faux mouvement c'est tout,rien de grave.J'ai parlé trop vite et sur un ton agressif.Quand je la regarde dans les yeux j'ai l'impression qu'elle peux voir que je mens,qu'elle sait que c'est moi ce loup qu'elle à renversé avec sa voiture.

-Je,je dois y aller...Et je la plante là,sans plus de politesse en trottinant presque pour échapper à son regard rempli de mal être.

L'appel du loup : ImmersionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant