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✧ 𝙏𝙝𝙤𝙢𝙖𝙨 𝙭 𝘼𝙮𝙖𝙠𝙖 - Une année radieuse

Demandé par lana_crystal_fr pas plus tard qu'hier x)

« Ayaka, tu comptes continuer de tourner en rond jusqu'à la fin des temps ? »

Dans l'intimité du domaine Kamisato situé en surplomb de la côte nord-est de l'île de Narukami, deux frère et sœur étaient en grande discussion jusqu'à ce qu'un sujet bien particulier soit amené sur la table.

La jeune femme aux cheveux d'une teinte aussi subtile que la glace s'était mise à faire les cents pas alors que pour la première fois de l'année ce sujet effleurait son esprit.

« Mais si ça se trouve, il ne veut pas y aller avec moi ? s'affola-t-elle sans s'arrêter dans ses tours incessants.

— Il acceptera sans hésiter », lui répondit posément son grand frère.

Il connaissait à la perfection le caractère de sa petite sœur. Pas comme tous les gens de l'île qui la voyaient circuler dans les rues, mais véritablement celle qu'elle était : timide, peu sûre d'elle, et maladroite. Et à ce moment-là, un autre de ses traits de caractère ressortait au centuple : l'incertitude.

« Mais il acceptera seulement parce qu'il considère comme sa mission de satisfaire mes demandes ! continua-t-elle de s'écrier alors que son regard fixait le parquet lustré où ses pieds se posaient à intervalles rapides.

— Ayaka... tenta son frère, mais sans succès. Ayaka ! » répéta-t-il plus fort pour qu'elle cesse tout mouvement.

Reportant finalement son attention sur Ayato qui la regardait depuis tout à l'heure se prendre la tête en étant assis devant la table où ils prenaient le thé, Ayaka s'immobilisa et sortit de ses pensées.

« Il acceptera, répéta son frère doucement comme s'il avait peur de la brusquer. Et il acceptera non pas parce qu'il le doit, mais parce qu'il le veut. »

Elle le fixait de ses yeux gris, peu convaincue par ses paroles. Mais alors qu'elle ne bougeait pas sans pour autant que les rouages dans sa tête se soient remis à tourner correctement, la patience de son frère s'envola avec son soupir.

« Allez, ouste ! Va l'inviter, je ne veux plus te voir ! lui enjoignit-il alors sans préavis.

— Mais–, tenta Ayaka avant de se faire brutalement interrompre.

— Je t'interdis de rentrer tant que je n'aurais pas la certitude que tu lui auras demandé ! Maintenant, ouste ! » s'exclama-t-il à nouveau. Mais cette fois-ci, pour être davantage pressant, il se leva, se mit derrière sa sœur, et commença à la pousser jusqu'à la porte menant à l'extérieur. Une fois suffisamment traînée à l'air frais, il claqua violemment la porte sans lui laisser la moindre opportunité de contester cette décision.

Ébahie par ce comportement que son frère d'habitude calme venait d'exécuter, Ayaka resta les bras ballants, et la bouche entrouverte, à fixer le bois délicat de cette porte comme si la regarder allait la faire disparaître. Elle venait de se faire littéralement virer de chez elle. Quel exploit.

Soupirant, elle dut se rendre à l'évidence : il fallait qu'elle lui demande au risque de ne plus pouvoir remettre un pied à l'intérieur de chez elle. Prenant en mains son courage, elle traversa les bâtiments ouverts de tous côtés dans la partie extérieure du domaine – endroit où il était fréquent de recevoir les représentants des autres Commissions autour d'une tasse de thé quand il y avait des affaires urgentes à régler –, pour se retrouver à l'endroit où du sable ornemental avait été disposé au sol.

S'arrêtant dans les escaliers, elle observa quelques instants en silence la personne qui avait pris l'habitude de s'entraîner ici quand il n'avait rien d'important à faire, faisant fi des cris du sable fin insignifiant foulé du pied par ses bottes marrons. Avec son uniforme habituel constitué de rouge et de noir, Thomas était en train d'agiter sa lance avec une concentration qui ne lui avait pas permis de remarquer la présence d'Ayaka à peine à quelques mètres de lui. Ce n'est finalement que quand il tourna sur lui-même avec sa lance sur ses épaules, qu'il croisa le regard gris de la jeune femme avec ses yeux verts.