Embarquement immédiat

La vie à bord

Le lendemain je me suis réveillée en forme, peut-être même du bon pied ! Qui sait ? J'avais changée du tout au tout, cette fois-ci je m'investissais et n'avait que faire des autres idiots sur le pont, j'apprenais à faire abstraction de ma douleur, et puis au final, je ne suis pas si mal tout de même, même si je ne sais pas pourquoi le capitaine à l'air de prendre soins de moi comme quelqu'un de particulier à bord.

Tant bien que mal je me suis rendue utile auprès de la seule personne que je savais apprécier ici, il me donnait des missions, et moi, je les remplissait toutes ! Peut-être même que j'aurai pu être la capitaine au final ! A l'évidence, les journées à bord restaient en majorités calmes, la sérénité de tout le monde se faisait clairement ressentir, l'atmosphère ressemblait à quelque chose d'apaisant, le clapotis des vagues qui rugissait lorsque parfois le silence se faisait entendre chez les marins, cette ambiance enrichissante, je suis contente d'avoir pu y participer, et surtout d'avoir appris à l'apprécier.

Les marins à bord étaient toujours rustres et désagréables avec moi, étant la seule présence féminine, c'était difficile à gérer; leurs regards de hyènes affamés, leurs délicatesse qui saurait mettre à l'épreuve un éléphant, leurs rire de cochon asmatique, et pour les plus fort d'entre eux, leurs vivacité d'esprit qui arrivait par miracle à celle d'un chien. c'était tout autant inacceptable mais je voyais désormais les choses différemment, je ne pouvais plus réellement leur en vouloir, au final, ce sont des hommes...

En parlant d'homme, cette première journée d'activité dont j'ai fait preuve m'a permis d'accepter une invitation que je refusait depuis un petit moment maintenant, c'est ainsi que j'ai déjeuné avec le capitaine ! Le repas bien que infiniment simpliste était précieux pour lui comme pour moi c'était la première fois que nous partagions un moment, le contexte et l'endroit était insignifiant, il avait une prestance qui savait capturer mon regard, toutes sortes de pensées fulguraient dans ma tête, je savais bien que c'était la seule personne à qui je pouvais accorder ma confiance, je pensais à ma situation, à quel point j'était petite, insignifiante ici...

En une fraction de seconde sa voix grave, brisa toutes mes pensées, et il me ramena au repas avec une puissante autorité simplement avec un "Moi je m'appelle Eden, et toi ?" dit-t-il tout sourire, cette phrase résonna en moi, l'écho finit par se caler sur mes battements de cœur, tressaillante j'ai mis quelques secondes avant de lui répondre.

Je lui ai dit que je m'appelait Laelynn, il m'a confié que pour d'inexplicables raisons je lui faisait beaucoup à sa fille, et que c'était l'une des raisons pour lesquelles je résidais encore ici. J'étais contente d'en savoir un peu plus sur lui, c'est vrai qu'il avait toujours été si mystérieux jusqu'à maintenant. Il me confia aussi qu'il était malheureux de ne pas pouvoir s'occuper de sa fille à cause de son travail qui lui demandait de partir bien souvent. Il pensait faire quelque chose pour elle ainsi. Les révélations d'Eden me touchaient, je me suis efforcée de devenir de plus en plus agréable pour lui.

C'est ainsi que le repas se terminait, ce n'est qu'un parmis tant d'autre mais le premier restera singulier, c'était de petits morceaux de boeufs, avec du riz, ça n'était rien d'exceptionnel bien sûr mais comme pour beaucoup de grand repas, les personnes à table et la discussion menée sont les choses les plus importantes. Je savais que cet instant marquerait un rapprochement avec Eden.

Après avoir mangé, je suis sortie sur le pont, il ne faisait ni chaud, ni froid, c'était simplement agréable, comme si la vie avait voulu me dire qu'au final cet endroit n'était pas si mal. L'air est doux, je me réjouis, lentement mais sûrement mon esprit se fortifiait, savoir faire abstraction du malheur, faire des concession d'état d'âme, ça rend la vie plus simple, au final le bonheur, ce n'est qu'une mentalité. Et c'est dans cet état d'esprit insouciant que je terminais ma journée, j'ai fini par m'endormir, je rêvais en toute quiétude pour la première fois depuis mon départ.