Chapitre 22.3 - Tarzan sur le Big Ben

13 3 0
                                    


- Pardon ?

Je m'étouffais avec ma salive en entendant la voix timide du hacker. Qu'est-ce qu'elle fabriquait ? Mon téléphone vibra et je saisissais le mobile. Une image en direct de la tour de Londres y était diffusée.

Suspendue par une des aiguilles de l'horloge, une petite tâche blonde grimpait sur le monument historique. Ahuri, je visualisais la vidéo de ma camarade escaladée tranquillement le symbole de la ville anglaise. Même à travers l'écran, j'étais pris de vertige.

Bordel si elle tombait, elle mourrait à coup sûr.

- Bon, le ouistiti, tu fous quoi ?

Devant la nonchalance du scientifique, je roulais des yeux. Putain, Lyam.

- Je n'ai pas assez de visibilité, répondit l'adolescente, le souffle court.

- Oh, je vois, fit seulement l'irlandais d'un ton détaché.

- Profite de la vue, ajouta alors Evan.

Mais qu'est ce qui ne tournait pas rond chez eux ?

Elle était en train de grimper à mains nues un putain de monument et ils validaient totalement sa démarche. Je désespéraissérieusement. La voix étouffée de Graeme nous parvint et je tendis l'oreille, m'attendant à ce que le garçon nous remonte encore les bretelles.

- L'accès au Big Ben n'est autorisée qu'aux résidents britanniques. Olivia a fait le bon choix en l'escaladant.

Face à l'appropriation du juriste, je tombais des nues. Il était vrai que c'était assez commun de monter la tour de Londres quand on ne voyait pas assez le paysage. Je soupirais. Personne n'était normal dans ce groupe et cela me rendait fou. Pourquoi je m'en rendais compte que maintenant ?

- Éloignez-vous des portes !

Dans un geste brusque, un garde me poussa en arrière et je reculais contre mon gré. Un rapide coup d'oeil autour de moi me fit comprendre qu'ils avaient la ferme intention d'enfoncer la porte. Graeme m'informa que le plan B se mettait lentement en place.

Profitant de la panique générale, je scannais rapidement les lieux, toujours à la recherche de notre fameux homme. Le boucan s'intensifia et les portes cédèrent finalement dans un grand mouvement, s'ouvrant sur mon ami déguisé en soldat.

Une dizaine de gardes britanniques pénétrèrent dans la salle et l'assemblée retint son souffle. L'angoisse vint se greffer à notre anxiété déjà très présente et même si je savais ce qui allait se passer par la suite, je ne pouvais m'empêcher de paniquer avec les autres journalistes.

- Je vais vous demander de garder votre calme, s'exclama mon camarade.

Sa voix se voulait sérieuse et grave.

Il s'approcha de la foule d'un pas assuré et tous le regardaient comme s'il était leur sauveur. Je devais avouer que ses talents d'acteur m'impressionnaient beaucoup et je luttais contre moi-même pour empêcher un sourire d'étirer mes lèvres.

Ce dernier se concerta avec les autres gardiens qui ne parurent ne pas réaliser qu'il était qu'un imposteur. A vrai dire, si je ne l'avais pas reconnu, je l'aurais presque pris pour un vrai garde. Leur petite réunion dura deux minutes avant que Graeme se tourne de nouveau vers le public.

- Veuillez évacuer la salle en suivant nos instructions, nous communiqua-t-il dans un anglais presque parfait.

Bien qu'il avait tenté de le gommer, je tiltais toujours à son accent irlandais. Ce ne fut pas le cas des personnes autour de moi. Ils hochèrent la tête et suivirent chacun à leurs tours un homme en uniforme rouge.

La jeune fille écossaiseWhere stories live. Discover now