Chapitre trois

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Dirty - Grandson

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Dirty - Grandson

— HARRY —
Août 2020.

Je fais semblant d'écouter ce qu'une de mes collègues, Jade, propose pour l'amélioration de nos vitrines. Je regarde autour de moi en me pinçant les lèvres. J'ai juste envie de me lever brusquement, de sauter sur la table et crier « Tout ce que tu dis est vraiment à chier, putain. » Je ne le fais pas, je vais me retenir ; je pourrais le faire pourtant, c'est vrai, en tant que bon vendeur qui se respecte, ce ne serait vraiment pas mal placé de ma part, chacun à le droit d'avoir sa propre opinion sur la question, les réunions sont faites pour ça après tout. Chacun a le droit de donner son avis, de partager ses idées. Mais Jade est conne comme ses pieds, elle l'a toujours été.

Cette réunion arrive à sa fin et je ne pouvais pas être plus soulagé. J'ai eu l'impression pendant plusieurs secondes que j'allais crever sur cette table. Je me lève violemment de ma chaise pour aller me détendre avec une cigarette devant le magasin. Puis Stanislas, le patron du magasin, s'exclame :

— C'est mort Jade, focalise-toi sur quelque chose de plus prenant, qui amènera plus de clientèle.

Je vois sa tête se décomposer et si je ne m'étais pas retenu, j'aurais affiché un petit rictus au coin des lèvres. Une fois dehors, je soupire d'agacement en levant les yeux vers le ciel. Ils se plissent lorsque les rayons du soleil viennent les agresser.

— J'ai vraiment cru que t'allais t'endormir, s'exclame une voix que je pourrais reconnaître entre mille.

Je me retourne vers mon interlocuteur, Maxime. Ses cheveux châtains sont redressés au-dessus de sa tête avec un peu de gel, d'une perfection incontestable. Sa tenue était plutôt extravagante, dans le genre punk métalleux. Même si ce n'était pas du tout mon style, ça lui allait à la perfection. Il avait été embauché quelques mois après moi, fin 2019. Nous nous sommes tout de suite très bien entendus, même si à première vue il paraissait très froid et distant.

— Ça risque de m'arriver si elle continue à brasser de l'air comme ça.

Il se met à rire tandis que je sors mon paquet de clopes, bien rangé dans la poche arrière de mon jean. Puis je pioche une cigarette et la coince entre mes lèvres avant de chercher mon briquet en fouillant dans chacune de mes poches.

— Fais chier, je jure en roulant des yeux.

Je perds toujours mes briquets, à croire que je suis maudit tellement ça arrive. J'ai dû utiliser une bonne vingtaine de briquets en seulement un an. Maxime me tend alors le sien après avoir allumé sa clope.

— Je te trouve bien à cran en ce moment, dis-donc. Ajoute-t-il, l'inquiétude émanant de sa voix.

Et il avait raison, j'étais clairement à cran. Rien n'allait plus dans ma vie.

La fièvre dans ses yeux [L.S]Donde viven las historias. Descúbrelo ahora