Chapitre 8

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   - Les autres vont bientôt rentrer, faut qu'on se dépêche de finir.

   - On bosse comme à l'usine depuis ce matin, j'les emmerde les autres.

   - J'ai encore des courbatures de ce que tu m'as fait faire hier, espèce de sadique.

   - C'était un juste retour des choses, je rétorque en posant brutalement cette énième grue en papier.

   Œuvre de charité, œuvre de charité...Œuvre de mauvaise foi, plutôt ! Yuei s'est proposée pour faire une guirlande de grues en origami à offrir au centre de soins des petits enfants leucémiques. Comme si ça allait servir à grand chose ! La direction en a rien à branler, ils préfèrent embaucher les bagnards comme nous pour faire un truc dont les gamins cancéreux n'auront rien à branler non plus. Le truc il va finir dans la réserve de l'hosto à côté du dentier d'un lépreuse de 1937 et de la boule à neige d'un patient décédé !

   Même Aizawa-sensei, en nous écrivant les consignes, ça se sent qu'il y croyait pas! L'écriture est mollassonne, les lettres plus espacées comme écrites par une main engourdie et lassée, il n'y a même plus sa verve habituelle qu'il sait si bien retranscrire au travers de sa plume! On sentait presque la compassion dans ses mots ! Il savait qu'on allait se faire chier puissance 136156 mais il a décidé de nous enfoncer !

   - Respire, Kirishima. Ah, Iida vient d'arriver, les autres vont bientôt suivre, fait remarquer Denki.

   - Hm.

   - Kirishima, Kaminari, nous apostrophe le délégué. Venez saluer notre nouvelle camarade de classe !

   - J'avais oublié, je m'exclame en me levant précipitamment. Allez viens!

   - Elle est bonne ou pas ?

   - La ferme, sale obsédé.

   Nous nous jetons presque dehors, plus que ravis de voir autre chose que du papier de différentes couleurs agencé pour faire des oiseaux de piètre qualité. Je me rends compte à cet instant qu'on est pas très présentables, en hoodies sans manches et shorts. Tant pis, pas le temps de faire la fine bouche. Elle aura l'honneur de connaître mes cheveux sans gel. En voyant l'attroupement bruyant, je me dirige vers le reste de la classe, tout sourire. Je vais pour saluer les nouveaux arrivants, mais je déchante très vite.

   - Qu'est-ce que...?

   D'où est-ce qu'elle sort celle-là? C'est limite si j'entends pas une petite musique bien agaçante et que des petites étoiles apparaissent autour d'elle. Elle a des cheveux plus longs que mon avenir, avec de jolies boucles qu'elle a dû faire en se levant à cinq heures du mat, un léger trait de maquillage parce qu'apparemment, ses grands yeux de biches font déjà le taf et une peau légèrement bronzée sans imperfections. Pour décrire le reste je vais faire simple: on a pris deux obus on les lui a foutus sur les nichons et on a fait pareil avec son boule. Putain, elle fait un mètre cinquante mais si elle cherche ses centimètres manquants, ils sont soit dans son cul, soit dans ses nibards !

   Elle est accrochée au bras de Midoriya qui a l'air plus gêné que flatté qu'une demoiselle aussi pimpante se frotte à lui. Mais elle a l'air de s'en foutre royale qu'il soit dans une position inconfortable ou non, continuant à sourire et à rire bêtement à chacune des paroles des autres.

   - Oh, salut, lance-t-elle en m'apercevant, un grand sourire dévoilant ses dents blanches parfaitement alignées. Tu es Denki, c'est ça ?

   - J'ai une tête à avoir le QI d'une chèvre, peut-être, je réponds en haussant un sourcil sceptique.

Tuto: Comment transformer du yaoi en un pur bordel [Kiribaku]Where stories live. Discover now